Les rayons du soleil filtrant à travers les rideaux de la chambre, j'émergeais lentement du sommeil. La soirée d'hier soir s'est plutôt bien déroulée, je leur ai raconté ma vie en Angleterre et ils avaient l'air friand d'en savoir davantage, savoir si j'avais un petit ami et comment je trouvais le pensionnat. Ma vie était plutôt basique je dois l'avouer, j'avais quelques amis proches avec qui je discutais souvent via les réseaux sociaux et j'avais aussi passé mes examens de fin d'année avec brio, ne sachant pas encore si je voulais aller à l'université et je comptais bien prendre ce temps ici pour y réfléchir plus amplement.
Aujourd'hui je passais la journée avec ma mère et je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. La dernière fois que j'avais passée une journée entière avec elle, c'était quand elle m'avait annoncé qu'elle quittait le pays, mais jamais je n'aurais cru que ce ne serait que 10 ans après cela que je ne la reverrai.
L'horloge sur mon téléphone affiche 8h28, nous étions désormais vendredi et le décalage horaire n'avait pas l'air de me faire plus d'effet que si je n'avais pas changé de pays. Je jetais à nouveau un coup d'oeil à cette chambre qui était la mienne pour les prochaines semaines. Je n'y croyais toujours pas, je vivais un rêve éveillé.
Dans un coin de ma tête, ce visage, toujours le même continuait d'apparaitre dans mon esprit comme si l'univers essayait de me lancer des signaux. Ces prunelles brunes que je n'arrivais pas à effacer de mon esprit jouaient en boucle comme une chanson à répétition sur un jukebox. Il n'y avait aucune raison pour que son visage ne quitte pas mes pensées, je voyais encore son regard si perçant... Il devait y avoir une raison, qui m'échappait pour le moment mais je comptais bien la trouver.
Après une toilette je descendais les escaliers pour prendre un petit déjeuner, je croisais Zach et Elliot devant la télévision et je décidais de les rejoindre après m'être faite des tartines et un thé vert. Zach avait sa tête sur mes genoux et regardait l'écran de travers, je ne savais pas comment il faisait mais il était fort.
- Elizabeth m'a dit de te dire d'être prête pour 11h, elle est partie au cabinet pour une consultation urgente. me dit Elliott.
- Est-ce qu'elle t'a dit ce qu'elle comptait faire avec moi cet après-midi? je demandais.
- Non simplement que c'était une journée filles et que je devais surveiller Zach. On va jouer à la console ou faire un tour dans Central Park.
D'après ce que j'avais compris, ma mère avait un cabinet de médecin pédiatre dans une clinique de Brooklyn où elle était très demandé auprès des enfants. C'était son travail et comme dans tout, il y avait des imprévus. J'espérais simplement qu'elle ne m'avait pas concoctée une après-midi shopping, je détestais ça et n'achetais que le strict nécessaire ne voyant pas l'intérêt de passer sa journée dans un magasin quand on savait exactement ce que l'on voulait, le reste n'était que superflu.
De retour dans ma chambre, je cherchais une tenue à me mettre, je n'avais apporté que des jeans, des shorts et des chemisiers, je n'aimais pas particulièrement les robes ou les jupes et optais donc pour un jean simple et un chemisier rouge sans bretelles qui laissaient voir mes épaules et les nombreuses taches de rousseurs qui s'y trouvaient. Mes indémodables converses feront l'affaire et j'étais prête.
Je n'avais pas encore eu l'occasion de visiter cette demeure et je profitais de l'heure qu'il me restait pour regarder un peu les pièces qui se trouvaient autour de ma chambre. Le couloir était grand et toutes les portes étaient fermées. La première porte sur ma droite était une chambre d'amis ou les murs étaient tous d'un vert clair qui contrastait avec les meubles en chrome, la prochaine était la chambre de Zach et la porte tout au fond était la suite parentale. De l'autre côté, en face de ma chambre était celle de Victoria et en continuant je put entrevoir la chambre d'Elliott. Il y avait aussi une salle de billard, un bar, une autre chambre d'amis, une salle de bain et une salle de sport, j'étais émerveillée a chaque pièce que je voyais.
À 10h50, ma mère était de retour et s'excusa de son absence avant d'aller se changer car elle portait encore sa blouse blanche.
Il est 13h et nous venons de passer 2 heures dans le Metropolitan Museum of Art. Ma passion pour la peinture venait de ma mère, et j'avais l'impression de la retrouver tandis que nous parlions des différents mouvements artistiques, elle avait toujours aimé l'art abstrait tandis que je préférais les natures mortes et l'Impressionnisme. Je me sentais bien au milieu de ses tableaux et de leurs histoires et j'y repensais assise sur la chaise d'un restaurant.
- Tu aimes toujours autant la peinture à ce que je vois. Tu peints encore?
- De temps à autre, mais ce n'est plus la même chose sans toi... dis-je la tête baissée.
- Je suis désolée je n'aurais pas dû t'abandonner de cette façon. Mais si j'avais eu le choix j'aurais fait des choix différents.
- On a tous le choix... Tu as juste décidé d'être égoïste et de nous laisser papa et moi. Et tous les chèques ne rachèteront pas toutes ses années passés à me demander si tu étais encore vivante.
Entre deux bouchées de salade, ma mère s'arrête de manger avant de me regarder avec des yeux légèrement humides. Ni une, ni deux, je me mis à marcher sans but dans cette ville que je ne connaissais pas. Mes pas me ramenèrent sans que je le sache sur les marches du musée où je sortis mon téléphone pour appeler le seul qui pouvait me calmer dans ces moments-là : mon père.
J'étais toujours sur les marches quand je sentis quelqu'un s'asseoir près de moi, son parfum la trahissait.
- Je ne veux pas te parler. crachais-je.
- Ton père t'a raconté pourquoi nous avons divorcé?
- Il n'a pas eu besoin de me dire quoi que ce soit, tu est partie sans te retourner.
Je ramène mes jambes et mes genoux sous mon menton, regardant dans le vide. Je n'étais pas en colère mais une grande frustration. la raison de leur séparation n'avait jamais été mentionné.
- Il ne t'a donc pas dit que c'était de sa faute?
- Lui au moins s'est occupé de moi. Pendant que tu vivais ici dans ton penthouse en verre.
- Tu te souviens de ce jour quand je t'ai amenée chez ta grand-mère juste après être rentrés à la maison?
Je me souvenais vaguement d'un jour où nous n'étions pas restés à la maison en rentrant de l'école et j'avais été obligée de passer la nuit chez Granny. Peu après ma mère n'était plus qu'un lointain souvenir. Ma mère prit une grande respiration avant de dire:
- Ce jour-là, je ne voulais pas que tu voies ton père qui n'était pas seul... mais avec une autre femme.
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A Little Twist Of Faith
РазноеOlivia, 19 ans ne s'attends à rien de cet été avec sa mère qu'elle n'as pas revue depuis plus de 10 ans. New-York lui réserve bien plus qu'un simple voyage. Et pourquoi pas cette petite aventure qu'il lui manque tant pour pimenter sa vie?