Chapitre 13

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**Cinq ans plus tard**

Il s'en est passé des choses... Par où commencer ? Ah oui, j'ai accouché de jumeaux : un garçon et une fille, William et Maïly. William est un adorable petit garçon, mon portrait craché. En revanche, Maïly est le portrait de son père. Tous les deux sont blonds. Maïly est très capricieuse et un peu méchante parfois, on dirait moi avant... Ce n'est pas facile d'élever deux enfants seule, tout en gérant mes affaires.

J'ai aussi pardonné à ma mère. Mais je préfère prendre mes distances . J'ai donné une de mes entreprises à Lydie. Quant à John, l'ami de mon défunt mari, il m'a toujours soutenue, même dans les moments difficiles, notamment pendant ma dépression. Il a été là, lui et Lydie. D'ailleurs, je suis sûre qu'ils me cachent quelque chose. Ils sont aussi les parrains de mes petits trésors.

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la mort de Smith. Chaque année, à cette date, je me rends sur sa tombe pour me recueillir. Je me lève doucement, la tête encore lourde des souvenirs. Je prends une douche chaude qui apaise légèrement ma douleur, puis je m'habille d'un tailleur noir, sobre et élégant. Une fois prête, je descends les escaliers.

— Bonjour, madame, dit Lyse, ma gouvernante.

— Bonjour, Lyse, bien dormi ?

— Oui, madame. Et vous ?

— Très bien, merci. Mes enfants sont déjà à l'école ?

— Oui, madame. Le chauffeur vient juste de les déposer.

— D'accord, à ce soir.

Je prends les clés de l'une de mes voitures, une élégante berline noire, et je me dirige vers le cimetière.

À mon arrivée, je remarque quelqu'un devant la tombe de Smith. Curieuse, je m'approche.

— Qui êtes-vous ? demandai-je d'une voix ferme.

La personne se retourne, et à ma grande surprise, c'est John.

— Champagne, bonjour, dit-il doucement.

Je m'approche, déposant délicatement un bouquet de roses blanches sur la tombe de Smith. Un silence lourd s'installe entre nous. Nous restons ainsi, immobiles, perdus dans nos pensées. Le vent léger fait frissonner les feuilles des arbres autour de nous.

— Il me manque, finit-il par dire, la voix brisée.

À ces mots, une vague d'émotion me submerge. Les larmes que je retenais depuis trop longtemps finissent par couler.

— Et moi donc, répondis-je en sanglotant.

— Ne pleure pas, Champagne.

Une larme glisse sur sa joue. Il l'essuie rapidement, presque gêné.

— Je suis désolé, c'est de ma faute si tu pleures.

— Non, John... tu n'as rien à te reprocher.

Il me regarde avec douceur, puis propose :

— Je t'invite à prendre un café. Cela te fera du bien.

— D'accord, mais quand es-tu rentré ?

Aussi belle que dangereuse( en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant