Rendez-vous chez les fous

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Elle soupira et se leva. Elle s'habilla simplement d'un pantalon noir et d'une chemise grise. Elle se coiffa d'un chignon, se maquilla sobrement et revêtit ses lunettes dont elle n'avait nul besoin mais qu'elle portait seulement pour paraître sérieuse et plus âgée parce qu'elle était la plus jeunes des employés de l'asile.

Une fois sa voiture garée dans le grand parking réservé au personnel, elle franchit le portail en fer forgé et observa l'immense bâtisse victorienne. Elle ressemblait à un manoir hanté dans son style gothique, vision amplifiée par le ciel gris et lourd de l'été indien.                                                         Elle se retint d'y penser et avança le long de la cour, le coeur battant, jusqu'à la porte blindée ou une femme au teint halé pas énormément plus vieille qu'elle lui ouvrit. Elle avait une coupe au bol de cheveux bruns parfaitement coiffés, un tailleur élégant et un sourire affable. Elle la fit entrer et se présenta :

"Joan Leland. dit-elle en tendant la main, Je suppose que vous êtes Harleen Quinnzel le jeune prodige dont j'ai tant entendu parler ?

- C'est bien moi. répondit-elle en serrant sa main tendue. Mais n'exagérez pas je n'ai rien d'un prodige. J'ai fait du bruit ici ? Déjà des rumeurs sur moi avant mon arrivée ? 

- Pour vous dire la vérité, l'équipe a été impressionnée par votre lettre de recommandation surtout à votre âge ! Mais ne vous en faîtes pas, il ne s'agit en rien de rumeurs et l'avantage à ce "bruit" que vous avez fait, c'est que vous avez déjà le respect de vos collègues, d'ailleurs il y a des chances pour qu'on vous confie vite des cas importants. Veuillez me suivre, je vous montre votre bureau et je crois qu'une petite visite de l'asile et une explication de son fonctionnement s'impose !" 

Elle la suivit en affirmant qu'elle n'avait rien à prétendre et qu'elle se contenterait des tâches réservées au nouveaux employés. Sa collègue lui expliqua ce qu'elle avait besoin de savoir sur les lieux :

" Arkham est divisée en quatre ailes : il y a l'aile sud dans laquelle nous sommes en ce moment et qui est réservée au personnel et aux services. Vous y trouverez les bureaux des psychiatres et psychologues, le secrétariat, l'intendance, tout ce qui touche à l'organisation et la cantine. Dans l'aile est, les salles d'ateliers et tout ce qui touche aux activités prévues pour les patients. Dans l'aile ouest, les cas dits "légers" souvent les patients les plus jeunes ou qui ont les symptômes les moins inquiétants, ceux qui ont le plus de chances de sortir. Et enfin il y  a l'aile nord qui a été construite au sommet des tours du bâtiments dans l'espoir de limiter les fuites. Dans l'aile nord sont enfermés les cas les plus graves, ceux qui a priori ne sortent pas. Des méta-humains, pour la plupart, les plus dangereux de nos patients. Voilà nous sommes à votre bureau je vous donne la clé."

Harleen ne put s'empêcher de frissonner d'exaltation quand elle entendit parler de l'aile nord. Elle avait toujours ressentit un intérêt secret pour les plus grands esprits criminels. Elle sortit de sa rêverie presque dès qu'elle y fut entrée et se saisit de la clé que lui tendait Joan et ouvrit la porte de son bureau. Elle le trouva étonnement agréable pour un endroit pareil. Il était très chaleureux : les murs tapissés de orange donnaient une lumière apaisante. Un lustre de cristal brillait au plafond. Cela devait être sublime les jours de soleils. Son bureau en bois d'ébène se situait au fond de la pièce. Un ordinateur ainsi que des classeurs encore vides étaient posés dessus et un fauteuil était derrière pour elle, tandis qu'il y avait une chaise devant pour ses futurs patients.   Au centre, sur un tapis, un divan était également disponible avec une table basse et un pouf à côté. Les couleurs chaudes rendaient le bureau très rassurant et apaisant.

"- Il vous plaît ? demanda Joan.                                                                          
- Et comment ! Il est superbe merci beaucoup !

- C'est tout naturel. Vous trouverez sur votre bureau votre emploi du temps avec le dossier de vos nouveaux patients ainsi que votre carte de membre qui vous servira de laisser-passer au sein d'Arkham et votre blouse blanche avec badge à votre nom. Je dois vous laisser le devoir m'appelle, surtout n'hésitez pas à venir me voir si vous avez besoin d'aide, bonne journée !

- Je vous remercie, bonne journée à vous."

Elle laissa Joan Leland s'en aller et revêtit  sa blouse et son badge avant de jeter un œil à son emploi du temps. Elle vit qu'elle avait du temps libre jusqu'à l'heure du repas puis qu'elle animait l'atelier théâtre l'après midi. Cela lui laissait la possibilité de lire les profils de ses patients. Elle fut forcée d'admettre après avoir tout lu qu'elle était très curieuse de les rencontrer. La curiosité était l'une des seules fantaisies qu'elle n'avait pas réussi à éradiquer chez elle.

Au réfectoire, elle s'assit à une place au hasard et tenta de se faire discrète mais bien vite la conversation se porta sur elle. On étala à nouveau son mérite et la jeune femme ne savait plus où se mettre. Elle tenta un faible "Pouvons-nous parler d'autre chose ? Je ne suis pas si méritante je ne sais même pas ce que je fais là...." Mais elle se noya dans sa masse d'admirateurs. Soudain, sa voisine de droite prit sa défense :

"S'il vous plaît laissez la un peu ! Vous ne voyez pas que vous la gênez ? Elle vient à peine d'arriver et vous lui sautez dessus ! Prodigieuse ou pas, elle a besoin de temps pour s'adapter au nouveau lieu de travail qu'elle n'a même pas choisi ! On la félicitera quand elle aura fait ses preuves !"

À ces mots, ses collègues n'osèrent plus rien dire et la conversation se tourna vers d'autres choses. Harleen murmura un balbutiement de gratitude à sa voisine. Une fois sorties de table, elle se décida à lui parler :

"Merci beaucoup pour tout à l'heure je ne savais plus quoi dire !

- C'est normal. T'en fais pas. Tu sais moi, je chantais souvent quand j'étais petite mais je m'arrangeais toujours pour être seule parce que dès qu'il y avaient des gens autour de moi, ils m'espionnaient et ils m'enterraient sous leurs compliments alors que je déteste avoir toute l'attention sur moi. C'est comme ça que j'ai compris que je ne pourrais pas devenir chanteuse parce que je ne pourrais pas supporter le public. Donc je sais ce que ça fait d'être dans ce genre de situation et je devais faire quelque chose. En plus, en général, les gens m'écoutent ici. Au fait, je ne me suis pas présentée, Candice Grows, enchantée.

- Enchantée, Harleen Quinnzel. Je vous doit une fière chandelle ! Au fait nous animons l'atelier théâtre ensemble, je me trompe ?

-En quoi consistent ces ateliers ? Oui nous sommes ensemble.

-Eh bien ces ateliers ont été mis en place pour apprendre aux patients à s'intégrer à un groupe lors d'une activité collective. C'est une thérapie de groupe, surtout les activités artistiques et le théâtre en particulier. Aujourd'hui, c'est un test un peu spécial : on mélange des patients de l'aile ouest avec ceux de l'aile nord. Ça nous permet de voir comment ils s'entendent et si certains d'entre eux doivent changer d'aile que ce soit dans un sens ou dans l'autre. En tout cas je suis ravie de l'animer avec vous. 

-C'est une bonne idée de proposer ce genre de choses je ne savais pas que ça existait ici. Je suis ravie aussi."

Harleen soupira : au moins une personne à qui elle pourrait parler à Arkham. Elle avait hâte de voir cet atelier théâtre.

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Voilà un chapitre de plus ! Je sais que l'histoire avance lentement mais je prends vraiment le temps d'établir le contexte. J'espère que cette suite vous plaît, normalement elle rencontre le Joker au prochain chapitre ! ^^

Bisou bisou tout le monde ! ^^










Les dossiers de Gotham, Harleen QuinnzelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant