Le commencement

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Il n'y avait rien autour d'elle. Zillia était seule face aux ombres qui s'étendaient jusqu'à l'infini. Il n'y avait pas la moindre source de lumière et pourtant la jeune fille parvenait à voir son corps comme en plein jour. C'était la seule chose qu'elle pouvait voir en ce lieu.

Mais alors, elle commença à distinguer quelque chose au loin, ou quelqu'un peut être? Elle marcha dans sa direction, la source de lumière était toujours aussi loin. Zillia continuait de marcher. Elle ne voyait pas le resultat de sa progression, mais elle ne pouvait pas abandonner.

Soudain, on l'étreignait. Zillia avait atteint son but. La femme qui la serrait contre elle avait de longs cheveux noirs, couleur d'ébène, et une peau sombre. Zillia trouva qu'il émanait de cette femme une aura familière, et ne chercha pas à fuir l'étreinte. Elle n'avait jamais vu sa mère et pourtant, elle la retrouvait chaque nuit. Elle ne parvenait jamais a distinguer son visage, il n'était jamais deux fois le même, et pourtant toujours aussi familier. Zillia aimait se dire qu'elle ressemblait à la femme de la nuit.

-Zillia, appela la femme d'une voix douce.

Zillia releva les yeux vers son interlocutrice.

-Tu dois partir à ma recherche, tu dois me sauver de ces Ténèbres qui nous séparent!

L'obscurité semblait peu à peu revenir, le visage de la femme était de plus en plus trouble et Zillia peinait à se distinguer elle même de l'obscurité.

-Mais comment? criait Zillia, alors que sa mère disparaissait une fois de plus.

-Tu dois partir, tu dois partir vers le nord, là où tu trouveras le temple de...

Zillia ne l'entendait plus.

-Zillia?

Une voix d'enfant l'appelait. La jeune fille ouvrit les yeux et roula sur le côté en direction de celui qui venait la réveiller à cet instant pourtant crucial de son rêve.

-Qu'est ce que tu veux, Enzo?

-Tu peux arrêter de parler pendant ton sommeil? J'arrive pas à dormir!

Zillia se redressa et s'assit sur son lit.

-C'est pas ma faute, j'étais en plein milieu d'un rêve! Et tu m'as interrompue alors que j'allais enfin obtenir des informations interressantes!

Enzo pencha la tête sur le côté, l'air curieux.

-C'est encore un rêve de ta mère? demanda le petit garçon. Zillia hocha la tête.

-Elle veut que je la sauve des ténèbres, mais je sais pas exactement ce que ça veut dire... et je sais pas vraiment si c'est ma mère, c'est pas comme si je l'avais déjà vue... Je pense que ce n'est rien de plus qu'un rêve bizarre...

-Mais tu le fais toutes les nuits! la coupa Enzo, ça veut forcément dire quelque chose! Il faut que tu ailles la sauver!

-Est ce que tu essayes de me forcer à fuir l'orphelinat juste pour pouvoir dormir tranquille?

Zillia haussa un sourcil, un sourire sur son visage.

-Non... mentit le gamin d'un air pas du tout crédible.

-Je vois. Désolée mais je ne vais pas m'en aller comme ça, qu'est ce que je pourrais faire dehors? On est sur une île, je ne pourrais pas aller bien loin... je suis mieux ici à attendre qu'une autre mère vienne me chercher.

-Mais tu me réveilles toutes les nuits avec tes rêves! gémit Enzo, ce qui fit glousser la jeune fille. Enzo se renfrogna, n'aimant pas qu'on se moque de lui, et frappa légèrement Zillia dans le bras.

-Aïe! dit-elle en riant.

-Chut, tu vas finir par faire venir tout le monde... bon écoute, je suis d'accord pour partir avec toi. On va faire nos affaires et s'enfuir maintenant.

-Quoi? Hors de question!

-Tu comptes faire ces rêves toute ta vie? Je suis sûr que quitter l'orphelinat est la solution à toute cette histoire.

-Mais on est sur une île! répéta Zillia en peinant à chuchoter.

-Il y a des bateaux, on en prendra un...

-Et avec quel argent?

-On en trouvera bien quelque part... il y a toujours le temple de la Terre...

-Tu veux qu'on aille dans la montagne? demanda-t-elle.

Elle se passa la main sur le visage. Bon au moins il n'y avait pas de bêtes féroces sur l'île. Elle espérait toute fois que tout ceci ne soit qu'une blague de la part d'Enzo, mais le petit rouquin arborait un air des plus sérieux. Zillia était à son désarroi le plus total.

-Il faut faire nos bagages! dit le garçon.

Zillia soupira, elle connaissait Enzo. Il était têtu comme une mule, il ne lâcherait jamais l'affaire... il parvenait aussi toujours à ses fins, commettant les plus grosses bêtises sans jamais se faire attraper...

En fait il se débrouillait toujours pour faire porter le chapeau à Zillia... qu'elle l'accompagne ou non.

Il semblait qu'elle allait devoir l'accompagner, elle risquait d'être punie quoi qu'il arrive alors autant s'amuser un peu... et puis, elle n'osait pas laisser un petit garçon de huit ans tout seul dans la forêt la nuit.

C'était donc parti pour l'aventure.

Zillia et les rêves sombresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant