s i x

84 33 49
                                    

– Euh... Bonjour ?

Il se tourne vers toi et tes joues rougissent.

– Salut, te répond-il, et ton cœur bondit dans ta poitrine.

Il m'a parlé !

– En fait, je crois que c'est à toi, non ?

Calme-toi, Mae...

Tu lui tends son livre d'Espagnol.

– Oh, merci ! s'exclame-t-il avec un sourire. J'ai eu peur, sur le coup... Comment l'as-tu retrouvé ?

– Il était sur une table en cours d'Espagnol...

– Ah bon ? Pourtant je me souviens l'avoir rangé dans mon sac.

– Euh...

Tu rougis encore plus, à court d'arguments, d'excuses.

– J'ai dû l'oublier ou le confondre avec celui de Français... Merci beaucoup !

Il te sourit et se retourne vers son casier. Tu t'éloignes et tentes d'appuyer sur le bouton, juste pour voir. Rien ne se passe. Tes yeux s'écarquillent de peur. Faisant fi de l'appréhension qui te transperce de part en part, tu te retournes aussitôt et lui demandes :

– Au fait, je m'appelle Mae.

Sortez. Moi. De. Là.

– Bonjour, Mae, fait-il, un peu désarçonné.

Tu décides de tenter le tout pour le tout – il faut absolument que tu retrouves l'usage de ton Alibi !

– Ça te dit qu'on mange ensemble ?

– Euh...

À son tour de rougir et de bégayer.

– Oh, si tu ne veux pas, ce n'est pas grave, tu te rattrapes aussitôt.

Tu sens avec bonheur le bouton de ton Alibi chauffer légèrement, comme la première fois que tu l'as touché, quand M. Muller te l'a donné solennellement. Tu as récupéré son usage ! Pour peu, tu ferais presque une danse de la joie.

– Ce n'est pas ça, c'est juste que... En fait..., tente-t-il de dire, aussi rouge que toi.

Et tu le vois alors avec stupeur appuyer sur la branche droite de ses lunettes, juste avant qu'il ne disparaisse...

La Montre à GoussetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant