Réalité

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Quand tout semble perdu, il suffit parfois d'un regard, d'un sourire d'une personne chère et la vie reprend tout son sens.

Je me réveillai sur la lumière aveuglante du jour. Je sentais un poids sur mon bras et ouvris les yeux sur un bras, celui de Thomas, allongé à coté de moi. Je mis plusieurs secondes à comprendre ce que je faisais sur son canapé avec lui, mais les souvenirs revinrent avec la douleur. Je me redressai en essayant de savoir l'heure. Thomas était encore endormi. A la seconde où je me mis debout, un violent mal de crâne me prit et j'aperçus les morceaux de verre au pied du mur en face. On avait du boire beaucoup la veille. Je ne me souvenais pas de tout, juste des pleurs de Thomas et de ma douleur à moi.

Je cherchai mon téléphone dans ma poche de veste et vis tout de suite les 13 appels manqués et les 21 messages. En déverrouillant mon téléphone, je vis que 7 des appels et 11 des messages étaient de ma mère, les 6 autres appels et 7 messages d'Amalia. Et à ma grande surprise, Pierre m'avait également envoyé des messages.

" Lena, tu es toujours au cinéma ? Ça fait un moment que tu y es. Appelle-moi quand tu veux que je vienne te chercher. "

"Lena, tu es allée chez Amalia ? Dis-moi s'il-te-plaît s'il faut que je vienne te chercher."

"Bon tu peux répondre ? Je ne vois pas à quoi il te sert ton téléphone si l'on ne peut pas te joindre."

"Je viens d'appeler chez Amalia puisque tu ne répondais pas et tu n'es pas chez elle. Tu n'es même pas allée avec elle au cinéma. J'aimerais savoir où tu es. C'est pourtant pas la première fois que je te dis de me prévenir."

"Bon ça commence à être fatiguant là. Tu ne pourras plus sortir si tu joues à ça avec moi !"

"J'ai appelé Amalia, Pierre, Lucas, tout le monde et ils sont pas avec toi. J'espère que tu as une bonne explication !"

"Ça fais trois heures et j'attends toujours que tu rentres. Je commence à m'inquiéter. Réponds-moi dès que tu lis ce message."

"Lena, je m'inquiète vraiment. Dis-moi qu'il ne t'es rien arrivé. Préviens au moins tes amis. Ils sont inquiets aussi."

"Sylvia a vu un camion de pompier toute à l'heure. Dis-moi que c'était pas toi. Je commence vraiment à me faire des films."

"Lena, je suis à deux doigts d'appeler la police. Tu es où, bordel ? On a cherché partout, on sait pas où t'es. Pitié mon bébé, dis-moi qu'il ne t'es rien arrivé."

"Je vais attendre demain mais si tu n'es pas rentrée demain matin, je serai obligée d'aller voir la police. Je laisse mon téléphone allumé. Je viens tout de suite te chercher. La porte reste ouverte. Appelle-moi tout de suite."

Je commençai de suite à me sentir mal et appuyai directement sur le bouton <<appeler>>. Tout le monde s'était fait beaucoup de souci pour moi.

<< - Allo ? Lena ?

- Allo maman ? Je suis désolée. Je suis chez Lucas. Je vais bien. Je... Lucas a eu un accident et je suis restée chez lui hier soir. Je suis terriblement désolée. Je vais en cours ce matin. Je reviens ce soir. Excuse-moi, je sui vraiment désolée.

Je pouvais entendre les sanglots de ma mère à travers le combiné. Je culpabilisais énormément.

- Tu m'as fait tellement peur ! Ça va pas ? Tu nous a tous fait énormément peur. Et comment tu vas aller au lycée ?

- Thomas va m'emmener. Je vais appeler Amanda et Pierre pour les prévenir et m'excuser. Je suis désolée. Je t'aime maman. >>

J'avais répété que j'étais désolée un bon nombre de fois, mais ce ne serait jamais assez pour dire combien je l'étais. Je m'empressai de regarder les messages qu'Amalia et Pierre m'avaient laissé avant de les appeler l'un et l'autre.

Tous nos jours comptésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant