Chapitre 2

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Je me réveille dans ma nuisette rouge, la couleur qui reflète le mieux ma passion pour le pouvoir et le contrôle. Le rouge et le noir, voilà mes couleurs fétiches. Je ne les choisis pas par hasard : elles symbolisent la force et le mystère, des éléments essentiels dans ma vie. Ma journée commence comme toujours, un verre de vodka à la main. L'alcool me détend et me prépare à affronter le monde sans failles.

J'appelle mon assistante, Lydie, qui entre rapidement dans ma chambre, prête à exécuter mes ordres.

— Lydie, rappelle-moi ce que j'ai au programme aujourd'hui, dis-je, en reposant mon verre sur la table de nuit en marbre noir.

— Ce matin, vous avez votre cours de boxe, suivi d'un dîner d'affaires avec Monsieur Alex Roy. À 16h, vous avez un cours de yoga. C'est tout pour aujourd'hui, madame, répond-elle avec assurance.

— Bien, tu peux disposer.

Lydie s'incline légèrement avant de sortir de la pièce, me laissant à mes pensées. Je me dirige vers la salle de bain luxueusement équipée. Le marbre blanc et les dorures contrastent parfaitement avec l'atmosphère feutrée de la pièce. L'eau chaude de la douche glisse sur ma peau, lavant les résidus de la nuit, mais aussi, symboliquement, les faiblesses que je ne peux pas me permettre de montrer.

Je sors de la douche et choisis une tenue de sport noire. Le noir me permet de rester anonyme, même dans un gymnase plein de curieux. Mes cheveux sont rassemblés en une queue de cheval haute, un style qui dégage mon visage et met en avant la détermination qui s'y lit.

En descendant, je trouve ma mère, toujours aussi élégante, dans une robe de soie beige, son éternelle cigarette à la main. La pièce est baignée dans la lumière du matin, filtrée par les rideaux en lin qui dansent doucement au gré du vent.

— Ma chérie, viens t'asseoir. Prends quelque chose avant de partir, me dit-elle en m'invitant d'un geste de la main.

— Bonjour, maman, répondis-je en m'asseyant.

Elle m'observe un instant, les yeux plissés, avant de poser la question que j'attendais.

— Alors, à cette fête, as-tu trouvé quelqu'un ?

Un sourire fin se dessine sur mes lèvres.

— Oui, l'homme d'affaires espagnol, multimillionnaire, dont les médias parlaient depuis des semaines. Il m'a abordée pendant la soirée.

Ma mère prend une bouffée de sa cigarette, ses yeux se plissant d'un plaisir mal dissimulé.

— C'est bon à savoir. Et que s'est-il passé ensuite ?

— Il voulait à tout prix me revoir, mais tu me connais, j'adore me faire désirer. Je lui ai demandé de me chercher.

— Très bien, ma chérie, je suis encore plus fière de toi. Notre richesse ne cessera d'augmenter avec ce genre de stratégie.

Je finis par me lever, ma décision prise.

— Je dois y aller maintenant, maman.

Elle sourit, ses yeux brillants de fierté.

— Toujours le pouvoir...

— Et encore plus de pouvoir, répondis-je en écho, avant de quitter la pièce.

Ma relation avec ma mère est unique, fondée sur une ambition commune. Elle est ma meilleure amie, ma conseillère. Elle m'a tout appris sur la manière de manipuler le monde à notre avantage.

J'arrive au gymnase, un immense espace aux murs tapissés de miroirs. Ici, je loue l'intégralité du lieu pour être seule, pouvoir m'entraîner sans être dérangée. J'aime sentir la puissance de mes coups dans le sac de frappe, le son résonne dans la salle vide, comme un écho de ma détermination. L'argent, c'est trop bon, et il m'offre cette solitude précieuse.

Alors que je suis en train de frapper le sac, je sens un regard sur moi. Je me retourne et vois Smith Sánchez, portant des gants de boxe. Il s'approche, un sourire au coin des lèvres, et chuchote à mon oreille :

— Je vous ai retrouvée, Champagne.

Je commence à applaudir doucement, amusée.

— Je suis fière de vous. Alors, que me voulez-vous ?

— Juste votre amitié, répond-il, tendant la main.

Je lui serre la main avec une ferme détermination.

— Nous sommes à présent amis, dis-je.

Nous parlons un peu, une conversation légère mais teintée d'une tension sous-jacente. Avant de rentrer chez moi, il me raccompagne jusqu'à ma voiture, un geste galant qui m'amuse. Cependant, lorsque je m'approche, je sens mon cœur battre plus vite. Une sensation étrange, presque déstabilisante. Je lui fais un signe d'au revoir et monte dans la voiture.

La soirée venue, je suis dans ma chambre, une vaste pièce décorée dans des tons crème et or, baignée par la lumière douce d'une lampe Tiffany. Devant la fenêtre vitrée, une cigarette à la main, je regarde la ville s'étendre sous mes yeux. Mon téléphone vibre sur la table de nuit. Je décroche.

— Oui, allô ?

— Bonsoir, ma belle.

— C'est qui ?

— Smith.

Un rire m'échappe.

— Tu m'impressionnes, tu as même eu mon numéro.

— Je suis quelqu'un de déterminé.

— J'aime les hommes qui savent ce qu'ils veulent, dis-je d'une voix sensuelle.

— Hmmm, votre voix... Elle est magique. Je voudrais vous voir.

— Quand ?

— Ce soir, au restaurant Lune Bleue.

— J'y serai.

Après l'appel, je vais me doucher, puis j'enfile une robe noire longue, élégante et sobre, aux manches longues. La robe épouse parfaitement mes formes sans être trop moulante, un choix qui combine simplicité et élégance.

Une heure plus tard, j'arrive au restaurant. J'ai choisi de conduire moi-même, un acte qui démontre mon indépendance. En entrant, je vois Smith qui se lève pour tirer ma chaise, un gentleman dans toute sa splendeur. Mais malgré son charme, je me concentre sur ce qui m'intéresse vraiment : ses dollars, qui finiront un jour sur mon compte en banque.

— Vous êtes superbe, dit-il en s'installant.

— Je sais, réponds-je, sans laisser paraître le moindre doute.

— C'est la troisième fois que je vous vois en noir...

— Oui, j'aime bien le noir.

— Drôle de femme, murmure-t-il.

J'éclate de rire, un rire que je n'offre que rarement.

— Quoi ? demandais-je, légèrement inquiète.

— Vous avez un magnifique rire. Vous ne riez pas souvent, n'est-ce pas ?

— Si, avec ma mère.

La soirée se passe entre discussions et échanges, mais malgré l'attraction indéniable, je sens qu'il ne sera pas facile de lui soutirer son argent. Il y a quelque chose en lui, une sorte de force tranquille qui me fait hésiter. Mais je me fais confiance. J'y arriverai, parole de Champagne River, alias la Veuve Noire.

Aussi belle que dangereuse( en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant