La nouvelle exceptionnelle.

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Harleen sursauta au bruit strident de son réveil. Elle venait de faire un cauchemar : son premier jour se passait terriblement mal et elle était renvoyée.

Oui. C'était déjà le premier jour sur son nouveau lieu de travail et elle ne pouvait pas s'y faire. Les vacances étaient passées si vite ! Et elle ne comprenait pas pourquoi elle avait été mutée dans ce lieu horrible réservé normalement aux plus talentueux. Depuis toujours, tout le monde autour d'elle lui avait répété qu'elle était exceptionnelle. Ça avait commencé par ses parents, ébahis devant ses capacités : elle savait lire et écrire avant d'entrer en maternelle, s'exprimait d'une façon bien supérieure à son âge, s'intéressait à des sujets comme l'histoire et la science, tandis que les autres enfants préféraient jouer au ballon ou regarder des dessins animés.

Ensuite, ce fut le tour des professeurs de remarquer les résultats excellents de la jeune fille. Quelle que soit la matière, elle faisait preuve d'un grand intérêt, fournissait un travail de qualité autant en cours que pour ses devoirs. Seule sa timidité l'empêchait de participer activement à l'oral sans quoi elle aurait été l'élève parfait qui ne peuple même pas les rêves les plus fous des enseignants. Alors, on l'avait emmenée consulter des psychologues qui lui faisaient passer des tests de QI pour prouver sa douance. Elle se fichait bien de tout cela, elle ne voulait pas être exceptionnelle, surtout si cela impliquait d'être à l'écart des autres comme elle l'était.

En effet, on peut dire qu'elle était loin de bien s'entendre avec les autres enfants. Au début, quand elle osait parler, ils étaient soit envieux soit méprisants en voyant son talent. Ils ont commencé à la mettre à l'écart et la prendre pour cible, comme un monstre de foire. C'est comme ça qu'elle a compris qu'il valait mieux qu'elle se fasse discrète. Ainsi, quand le professeur posait une question dont personne n'avait la réponse sauf elle, elle résistait, se mordait les joues et crispait les points, tenant à tout prix à se retenir de crier la réponse au monde entier. Mais finalement, le professeur lui jetait un regard contrarié, de ceux qui disent "Même toi tu ne peux pas faire ça ? Même toi ?" et elle craquait et levait la main, laissant l'enseignant s'accrocher à ce doigt levé comme à une bouée de sauvetage et l'interroger. C'est là que, comme une fatalité, ce qui devait arriver arrivait et que les quolibets de ses camarades pleuvaient sur elle devant un instituteur désolé et désemparé. Elle se jurait de ne plus jamais participer en classe et le même schéma se répétait. Malgré tout, elle avait de la gratitude pour les gens de son âge : ils étaient les seuls à ne pas l'encenser. Mais cette gratitude était fausse parce qu'elle savait au fond que s'ils ne l'encensaient pas, c'était en fait par envie et remarquaient comme les autres qu'elle était exceptionnelle.                             

Une fois entrée dans la vie professionnelle, elle espérait que toute cette attention allait se calmer. Que nenni ! Son rêve était de devenir psychiatre, et elle suscita l'admiration de ses professeurs, de ses camarades (trop matures à l'âge de l'université pour la harceler), de son directeur de thèse, et enfin de ses collègues et de ses patrons quand elle entra au Gotham  centre et débuta dans le métier de ses rêves. Très vite, le directeur de l'établissement la convoqua et décréta que son niveau était trop élevé pour qu'elle perde son temps ici. Il déclara que ce qu'il fallait à une jeune femme aussi brillante qu'elle, c'était Arkham. Le grand asile d'Arkham réputé dans le monde entier pour renfermer les malades les plus dangereux et les pires cas de folies de la surface de la terre. Elle voulu rétorquer, affirmer que c'était bien trop pour elle, qu'elle n'était pas si brillante que ça, qu'un tel endroit était réservé à des gens beaucoup plus expérimentés, qu'elle ne se sentait pas assez forte pour travailler là-bas. Elle ne put rien faire : c'était là-bas ou nulle part. Alors, contre son gré, son patron, aidé par son directeur de thèse et ses collègues béats d'admiration écrivit une lettre de recommandation pour elle et l'envoya à Arkham. Évidemment, elle fut acceptée, même si ça ne relevait pas du tout de l'évidence pour elle. 

Après avoir eu cette image mentale de tout ce qu'elle avait vécu avant ce jour, elle dut se rendre à l'évidence. Elle, Harleen Francis Quinzel, était mutée à l'asile d'Arkham et commençait dès se jour à y travailler en tant que nouvelle employée, et sa nouvelle vie commençait maintenant.


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Voilà voilà ! ^^' J'espère que vous avez aimé cette introduction du personnage principal et du contexte, je vais écrire la suite dans la foulée, mais je risque par la suite de ne pas être trop régulière dans la publication des futurs chapitres j'en suis désolée. En tout cas là je suis à fond pour écrire et j'aimerais vraiment avoir vos retours parce que ce projet me tient vraiment à cœur !

Bisous à tout de suite pour le chapitre 2 !!!! <3


Les dossiers de Gotham, Harleen QuinnzelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant