Partie 4

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J'étais encore dans la salle d'étude, quand j'entendis mon portable qui sonnait. J'avais enlevé le mode vibreur, pour ne surtout pas manqué son appel. Il m'avait dit qu'il m'appellerait le soir, et voilà qu'il tenait sa parole.

_ Allo?

_ Allo jolie demoiselle, toujours pas au lit?

_ Non et la journée?

_ Ah, c'est bien, pour une fois que ça cause un peu, me dit-il avec ce petit rire si craquant.

_ Eh pourquoi vous dites cela, je suis juste un peu timide, mais je peux bien tenir une discussion, me défendais-je.

_Ah bon, ça c'est une grande nouvelle, mademoiselle sait discuter.

Et il recommençait un bon bout de temps à moi, avant d'entrer véritablement dans le vif du sujet.

_ Sinon Jasmine, pourrions-nous nous voir? J'aimerai bien te parler de quelque chose de vive voix.

_ Euh c'est que ... Je ne sors pas et ....

_ T'en fais pas, je sais tout cela. Je connais ta maison et j'ai d'ailleurs remarqué que vous vous enfermez tout le temps. On ne dirait même pas qu'il y a des gens qui habitent là.

Je n'en revenais pas, il savait où est-ce que j'habitais. Et puis, comment avait-il fait, même Insa n'était jamais venu à la maison.

_Et comment le savez-vous?

_ Tout d'abord arrête de me vouvoyer, ce sera Wilane pour toi, ok? Ensuite, je sais tellement de choses sur toi, mais il faudra qu'on se voit pour que je t'explique tout cela.

_ Eh bien je suis d'accord, mais ce ne sera pas de sitôt ...

_ OK je prendrai mon mal en patience, dis-moi juste quand et je te proposerai un bel endroit pour te sortir de ton impénétrable tour.

Et on rigolait à s'en étouffer avec sa dernière boutade. Le sang ne ment donc pas, il était aussi drôle qu'Insa. La seule différence, c'est que le simple fait d'entendre sa voix me faisait perdre le nord. Et on se quittait sur une belle note de souhaits de bonne nuit et de beaux rêves. Et comment pouvais-je ne pas avoir de beaux rêves. L'homme de mes rêves, Zacharia Wilane Touré, venait de m'appeler durant une trentaine de minutes, et on commençait à bien nous connaître. J'aime beaucoup son franc parlé et ses boutades. Il est vraiment très marrant, bien que de face il dégage tellement de charisme que ça en devenait intimidant.

Alors que j'entrais dans notre chambre, je retrouvais Lala Aïcha à même le sol se tordant de douleur et pleurant.

_ Lala, Lala qu'est-ce qu'il y a ? Lala ?

J'étais si affolée que je ne savais quoi faire. J'essayais de la relever mais elle ne se laissait pas faire, elle avait joint ses bras autour de son ventre et gémissait laissant couler ses larmes. J'étais perdue, Lala Aïcha ne pleurait pas facilement, ça a l'air grave. Je courais alors vers la chambre de tata Safiétou qui n'était pas bien loin de la nôtre.

_ Ta Safiétou, Ta safiétou c'est moi Mariama ? Ta Safiétou ouvre-moi s'il te plaît Lala Aïcha ne va pas très bien.

Elle ouvrit enfin sa chambre qu'elle avait fermé à double tour et me regardait méchamment.

_ Ioe laanla (Qu'est-ce qu'il y a toi) ? Khana khamo heure bi djott (Tu ne sais pas quelle heure il fait) ?

_ c'est que Lala aïcha se tord de douleur et je ne sais pas ce qui lui arrive.

_ Legui loussi sama yoon (Et en quoi est-ce que ça me regarde) ?

Je la regardais abasourdie. Elle prit un pagne pour couvrir la toute petite robe qui lui servait de chemise de nuit et me suivit.

Le récit de mes tourments ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant