Chapitre 8

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Nous sommes maintenant descendus autour de la grande table, lui à ma gauche buvant un café noir, et moi, avec mon cappuccino. Il est habillé d'un jean, d'une chemise blanche ouverte de trois boutons au niveau du haut me laissant le plaisir de voir la peau de son torse, et de mocassin blanc, quant à moi, j'ai un short couleur kaki et un t-shirt Lacoste. Le silence est apaisant, ni moi, ni lui ne commence une conversation, et bien que j'aie des questions à lui poser, je ne veux pas briser l'atmosphère paisible.

Pourtant, alors que le temps passe et que le liquide dans mon mug descend, je n'y tiens plus et me tourne vers lui la posture déterminée.

– Te rappelles-tu, de la Saint-Valentin ? Commençais-je lentement. Il a les yeux dans le vague alors que je lui pose cette question, il les détourne et me regarde, l'air interrogateur.

– Oui, plus ou moins, pourquoi ? Il a une allure détendue, me regardant droit dans les yeux.

– Quand, ... Enfin, ... Quand je t'ai demandé ce que tu faisais ce jour-là, j'ai vraiment ... Après ta réponse ... pensé que tu étais en couple. Ce n'était pas le cas ? Bégayais-je avec une voix fragile.

Il a dû comprendre assez vite que cela m'avait blessé car peu de temps après sa main vient me réconforter d'une caresse contre la joue.

– Non, je n'étais pas en couple, pourquoi l'as-tu pensé ? Me demande-t-il les sourcils froncés.

– Tu m'avais dit que tu avais un rendez-vous et que tu n'attendais que de pouvoir te coucher, alors ...

– Tu en as conclu que j'étais en couple. C'est un constat, vrai et incontestable. Lors de la Saint-Valentin ... M'informe-t-il alors qu'il se repositionne sur sa chaise, s'éloignant de moi. Nous avons coutume moi et ma sœur de dîner chez notre mère ne la laissant pas toute seule depuis la mort de notre père. C'est un moment convivial où elle a la possibilité de voir mon beau-frère et mes deux nièces. Et bien sûr, à la fin, après que les gosses aient crié, joué, pleurniché sans compter la longue journée passé au travail, je n'ai qu'une envie, retrouver mon lit pour m'endormir quelque temps plus tard.

– Oh. Dis-je faute de vocabulaire.

Il me regarde avec un petit sourire aux lèvres tandis que je ne sais plus où me mettre.

– Et, ... Tu as compris que j'te plaisais quand exactement. Et vice-versa d'ailleurs.

C'est un rire cette fois qui sort de sa bouche. Je refuse de le regarder en face, trop intimidé face à cet homme.

– Je dirais ... Dit-il semblant réfléchir. Depuis le début, dans les deux cas.

– Comment ! M'exclamai-je complètement surpris par cette réponse que je ne m'attendais pas du tout à entendre. Mais, tu n'as rien montré avant !

– Premièrement, je suis le médecin de ton père, ce qui est un premier frein, deuxièmement, bien que tu me plusses, je n'étais pas sûr de la force de tes sentiments envers moi, et troisièmement, je suis un dominant, j'ai besoin de prendre les devants, de soumettre mes partenaires à mon contrôle, et je n'étais pas sûr que c'était ce que tu recherchais.

– Alors, pourquoi maintenant ?

– Ton père vient d'avoir sa greffe donc sa vie n'est plus réellement en danger, de plus, tu n'arrêtais pas de me regarder, ce qui attisait bien plus que ma curiosité, et enfin, je voulais avoir le cœur net, ce qui a été vérifié hier et aujourd'hui.

Cette explication me réchauffe le cœur, cet homme est vraiment parfait pour moi. Un petit et discret étirement de lèvres vient s'afficher sur mon visage rassuré.

– Et tu es plutôt satisfait du résultat. Mon ton est plus assuré, même voir aguicheur. C'est un sourire séducteur qui vient étayer son visage alors qu'il se déplace pour me dominer.

Sa main se pose sur le bout de la table et l'autre sur mon dossier tandis qu'il se baisse presque à ma hauteur, mon nez à quelques centimètres du sien.

– Oui, en effet, très satisfait. Et il me vole un baiser, doux et rapide, avant de s'éloigner de nouveau de moi et de terminer le fond de café qu'il reste. 

Nouvelle : Jarod & Benjamin. (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant