Marcus et Eve : partie 2.

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Le jeune homme qui se tenait en face de cette vitrine pouvait faire office de mannequin. En effet, Marcus avait des attitudes ainsi que des manières typiques « parisiennes », laissant libre court à son imagination pour choisir ses vêtements. Grâce à son métier peu commun, il avait reçu beaucoup de dons de marques de renom, et pour toutes sortes de choses, comme des coques de téléphones ou des chaussettes. Le brun naturel de ses cheveux, ramenés en chignon bas, laissant apparaître ses oreilles percées, le faisait passer pour un « nouveau Dieu ». Marcus attendait là, devant cette vitrine anodine, ses amis d'enfance en retard. Après une dizaine de minutes supplémentaires à son attente, le jeune homme décida de se balader dans les rues de la capitale, préférant laisser Alexandre, Julien et David entre eux, où qu'ils soient. Il déambulait dans Paris, l'esprit vide. Il ne savait pas où aller, il aimait juste marcher, sans but précis. Il avait toujours aimé l'art, il ne savait pas pourquoi. Chaque œuvre lui remuait les entrailles d'un sentiment nouveau, comme une sorte d'admiration intérieure. Pourtant, il n'avait jamais vraiment éprouvé l'envie de passer des heures dans des musées, quels qu'ils soient.

Il avait, cependant, une envie soudaine d'observer les artistes à Montmartre, le quartier des arts. Le soleil d'avril lui réchauffait le corps, malgré la brise fraîche environnante. Arrivé devant les œuvres, il fut émerveillé de voir la qualité des dessins. En regardant autour de lui, il fut surpris d'apercevoir des touristes ignorants de cela.

C'était là qu'il l'a vit : une jeune fille aux cheveux blonds, cherchant quelque chose dans la foule, croisant son regard de temps en temps. Marcus était subjugué de sa beauté presque divine. Ses tâches de rousseurs donnaient un air de « campagnarde » à cette belle inconnue. Son esprit fut obnubilé par elle, par ses cheveux, par ses yeux, par son sourire. Malgré sa popularité sur les réseaux sociaux, Marcus restait un grand timide, surtout quand il s'agit d'amour.

Elle trouva ce qu'elle cherchait. Elle s'éloigna de lui, sans aucun regard derrière elle. Marcus ne réfléchit pas et la suivi, voulant continuer à l'observer de loin. Mais c'est au détour d'une ruelle qu'elle se retournât vivement, le fixant malgré la pénombre dans laquelle il s'était installé. C'est alors qu'il remarqua la cicatrice, presque invisible, au dessus de son sourcil droit.

- Que voulez-vous ? dit la jeune femme, en lui faisant face.

Il ne lui répondit pas, l'esprit et les yeux figés dans le regard craintif de son interlocutrice. Ses yeux verts, teintés de noir, avaient capturé Marcus entier. Il se sentait comme apaisé mais intrigué, tout à la fois, en observant la jeune femme. Il voulait lui parler, la rassurer quant à ses intentions, faire connaissance avec elle. Cependant, aucun mot ne sortait de sa bouche. Il se sentait vulnérable, lorsqu'elle le regardait.

- Je ne vais pas me répéter, qui êtes-vous et que voulez-vous ?

Elle ne paraissait pas énervée, plus curieuse qu'autre chose. Elle commença à s'avancer vers lui, cherchant à discerner le visage rouge de Marcus.

- La fête foraine, ce soir, à Vincennes. Réussit à dire Marcus en partant.

Il voulait se retourner, graver son image dans son esprit. Cependant, il devait retrouver ses amis, sûrement perdus dans les rues de la capitale. Il avait hâte d'être ce soir, pouvoir parler librement à cette belle inconnue. Cependant, il ne cessait de se demander : « viendra-t-elle ? »

De retour devant la vitrine où il attendait ses amis, il les aperçus au loin. Il avança sans se presser, les pensées allant vers la jeune femme qu'il avait rencontrée plus tôt. Un de ses amis le remarqua et accouru vers lui, apparemment remonté.

- T'étais où Marcus ? On était censé se donner rendez-vous ici ! Ca fait depuis 30 minutes qu'on t'attend !

C'était son ami Julien qui l'avait rejoint. Les sourcils froncés et son expression grave ne changeait pas la symétrie de son visage. De plus, la couleur grise presque blanche de ses yeux faisait tomber les femmes comme des mouches. Cependant, l'heure n'était pas à la contemplation et Julien savait très bien comment arriver à ses fins avec le jeune homme.

Recueil de pensées brouillonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant