L'Amour n'a pas d'âge

Chapitre 20

Maël et moi continuons nos soirées chaleureuses plusieurs fois par semaines. Cette fois,  je ne me pose plus de question. Je n'ai pas besoin. Du moins, je ne veux pas. Les jours passent, puis les semaines et enfin les mois. Toujours ce même café, toujours ces mêmes nuits. Mais toujours le lycée et la fin des cours qui approchent.

Juin est arrivé. Le soleil est au rendez-vous et la chaleur nous étouffe. La remise de diplôme approche à grand pas et je n'ai toujours pas dit à Maël que je partais pour Paris dans deux semaines. Je pense que partir loin me permettra de laisser mes problèmes derrières moi. S'est ma tutrice qui me paye mon école. Elle n'a eu aucune réaction lorsque je lui dis annoncé ce que je voulais faire. Pas même un sourire qui aurait pu signifier qu'elle était contente pour moi que je sois prise dans l'une des plus grande école de mode du monde. Cela prouve encore une fois que personne, dans cette famille, ne tient à moi et n'est, ne serait-ce qu'un minimum, compatissant envers moi. Alors, je dois me débrouiller seule, comme toujours. Je sais que Maël est là pour moi mais j'ai du mal à me dire que lui et moi sommes ensemble. Je n'arrive pas à me dire que quelqu'un peu m'aimer et tenir à moi.

Un doux parfum d'été flotte dans l'air, j'enfile mon horrible toge bleue pour ma remise de diplôme. Je me regarde dans la glace de ma chambre sans vraiment me reconnaître. J'aimerai tellement que mes parents soit là pour me voir. J'ai toujours voulu, sans vraiment y croire, qu'ils soient présent le jour de ma remise de diplôme afin de leur prouver à quel point ils peuvent être fières de moi et de ce que je suis en train de devenir. Je suis certaine qu'ils le seraient. Mais je pense surtout que, de là haut, ils me regardent, ils veillent sur moi et ils voient que j'ai bien grandi malgré leur absence. Cette absence commence à me peser et à me faire réfléchir sur le fait que je dois partir ou non à Paris dans quinze jours. Je ne sais plus vraiment ce que je veux : être ici et tenter de rester avec Maël ou partir loin de ce pays où je pourrais oublier mes problèmes et commencer une nouvelle vie. Quelqu'un frappe à la porte.

- Bonjour.

C'est Maël.

- Bonjour.

Nous nous embrassons tendrement avant que je ne le fasse rentrer. Puis, il me dévisage lentement en laissant paraître un air surpris.

- Tu dois vraiment porter ça ?

- Oui, je n'ai pas le choix. C'est la tradition pour les remises de diplômes. Tu devrais le savoir, ce n'était il n'y a pas si longtemps que ça pour toi aussi.

- Oui, c'est vrai, mais je n'avais pas le souvenir que ce vêtement était aussi long et... aussi peu harmonieux disons.

Il me taquine gentiment et nous rions. Mais il faut bien qu'un moment il me pose la question.

- Tatiana, je me demandais, tu as réfléchis à ce que tu souhaite faire après avoir reçut ton diplôme ? C'est vrai que nous n'en n'avons jamais vraiment parlé mais...

- Oui.

Je laisse un léger silence s'installer.

- Et ?

- Une grande école de mode à Paris m'a acceptée. Je devrais partir dans deux semaines.

- C'est une très bonne nouvelle ça ! Mais pourquoi dis-tu que tu "devrais" partir dans deux semaines ?

- Écoute Maël, je ne sais pas bien ce que je veux. Je ne sais plus. J'ai envie de rentrer dans cette école mais j'ai sans nul doute besoin de rester ici, près de ma famille et de mes parents.

- Tatiana, c'est une super opportunité pour toi ! Tu ne dois pas laisser passer une chance pareille. Cela ne va peut-être pas se présenter une seconde fois.