Chapitre 1 :

65 4 1
                                    

C'est bientôt l'heure, bientôt, il arrivera. Je scrute l'unique route qui relie la villa où je me situe à la ville au pied de la montagne. Cette villa appartient à ma famille, les Ebera. Une grande famille de la noblesse.

La villa forme un demi-cercle autour d'une fontaine rectangulaire. Il y a une dizaine de chambres et autant de salles de bain relié à ceux-ci. Un immense salon, une grande cuisine, une salle à manger qui peut accueillir une vingtaine de personnes ainsi qu'un immense jardin et une piscine, sans compter deux majestueuses salles de balle adjacente tous entretenues par un personnel qualifié.

- Maître Jarod William Ebera. Votre invité est arrivé. M'informe le majordome.

– Merci

Mon cœur se met à tambouriner dans ma poitrine, comme à chaque fois que je vais le revoir.

Mon père à une maladie du cœur qui l'oblige à rester au lit. Deux fois par semaine, un chirurgien célèbre du nom de Benjamin Carron vient l'ausculter pour s'assurer que tout va bien.

C'est lui qui vient d'arriver, et c'est de lui que je suis tombé amoureux. Comment n'aurais-je pas pu le faire, il est complètement mon type. Grand, musclé, intelligent, yeux bleus et cheveux bruns court, sans compter que tout chez lui transpire le dominant. Et c'est exactement ce dont j'ai besoin.

Je descends lentement les marches en bois pratiquant en même temps une technique de respiration afin de calmer mon cœur, meurtri de ne pas recevoir d'amour.

Il est là, présent dans l'entrée avec son éternel costume qui lui va si bien.

– Benjamin. Dis-je d'une voix amicale.

Il lève la tête vers moi et un sourire apparaît sur son magnifique visage. J'essaye de rester le plus neutre possible ne voulant pas qu'il puisse lire à travers moi mes sentiments à son égard.

– M. Ebera. Me salue-t-il.

– Avez-vous fait bon voyage ?

– Oui, le soleil est présent, et seul qui plus est dans le ciel.

– Bien.

Je suis maintenant au pied de l'escalier, nous nous serrons la main et ses doigts, chaud, électrisent tout mon corps. Je la retire aussitôt et la mets dans mon dos serrant mes doigts en poing.

– Venez.

Il me suit à travers la pièce, puis dans les escaliers à l'opposé de ceux que j'ai quelques instants plus tôt descendus.

– Ces nuits sont agitées ses derniers jours, il a encore quelque douleur à la poitrine, mais il m'a avoué qu'elles sont moins douloureuses.

– Je vois, suit-il toujours mes instructions à la lettre ?

– Oui, je l'y oblige.

– Bien.

Nous nous retrouvons, après une marche le long d'un couloir, devant la porte de la chambre de mon père. Je frappe à deux reprises et attends le signal qui m'indiquera que je peux entrer. Celui-ci parvient à mes oreilles et je tourne la poignet m'infiltrant dans l'immense chambre.

Mon père est couché dans un lit au drap épais et blanc, il a les cheveux courts et roux comme moi, mais ses yeux sont de couleur châtain foncé divergeant des miens qui possède des yeux vert émeraude comme ceux de mon frère aîné et de ma mère.

– Bonjour docteur. Sa voix est grave et fragile.

– Bonjour à vous aussi. Alors, comment allez-vous aujourd'hui ?

– Oh, comme d'habitude, les jours se suivent et mon état de santé ne s'améliore pas.

– Vos douleurs sont toujours à 6 ?

– Non, j'avoue que ça s'est un peu calmé ces derniers temps.

Je me retire en silence, sachant que Benjamin va commencer son auscultation sur mon père et qu'ils ont besoin d'intimité.

Je me retrouve dans le couloir, je m'assois sur un fauteuil ancien et confortable, et sors mon téléphone dernier modelé couleur blanc pour regarder les derniers messages ou mails qu'ils m'ont été envoyés.

Je constate que les messages de mes amis sont répétitifs, invitation à des fêtes, des soirées, des cocktails, problème avec les parents en colère qu'ils ne fassent rien de leur journée, ainsi que pour certains ou certaines, des conflits avec leur conjoint.

C'est étrange comme les choses changent et d'autres pas. Cela prend tout son sens quand on prend du recul et que les responsabilités nous assaillent.

Je repense aux moments où notre père nous a annoncé sa maladie accompagnée de Benjamin.

Nouvelle : Jarod & Benjamin. (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant