chapitre 4

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Chapitre 4

J'ouvre la porte et la petite brune est là, tout sourire.

Peut-être espérait-elle un accueil des plus chaleureux. Raté ma grande. Ton colocataire n'est pas des plus bavards.

En même temps, je ne voulais pas partager mon espace avec elle alors je n'aillais pas l'accueillir les bras grands ouverts et dire : « Salut, je ne sais pas encore qui tu es mais je sens qu'on va s'éclater et devenir meilleure amie haha. »

Clairement pas non.

Tel un gentleman, j'ouvre la porte et me barre devant mon écran pour finir mon replay et peaufiner mes techniques au maximum.

Elle n'a qu'à se débrouiller pour trouver le chemin qui la mènera jusqu'à sa chambre. Je ne suis pas un guide non plus. Elle me dérange, alors je ne vois pas pourquoi je l'aiderais. Ce serait être le pire des faux-culs, et ce n'est pas dans mon habitude de faire semblant.

J'entends les roues de sa valise qui glissent sur le parquet. Elle s'approche du canapé et s'arrête. Putain, qu'est-ce qu'elle va me demander encore celle-là. Elle me fixe avec des yeux de chat égaré, adossée à sa grosse valise argentée qui doit surement contenir tout un bazar pour filles, entre les derniers rouges à lèvres et les jupes ultras courtes et moulantes, c'est sûr qu'elle avait besoin d'une valise aussi grosse.

En attendant, pour l'instant, je n'en ai rien à faire qu'elle soit là ou pas, elle me gène et commence à me gonfler au plus haut point. Ça a été une journée de merde et, quand enfin j'essaye de me détendre pour tout oublier, il faut qu'elle me rappelle sa présence plus que malvenu.

Je tente d'ignorer son regard insistant en restant fixé sur mon match mais je dois bien avouer que c'est assez déroutant d'être observé comme un animal dans un zoo.

Ma jolie, je ne suis vraiment pas d'humeur à faire une bataille de regard, donc, si tu pouvais circuler.

Je tente de lui faire comprendre mes intentions en lui esquissant un regard haineux et colérique.

Elle ne détourne pas le regard et le prend même comme une invitation à la discussion. Super!

« Eum, bonjour...je m'appelle Capucine Gordon.

Bon, ça y est, elle démarre la machine à bla-bla.

Je ne détourne pas les yeux de l'écran dans l'espoir qu'elle cesse son baratin à deux balles et monte même le son pour atténuer sa voix.

Je ne sais pas si on te l'a dit, mais on m'a dit de venir m'installer ici parce que tu étais seul et donc qu'il y avait une place de disponible seulement dans cette chambre. J'espère que notre cohabitation se passera correctement. En tout cas, sache que je ne ne fume pas, ne me drogue pas, je ne suis pas une adepte des grandes fêtes où tout part en n'importe quoi. Et aussi, comme je n'habite pas seule et que je respect ça, je ne ramènerai pas de garçon ici alors s'il te plaît, ne fait pas...

Je la coupe dans son élan en lui offrant mon pouce levé qui pourrait s'apparenter à un « ok ». Elle parle déjà trop. En deux minutes elle a débité une centaine de mots. J'en est déjà mal au crâne.

Stupéfaite par mon geste à l'apparence simple, mais à la signification si cruelle, elle ferme sa petite bouche de pipelette et m'observe d'un air ahuri.

Ahh, c'est tellement plus agréable quand le silence règne.

J'enclenche pour la énième fois mon replay, histoire d'apprendre enfin quelque chose, que cette session de deux heures de visionnage soit rentabilisée.

Nan mais elle se fiche de moi! À peine deux minutes après son monologue, seulement deux putains de minutes et elle recommence à m'enquiquiner en tapant du pied. Eh bien évidemment, les baskets ça claque sur du parquet. Argh, on ne peut jamais être tranquille, même pas chez soi.

I belong to youWhere stories live. Discover now