Ammalys : Le temps de la révélation

Une joie retrouvée

Ammalys savait qu'il disait vrai, elle savait qu'elle aussi devait en découvrir plus. Ammalys souriait, elle avait retrouvé Johna et enfin elle pourrait se confier comme il venait de le faire. Elle était si sereine tout à coup. Un instant elle ferma les yeux pour apprécier ce moment paisible.

Johna l'observait en silence, elle était si belle, elle lui avait tellement manqué. Il se sentait si bien après tous ces mois où il s'était senti si seul.  

Ammalys laissa ses réflexions à plus tard et ouvrit les yeux, Johna l'observait. Elle se leva et alla s'assoir sur ses genoux. Elle l'enlaça un long moment et lui dit :

- Nous sommes tous deux orphelins aujourd'hui mais nous sommes là l'un pour l'autre. Tu es ma famille Johna, la seule qui me reste avec Luna. Je t'aime et je ne veux plus jamais que tu me quittes. Promets le moi !

Johna fût surpris de la non réaction d'Ammalys mais décida de ne rien en dire, il lui sourit aussi.

- Je te promets en tout cas de tout faire pour cela Ammalys car je t'aime aussi. 

Johna voulait en dire plus mais Ammalys lui mit un doigt sur la bouche pour le faire taire.

- Je dois partir Johna, je suis attendue à l'Académie militaire pour un entraînement et je ne peux m'y soustraire. Cependant, j'ai moi aussi des choses à te dire. Rejoins moi chez moi ce soir après la tombée de la nuit.

- Cela est dangereux car j'ai le sentiment d'être suivi depuis peu. J'ai encore beaucoup à te dire moi aussi car cela n'était que le début du récit. Mais je ne veux pas te faire prendre de risque.

- Je crois qu'il est bien trop tard pour cela. De toute façon, ne t'inquiète pas, j'ai le sentiment que Luna nous aidera. Pour l'instant, accompagne moi jusqu'au railway le plus proche pour me rendre à l'Académie. Je ne connais pas le quartier.

- D'accord, je t'emmène. 

Ils se vêtirent chaudement et sortirent en prenant soin de vérifier que personne ne les regardait. Le jour était bien levé et malgré le froid vif du matin, il y avait du monde dans les rues. Ammalys suivait de près Johna tout en jetant un oeil autour d'elle afin de mémoriser le chemin. Elle ne venait jamais dans ce quartier qui était le plus pauvre de la capitale. A sa fondation, la ville a été séparée en 8 quartiers autour du palais Royale au centre, sécurisé par une enceinte de plusieurs mètres de haut. Les rues étaient étroites, les murs des façades salis semblaient tous noirâtres. L'atmosphère de ce quartier était assez lugubre et les gens croisés avaient un air maussade et pour certains mêmes effrayants. Ammalys accéléra le pas et vint à la hauteur de Johna. Celui-ci savait qu'elle n'était pas rassurée dans son quartier mais elle n'y risquait rien avec lui. Arrivés à l'arrêt le plus proche de chez lui, sur la ligne 4, ils attendirent en silence. Ils avaient convenu de faire comme si ils ne se connaissaient pas. Cependant, à l'approche du railway, Johna s'approcha d'Ammalys et lui chuchota discrètement :

- Je monte aussi pour t'accompagner jusqu'au dernier arrêt avant Milos. On se revoit ce soir.

Ils montèrent donc tous les deux, quelques arrêts plus loin, ils descendirent pour changer de ligne et prendre la 7 en direction de l'académie. Une fois au dernier arrêt avant le quartier de Milos, Johna descendit le coeur serré, maintenant qu'il était revenu, il ne voulait plus la quitter. Il le sentait, il ne devait plus la quitter, c'était une sensation étrange, la voir partir lui déchirait le coeur.

Ammalys ne pouvait elle aussi détacher son regard de Johna, il avait toujours été très proche, son plus proche ami mais aujourd'hui quelque chose avait changé. Elle comprenait qu'il ne veuille pas prendre le risque de venir dans le quartier militaire, surtout s'il avait abandonné son apprentissage auprès du forgeron. Ammalys arriva à destination et descendit. Elle espérait ne pas rencontrer Styl Dac cette fois. Sa journée était joyeuse et elle souhaitait que cela le reste.
Heureusement, pas de Styl Dac jusqu'au vestiaire ou Anna l'attendait avec son uniforme lavé.