Prologue : "J'ai glissé Chef"

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Attention, les chapitres qui suivent sont un échantillon non édité de la version finale et publiée d'Arena T1 disponible sur Amazon et Kindle.

* * * 

Cette nuit-là, Mia était morte. Son enveloppe corporelle avait à tout jamais disparu de la surface de la Terre. Elle ne foulerait plus jamais de ses pieds le sol de son université, ses amis n'entendraient plus jamais son rire hystérique, ses parents ne s'émerveilleraient plus jamais devant son sourire radieux. Cette nuit-là, son existence sur cette terre s'était arrêtée. Comme ils devaient la pleurer, elle, morte si jeune. Une tragédie.

Une tragédie ? Pouvait-elle vraiment qualifier cet incident de tragique ? Incroyable, merveilleux, complètement absurde, peut-être, mais tragique ? Mais ça, bien sûr, ses proches ne pouvaient le savoir. Pour eux, cet événement resterait à tout jamais la fin de quelque chose. Pour elle, c'était le début de l'aventure la plus phénoménale de sa vie.

Ce soir-là, elle avait rendez-vous avec ses amis Eva, Lydie et Maxime. Comme tous les jeudis, c'était soirée étudiante. Comme tous les jeudis, ils allaient faire la tournée des bars et finissaient la soirée sur le toit d'Eva qui faisait office de terrasse clandestine.

Ce soir-là, ils fêtaient le cœur brisé de Lydie, avec tout l'alcool qu'annonçait cet événement particulier. Ils étaient affalés tous les quatre sur un petit canapé délabré, chacun un verre à la main.

– Allez quoi, arrête de tirer la gueule ! Tu sais ce qu'on dit, un de perdu, dix de retrouvés ! se marrait Eva en sirotant son verre de Vodka orange.

– Si on me sort encore une fois cette phrase à la con, je fais un malheur, éclata Lydie en agitant le poing devant le visage de son amie.

Sa réaction créa l'hilarité générale.

– Et puis d'abord, c'est qui qui a inventé ce proverbe ? Genre, c'est censé s'appliquer à quoi ? Un mec dans un harem ? Putain, on est quand même au vingt et unième siècle quoi, continua-t-elle dans son délire, imperméable aux fous rires de son public. De toute façon, les mecs c'est tous des pourris. C'est décidé, je deviens lesbienne.

– Tais-toi Eva ! Je vais mourir de rire si tu continues, s'esclaffa Maxime.

– Tiens, Mia, enchaîna-t-elle en ignorant l'intervention de son ami, se rapprochant de la concernée, toi t'es jolie, t'es gentille, t'es intelligente. Tu veux pas sortir avec moi ?

Le malaise remplaça le rire sur le visage de Mia. Elle se leva brusquement, pâle, et s'approcha du rebord en titubant.

– Quoi, même toi tu veux pas de moi ? Mais euh, je rigolais hein ! Tu fais quoi, tu vas pas te suicider, hein ? paniqua Lydie.

Elle voulut lui répondre « non, t'es conne ou quoi ? », mais la seule chose qui put traverser ses lèvres fut le contenu de son estomac. L'hilarité générale s'amplifia encore une fois, recouvrant ses bruits de régurgitation.

– Putain Lydie ! Tu l'as tellement dégoûtée qu'elle a vomi ses tripes, la pauvre ! hurla Eva en renversant son gobelet et en posant ses bras sur son ventre. J'ai mal au bide tellement je rigole !

Mia se redressa en s'essuyant la bouche avec sa manche, ignorant totalement le côté répugnant de ce qu'elle venait de faire, l'alcool aidant.

Elle se tourna vers ses amis et esquissa un sourire malicieux en haussant les sourcils plusieurs fois.

– Vous imaginez si il y avait quelqu'un qui marchait là en bas ? leur demanda-t-elle.

– Oh ça va, y a pire que de se prendre une flaque de gerbe sur la tête en marchant... ou peut-être pas en fait, réfléchit Maxime sérieusement. T'imagines un instant si sous la surprise il tombe et se brise la nuque ? Tu pourrais aller en prison !

Arena - Tome 1 : Le lien [édité]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant