The survivors - Larry (En pause)

Chapitre 5:

Je ne savais plus quoi faire. Cela faisait une heure que moi et mes trois compagnons avions fait notre retour sur le camp, accompagnés de nos branches d'arbres et d'une dizaine de bananes après une balade de plusieurs longues heures. Liam, Niall et Zayn m'avaient retrouvé assis au pied du bananier, à l'endroit exact où j'avais atterri après ma rencontre avec ce sauvage. Ils s'étaient sans doute rendus compte à mon expression que quelque chose n'allait pas, car ils avaient directement abandonnés leurs trouvailles au sol pour s'agenouiller près de moi en cherchant à comprendre ce qui m'était arrivé. Mon cerveau avait directement tourné à plein régime, comme il continue de le faire en ce moment même.

J'avais l'impression d'être plongé au beau milieu d'un roman d'Edgar Rice Burroughs. Je venais de faire la rencontre la plus surprenante de l'humanité, je vivais une expérience aussi unique qu'improbable, et j'avais une chance inouïe entre les mains sans pour autant savoir comment m'y prendre. Je n'avais jamais su prendre des décisions par moi-même, savoir quoi faire si personne ne me conseillait et maintenant que je me retrouvais dans une situation qui n'avait pas de précédent, je ne pouvais décemment pas deviner seul la marche à suivre.

Si j'avouais la vérité à tout le monde, je prenais le risque de les inquiéter plus qu'autre chose. Même si cet homme semblait n'avoir jamais vu aucun autre être humain de sa vie, je n'en avais aucune conviction, peut être qu'un groupe d'hommes sauvages vivaient sur cette île et aucun doute que ça ne serait pas une bonne nouvelle. Cela nous mettrait sûrement tous en danger, il suffirait qu'ils se sentent agressés ou qu'ils aient peur de nous pour qu'ils laissent place à leur côté sauvage et qu'ils s'en prennent à nous. Et je dois bien avouer que contre des hommes vivant dans la jungle depuis sûrement de longues années et apprenant à survivre par leurs propres moyens, nous n'avions aucune chance.

Les hommes se battaient avec des armes, qu'elles soient blanches ou à feu, mais sûrement pas à mains nues dans un lieu aussi hostile.

Si une tribu comme celle-ci existait il était évident que l'on ne devait pas s'en attirer les foudres et mettre tout le monde au courant sans prendre le risque de les inquiéter. La vie était déjà bien assez dure comme ça par ici sans que je n'y ajoute la crainte de faire face à des sauvages violents. D'un autre côté, cet homme était la preuve indéniable qu'il était possible de survivre sur cette île et il m'avait semblé plus effrayé que dangereux, alors sans doute qu'il n'y avait aucune crainte à avoir. D'autant plus que sa réaction laissait réellement penser que j'étais le premier être humain qu'il croisait, alors il ne nous ferait aucun mal. Dans ces cas-là, est-ce que je ne le mettrais pas lui en danger en dévoilant son existence ? J'étais bien placé pour savoir combien l'homme pouvait être cruel lorsqu'il faisait face à quelque chose de nouveau et je ne connaissais pas encore réellement les personnes qui cohabitaient avec moi sur cette île. Peut-être qu'après avoir découvert son existence ils se mettraient en quête de le retrouver et lui ferait du mal ? Après avoir vu les yeux effrayés de cet homme posés sur moi, je ne voulais certainement pas lui faire subir cela.

Le choix était complexe, si j'annonçais ce que j'avais vu je prendrais le risque, soit d'inquiéter tout le monde, soit de les rassurer tout en mettant en danger un innocent. Tout dépendait de comment la nouvelle serait prise et je commençais de plus en plus à me dire que ne rien dire resterait le plus simple, après tout, pour l'instant tout se passait bien, pourquoi est-ce que je changerais ça si je n'avais pas la conviction que ça ne créerait pas de problèmes? Je devais faire confiance à mon premier instinct qui m'avait poussé à cacher la vérité à mes trois compagnons.

J'avais simplement expliqué lorsqu'ils m'avaient retrouvés que j'avais glissé de l'arbre et était un peu sonné, ça avait semblé leur convenir et j'allais maintenir ma version des faits, c'était de toute évidence le plus simple.