Le cauchemar commence quand je me réveille.
Je me suis réveillée en sursaut par un frisson. Je venais de faire un mauvais rêve avec lucas qui m'abandonnait. Cette nuit, je n'avais cessé de me rejouer la scène de différentes manières bien pires les unes que les autres. Je m'étais redressée et avait ressenti un grand froid m'envelopper. J'étais encore avec mes vêtements trempés de la veille. Je m'étais dirigée de manière machinale vers la salle de bain. Je ne me sentais pas bien, j'avais la tête qui tournait. J'avais dû prendre un coup de froid la veille sous la pluie.
Je m'étais dépêchée de m'habiller et de rassembler mes affaires. J'étais de nouveau à la bourre. Je glissai rapidement la lettre dans mon sac. Je la lirais pendant la pause. Je partis sans avoir mangé car ce matin je n'avais pas du tout faim. J'avais envie de vomir rien qu'à l'évocation du mot nourriture.
Avant d'entrer en cours, j'avais essayé de voir Lucas pour lui parler. J'avais demandé à son ami, mais il ne l'avait pas vu non plus ce matin. Je ne lui avait pas raconté pour la veille et je me sentais honteuse. Je me disais aussi que si c'était un jeu pour Lucas, lui était au courant puisque c'était son meilleur ami.
La matinée de cours s'était déroulée d'une lenteur désespérée. J'avais voulu lire la lettre en cours. J'étais appliquée à recoller les deux parties déchirées lorsque le prof s'est approché de ma table. Je l'ai glissée en chiffon dans mon sac. Ce prof n'aurait pas hésité à la jeter.
Lorsque la sonnerie retentit, je me précipitai à l'extérieur pour lire la lettre. Je m'assis sur un banc en ignorant Pierre et Amalia qui m'observaient depuis l'autre côté de la cour. Je pris la lettre scotchée et la collai contre mon cœur comme une relique. C'est tout ce que me restait de ce qui avait compté pour moi et jamais pour lui. Je me levai pour lire et me mis à faire les cent pas autour du banc. Je lis les premières lignes mais les dernières me clouèrent sur place. Je sentais mes genoux se dérober sous moi mais je n'essayais pas de me retenir, le choc était trop puissant et la douleur trop forte. Je ne pouvais imaginer que ces mots soient vrais. J'espérais tellement que j'interpretais mal le message.
Je lâchai la lettre et enfouis ma tête sous mes bras en essayant de me protéger du monde. Je ne pouvais plus encaisser les regards. Je voulais disparaître sous terre. Je n'avais pas réagi lorsqu'Amalia s'était agenouillée à côté de moi et m'avait entourée de ses bras. C'est comme si j'étais dans ma bulle de solitude. Rien ne pouvait sortir de ma transe.
<< - Qu'est-ce qui se passe, Lena ? M'avait questionnée Pierre, inquiet.>>
Mais je m'étais relevée machinalement. J'avais arraché la lettre des mains d'Amalia avant qu'elle ne puisse la lire. Je ne voulais pas qu'ils l'aprennent. Je regardai Pierre dans les yeux et lui assurai que tout allait bien puis me mis à courir à l'extérieur du lycée.
Je restai plusieurs minutes dans un état de panique avant de calmer ma respiration et tenter de réfléchir. Je devais essayer de voir s'il était encore chez lui. À présent, l'idée la plus judicieuse était d'aller demander à Pierre. Après tout c'était aussi son meilleur ami. Mais il ne savait pas plus, je ne voulais pas l'inquiéter, et je ne voulais pas le revoir après la scène que je leur avais servie.
J'avais un nombre de solutions restreint. Je pouvais demander à ses parents, mais je ne connaissais pas leur numéro et je n'avais aucun moyen de me rendre chez lui. Je ne voyais pas à qui j'aurais pu demander. Il ne l'avait dit à personne d'autre qu'à moi. Mais je n'avais pas saisi la portée de ses mots.
Il ne me restait plus qu'à me rendre chez lui et savoir s'il y était. J'espérais que je l'y trouverais en bonne santé et surtout en vie. Je marchai dans la rue et attendis près du carrefour, le pouce levé. Je devrais faire du stop pour me rendre chez lui bien que je détestais avoir à faire ça. En fait je n'en avais jamais fait, je trouvais ça dangereux et imprudent. Mais l'urgence s'imposait, je n'avais pas le choix.
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Tous nos jours comptés
RomanceL'on dit toujours que ça n'arrive qu'aux autres. Mais lorsque ça vous tombe dessus, vous n'avez rien auquel vous acrocher, sauf ce petit brin d'espoir qui vous tient en vie dans cet océan de chagrin. Je suis une jeune fille ordinaire, avec une vie s...