2. Khaïs

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Samir nous emmène dans sa chambre et ferme la porte

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Samir nous emmène dans sa chambre et ferme la porte. C'est pas tout mais on doit parler affaires. Je suis pas là pour rêvasser devant la piscine en me dandinant sur du Aya Nakamura.
En plus, la fille en maillot rouge m'a rappelé Lucy... Si j'ai appris une chose de mes potos c'est ça : ne tombes pas love d'une fille qui ressemble à ton ex.
En plus, elle a l'air super hautaine. Je sais bien que faut jamais juger trop vite mais je préfère me donner un avis direct. Ça doit être le genre de meuf fille à papa bling bling. Vu du milieu où je suis natif c'est pas ce qui m'attire... Mais il y avait quelque chose dans son regard qui m'a marqué. Comme si elle avait envie de découvrir qui je suis. Et ça, c'est pas dans le regard de toutes les filles.
  - Bien, Alejandro, Khaïs, on va s'organiser vite fait bien fait, nous annonce Samir.
  - Ouais mais bien comme il faut, répond Alejandro.
Si j'ai à dire une chose, ce serait celle-là : je mélange jamais travail, famille, amitié et amour. Samir et Alejandro, c'est travail. Pas mes potos. Samir est un fils de riche (jsuis pas jaloux) qui se dope de ouf. Alejandro est dans mon équipe, on vend et ce ptit Samir, c'est un GROS client. Le genre qu'on sert vite et comme il faut.
Je m'assois sur un gros fauteuil luxueux et tache de me mettre à l'aise.
  - Aussi, Samir, faudra que tu nous règle pour la dernière fois, je dis.
Une des règles quand on vend c'est de récolter la semance. Tu payes pas une fois mais jamais deux. Samir l'a vite compris.
  - Ouais ouais, voilà voilà, me répond-il en sortant deux gros billets violets.
Attention, un vendeur gagne jamais cette bonne somme au tout début. Nous, on a une petite boîte avec un big boss et le choix en produits. C'est ce qui fait la recette.
  - J'vous ai fait venir parce qu'il me faut un troisième vendeur, nous annonce Samir.
On se dévisage et il continue :
  - Toi, Khaïs, ton domaine c'est discrétion et rapidité. Ale', toi c'est la découverte de p'tites pépites planantes... Vous êtes bien les gars, sah* (*sérieux), mais le truc, c'est qu'à mes soirées j'ai besoin de quelqu'un de dispo pour un très bon shab, très souvent.
Je regarde Alejandro, on connaît les règles. Je me lance :
  - Samir, tu connais la société de notre boîte, si ton pote a besoin de quelqu'un, il nous contacte, on aime connaître nos clients.
Samir hoche la tête.
  - Je comprends les gars, désolé c'est juste qu'il ose pas vous contacter. Il est pas trop dans ce délire et il veut tester.
  - T'as ses coordonnés ? demande Alejandro.
Samir sort son iPhone X à 1000€ et en quelques secondes on reçoit adresse et numéro.
  - Voilà.
Je reçois un message de ma mère.

Madre 🤩
Quand est-ce que tu rentres ? Ce soir je fais un couscous boulettes ! ☺️❤️

Ma mère ne sait pas ce que je fais bien sûr. J'ai horreur de lui mentir, mais je lui ai raconté que je faisais la plonge dans un restaurant.
Je le jure que j'ai pas d'abord pensé à vendre. Je suis allé dans les restaurants du quartier et j'ai même "postulé" pour garder des Chihuahuas. Mais dès que j'ai dit où j'habitais, on m'a dit non. Et après ça dit les français pas de préjugés...
Dès que tu dis que t'habites dans une cité assez populaire (mais pas en bien évidemment) et que tu t'appelle Khaïs Azir, ça coince. Du coup je me suis tourné vers ça.
Que les choses soient claires de suite : j'ai un padre, une madre deux petits frères. On s'entend bien mais mon père est au chômage et ma mère est femme de ménage. J'ai, on a besoin de fric. C'est tout. Et pas besoin de me justifier. Je suis sûre que la fille de tout à l'heure jugerait comme faut toutes les filles. Mais je m'en fout. J'ai pas besoin d'une gadji. Pas le temps ni l'envie.

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