Négation

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Parfois, les choses sont devant nous sans qu'on les voie ou les croie, mais quand on les remarque alors elles nous hantent et on ne peut plus les oublier.

Je laissai sonner le téléphone quelques minutes avant d'entendre Thomas à l'autre bout du fil.

<< - Allo ? Lena ? T'es pas en cours ?

- Non, la prof m'a laissée sortir. Elle a vu que j'en pouvais plus. En fait t'avais raison, c'était plus compliqué que ce que je pensais. Euh en fait je voulais savoir comment t'allais. Je pensais que tu travaillerais pas.

- Oui mais je finis plus tôt aujourd'hui. J'ai expliqué à ma patronne que je devais aller voir mon frère à l'hôpital. Elle a bien voulu m'accorder un jour de repos. Mais pour répondre à ta question, je pense que ça pourrait aller mieux.

- Cool, je pense que tu en as besoin. Quand est-ce qu'on pourra aller le voir ?

- Je sais pas encore mais je pense que tu devras attendre encore une semaine. Je te dirai quand tu pourras. Bon je dois te laisser, je vais y aller là.

- Oui passe le bonjour à ta mère. >>

Je me sechai le visage et sortit en coup de vent des toilettes. Je bousculai malencontreusement Maeline dans le couloir et même si j'avais appris à garder mon calme avec elle, ce jour là, jetais prête à l'affronter, et sévèrement. Je la regardai avec un regard dur mais je préférai lâcher l'affaire et la contournai pour me diriger vers la cour où devait déjà se trouver Amalia.

En arrivant près du banc, j'avais déjà retrouvé un peu de mon sourire même si je devais avoir plutôt un sourire sans joie et effrayant. Je vis Amalia regarder autour d'elle pour me chercher. Son visage s'illumina lorsqu'elle me vit m'approcher d'elle.

<< - Comment ça va ma belle ? Tu vas mieux ?

- Ouais ça va un peu mieux, grâce à toi. Mais je me sens pas de retourner en cours. Mais moi je t'ai pas demandé comment toi tu allais. C'était aussi ton ami.

- Lena, parle pas au passé, comme si il était déjà mort. Ce qu'on sait, c'est qu'il est en danger, mais si tu mets toute ta force à y croire, il s'en sortira. Il a besoin de toi maintenant, de ta force.

- Madame la pessimiste qui me dit ça...

- Oui parce que même les gens pessimistes ont raison de croire qu'il va s'en tirer. Tiens, j'ai repris tes affaires. T'inquiète pas, t'as pas loupé grand chose.

- Si tu le dis. Mais tu ne l'as même pas vu. Tu ne connais pas son état. D'après les médecins, c'est vraiment grave. Et excuse-moi encore pour cette nuit de t'avoir inquiétée.

- C'est rien, mais par contre tu m'as pas dit ce qu'il y avait eu hier. Tu m'as vraiment fait peur, tu sais ?

- En fait, je... Je savais pas comment te le dire. Tu sais, avant-hier j'étais avec Lucas et tout se passait bien. Mais je sentais qu'il était ailleurs. Je lui ai demandé ce qu'il avait, mais il ne m'a rien dit si ce n'est de m'occuper de mes affaires. J'ai pas insisté, j'aurais peut-être dû. Le soir même, il est venu à la maison en moto sous une pleine averse. Il voulait discuter avec moi. Et il a rompu. Il m'a pas dit pourquoi. Je sais pas ce que j'ai fait. Il prêtend qu'il a fait semblant avec moi, mais je lui ai dit que je l'aimais, je l'ai embrassé et il ne m'a pas repoussée comme il aurait dû le faire. Quand il l'a fait, il avait pas l'air sincère. Peut-être que je me fais des idées, mais j'avais l'impression qu'il se forçait à me dire ça. Il a du avoir son accident quelques temps après. Je me dis que si je l'avais retenu, il aurait pu être là avec nous, sain et sauf.

Tous nos jours comptésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant