Tell me why

46.

Cameron

Le lendemain, la villa, Los Angeles.

Deux jours que ma mère est revenue.

Mon père et elle ne sont pas repassés à la maison depuis leur départ précipité. Je ne sais pas comment elle va et je m'inquiète.

Notre deuil à mon père et moi a été fait, pas que ça ne soit plus douloureux mais nous nous sommes fait une raison. Ma mère, quant à elle, pensait nous retrouver tous les trois mais mon petit frère manque à l'appel.

Ce sentiment doit être dur à supporter.

Réunis autour de la table, nous mangeons tous dans le silence. Nous ne pouvons pas dire qu'après tout ça l'ambiance soit redevenue normale, elle est pleine de tension.

Cassy ne parle pratiquement à personne, préférant garder ses distances, chose que je peux comprendre. Et les autres sont préoccupés par nos affaires.

— Je gère ça demain Liam, je suis crevée, fait Drew à son petit ami.

— On n'a pas le temps de tout repousser à demain, vous êtes revenu et on a besoin de tout remettre sur les rails, tout part en vrille !

Je le remercie de prendre le réseau en main. Je n'ai plus la force.

— Comment ça vous êtes revenu ?

La question de Cassy installe un blanc.

— Vous êtes sourd ?

Vu que personne n'est décidé à lui répondre, je m'en charge :

— Ils ont pris la décision d'arrêter New-York. Ils reviennent avec moi, tout le temps.

— Mais ... vos études ?

— Ce n'est pas fait pour nous. On préfère vivre ici, faire ce pourquoi on a intégré les Reapers's, réplique Ora.

Je vois que Cassy est déçue car elle pensait qu'une partie du groupe retournerait sur le droit chemin de la vie.

Elle fait racler sa chaise contre le sol et monte à l'étage.

— Vous auriez pu attendre pour lui dire ! S'exclame Liam.

— Elle aurait bien vu qu'ils ne retournent pas là-bas, elle n'est pas bête ! Répondé-je.

— Pas avant un moment, tu as vu la situation ici ?

— Liam, ne me cherche pas.

— Cameron ! Hurle Cassy à l'étage.

Je me lève trop rapidement et un gémissement sort de ma bouche.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Demande Liam quand il voit sa sœur arriver rapidement vers nous.

— lls ... ils sont là. J'ai vu à ma fenêtre deux hommes qui ... qui gardent la maison morts.

— Fais chier ! M'écrié-je. Vos armes, vite !

— Pearl et Tommy ! Réplique Cassy paniquée. Ils sont dans le jardin !

Son visage perd de sa couleur et je fais de mon mieux pour me précipiter à l'extérieur après avoir récupéré mon arme.

Et je vois rouge.

Très rouge.

Encore plus quand le visage de Tommy est inondé de larmes. Le petit se retrouve coincé dans les bras d'un homme, l'arme pointée sur le sommet de sa tête.

J'ai l'impression de revivre la même scène qu'avec mon frère.

Et ça me suffit pour lâcher un cri de rage.