Cela fait un moment que je n'ai pas exprimé ce que je ressentais sur du papier. A vrai dire, je n'y ai jamais vraiment pensé.
Mais je me suis dit que "revenir aux sources" allait, peut-être, m'aider à mettre de l'ordre dans ma tête. Laissez tomber le personnage mélancoliquement ennuyeux de la petite orpheline, faite de guenilles et de aillons, rêvant d'un monde où elle serait considérée comme humaine. Elle n'existe plus. Elle a laissé place qu'à un trou béant, une sorte de cavité sans fond où aucune forme ne pourrait trouver place.
Je ne peux pas encore me considérer comme humaine. Je cherche, néanmoins, à le devenir. Mais j'ai honte. J'ai honte d'être encore celle que je suis depuis que je suis née. J'ai honte d'être une paria, d'être une marginalisée.
Ai-je vraiment mérité de vivre cela toute ma vie ?
Je n'ai, pourtant, jamais contribué à ce qu'on me traite de la sorte. Malgré les efforts que je fournis, on me rejette. Plus les années passent, plus ma vie ne trouve de sens - toujours transportée entre les torrents de mes émotions froides et sombres. Plus mon existence ne trouve de place, plus je songe à laisser ces émotions - aussi tourmentées soient-elles, diriger mon âme.
Je pense souvent au suicide. J'y pense avec beaucoup de maturité, car s'abandonner n'est pas une décision facile. Mais je souhaite me reposer, trouver du réconfort autrement que dans la démence de mon esprit - véritable metteur en scène de vies fabuleuses.
Mon âme erre parmi les vivants, chauds et doux, où jamais je ne pourrais troubler l'existence.
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Recueil de pensées brouillons
ContoUne histoire qui en regroupe des milliers d'autres, toutes sans fin. Une sorte de "poubelle" de mes pensées nocturnes, de mes écrits inachevés que je ne voulais pas perdre.