Chapitre 8 : "On s'ennuie, il n'y a rien à faire !"

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-Marche avec plus de naturel, souffla Gatien à Alice.

Après s'être trompés de direction et avoir tourné en rond durant une demi-heure dans les égouts, ils avaient finalement réussi à atteindre les cuisines désertes, puis avaient trouvé des habits de domestiques dans un placard. Ils avaient caché leurs armes dans les poches des tabliers, sous sa jupe pour Alice, et sous un drap sur le chariot que poussait Gatien.

-Essaye de marcher avec une grenade, une dague et un pistolet dans ton pantalon, et on parlera ensuite de la façon dont je marche, siffla Alice.

-Fais gaffe, lui conseilla Hugo. Tu risques de te faire mal si tu fais un faux mouvement.

-Je te remercie du conseil, mais je pense que je le savais déjà. Occupe-toi plutôt de baisser la tête : tu n'es qu'un petit serviteur sans expérience tout intimidé !

-Pff, pourquoi est-ce que je suis si jeune !

Alice leva les yeux au ciel, puis s'empressa de saluer un domestique qui les croisa, l'air préoccupé.

-Les résistants ont détruit les chars, les informa-t-il sans même regarder leurs visages. Ils arriveront bientôt et ce sera le chaos. Il faut s'enfuir tant qu'il en est encore temps ! Nous sommes innocents !

-Passez donc par les égouts de la cuisine, dit Alice. Mais faites attention à ne pas vous faire voir par les gardes ou un quelconque noble.

Le domestique fila vers la cuisine sans demander son reste.

-Bon, le duc doit être dans son bureau, avec le chef de son armée, dit Hugo. Ils font souvent ça, les nobles qu'on attaque.

-J'ai étudié le plan du château il y a quelques temps, dit Alice. Suivez-moi !

Ils arrivèrent bien vite dans un grand couloir, contenant une grande porte gardée par deux hommes armés.

Le trio s'avança et s'arrêta devant eux.

-Bonjour, dit Gatien. Le duc a appelé les cuisines pour commander son repas.

-Qui êtes-vous ? demanda brutalement un garde. On ne vous a jamais vu.

-Nous travaillons ici depuis trois semaines, répondit Gatien. Et le petit, lui, est là depuis la semaine dernière. Nous ne sommes jamais encore sorti des cuisines, vu que nous sommes en phase d'apprentissage, mais il n'y a presque plus personne dans le château et le cuisinier n'a trouvé que nous.

-Les traitres, grommela le deuxième garde. Ils se sont tous cachés ou enfuit avec cette maudite résistance qui attaque.

-Allez, passez, fit le premier garde en ouvrant la porte.

Gatien, Hugo et Alice entrèrent, et les deux hommes refermèrent la porte.

-Où est-il ? demanda Hugo.

Il n'y avait pas trace du duc dans la pièce face à eux.

-Je crois bien qu'il y a une deuxième pièce plus grande par-là, chuchota Alice.

Ils tournèrent l'angle d'une bibliothèque imposante, passèrent une petite porte, et arrivèrent dans une grande salle lumineuse dont une large baie vitrée donnait un magnifique panorama sur la ville et la campagne environnante. On pouvait voir les robots et les résistants avancer, et les cadavres d'avions augmenter à chaque minute.

Au milieu de la pièce, assis dans des fauteuils, deux hommes buvaient une tasse de café. Trois soldats étaient debout, regardant d'un œil sombre la fumée au loin.

Ce furent ces trois soldats qui les entendirent les premiers. Ils tournèrent la tête vers les nouveaux arrivants, resserrant leur poigne sur leurs armes. Malheureusement pour eux, Alice, Hugo et Gatien s'étaient armés avant d'entrer dans cette seconde pièce.

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