4. Lecture, ennemie de l'ecriture ?

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Ah dur est le métier d'écrivain. Si tu ne plais pas, tu ne dureras pas.

Je ne me prétends pas écrivain, loin de là. Mais quiconque s'y connait un peu sait que les écrivains sont des êtres tourmentés.

Son écrit doit plaire à son public avant de plaire à lui-même.

Mais la lecture ne pervertit pas ainsi l'écriture et la créativité du compositeur? N'a-t'on pas tendance à écrire ce que les gens veulent lire?

La réponse semble être oui. Lancez un débat philosophique et vous finirez par écrire un conte pour enfants! On enrobe le problème de tellement de couches de sucre pour qu'il soit plus agréable qu'on en oublie parfois le débat et on donne seulement le sucre.

Et toutes ces idées étrangères qui viennent semer le doute! Et si la fin que je voulais ne passait pas bien? Et si la fin qu'on me propose était mieux? On enlève à l'essayiste son propre ouvrage!

Oh les gens se plaignent! Mais leur message ne me donne pas assez d'élément pour comprendre pourquoi. Et si tout était nul et à refaire?

On démoralise l'écrivain.

La lecture dénature l'écriture.

Cela semble pourtant contre nature! Une écriture sans lecture, c'est une flèche sans cible, un amour sans partenaire. Et surtout un amour de soi, frisant le despotisme! Écrit-on seulement pour enseigner? N'écrit-on pas aussi pour apprendre?

Et tous ces artistes incompris de leurs contemporains qui finalement se retrouvent indémodables depuis lors?

Plaire n'est pas le but de l'écriture et assimiler n'est pas le but de la lecture.

Echangeons, débattons!

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