Chapitre 23

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Soudain, les éclairs se firent plus violents, accompagnés de vent qui formaient des mini tornades, et tous partirent se réfugier, humains comme génies. La météo avait tourné d'un seul coup et il faisait aussi sombre qu'au début de la nuit. Mais Teresa resta là, au milieu de la place, à regarder le ciel qui s'agitait, ne sachant plus de quel côté aller, ayant perdus ses repères à cause de l'obscurité. D'un autre côté, elle se sentait invariablement attirée par ce ciel pourpre, et même si une infime partie de son cerveau lui intimait l'ordre de prendre ses jambes à son cou, elle continuait à attendre, immobile, comme si elle attendait quelque chose. Un tourbillon violet et noir se forma petit à petit devant elle, comme une tornade brumeuse. Teresa entendait vaguement Mahalia et Taïr crier son prénom, mais son ouïe était affaiblie par le son du vent qui vrillait dans ses oreilles à l'en faire mal. Une voix profonde se fit alors entendre, mais la jeune fille ne voyait pas d'où elle provenait. Les nuages violets avaient assombrit la terre, et elle ne distinguait ni n'entendait grand chose.

-Est-ce que c'est toi ? Féo,est-ce que c'est toi ?

La voix s'approchait mais Teresa n'en trouvait pas la source. Elle porta les mains sur ses oreilles,ses cheveux virevoltant dans tous les sens. Elle se forçait à garder les yeux ouverts même si la poussière qui virevoltait la brûlait, en plus des nuages qui lui donnaient le tournis à s'agiter autour d'elle. Elle sentit comme une main se poser sur son épaule,aussi tenta-t-elle de distinguer quelque chose, mais elle ne voyait rien.

-C'est impossible... murmura la voix.

Teresa ouvrit les yeux un peu plus grand, mais il n'y avait personne. Aussi vite qu'il était apparu, le tourbillon s'évanouit dans les airs, et le ciel s'éclaircit un peu.Les nuages violets s'estompèrent, redevenant gris perle. Il se mit soudain à neiger. Teresa regarda le ciel, immobile et interdite.Elle fut secouée par la voix paniquée de Taïr qui lui prit la main.

-Teresa ! Teresa est-ce que ça va ?

La jeune fille secoua la tête,comme si elle sortait d'une transe, et rassura son ami.

-Pourquoi est-ce que tu ne nous as pas rejoint tout de suite ?

-Je ne sais pas, j'étais comme figée, et puis je ne voyais plus rien... Est-ce que vous avez entendu?

-Entendu quoi ? Demanda Mahalia qui arrivait à son tour, haletante. Le vent était tellement violent que je n'ai rien entendu. Tout ce qu'on a vu c'est que tu étais restée plantée au beau milieu de la tempête et qu'on arrivait pas à t'approcher. Je n'ai rien pu distinguer d'autre.

-Il y avait une voix...

Taïr pressa la main de son amie pour la faire taire tandis que Phryne et Sezni arrivaient à leur tour, échevelés par les bourrasques. Phryne avait même perdu son béret dans la bataille, et Sezni lui promit de lui en offrir un autre. Ils s'enquirent de son état, puis tous rentrèrent en silence de la même manière qu'ils étaient venus, en passant par la boutique de l'antiquaire. Les humains ne firent pas attention à eux,trop heureux de voir de rares flocons tomber dans leur ville. A leur retour à Djinnevra, ils se séparèrent, Sezni allant trouver sa mère et Phryne allant à la bibliothèque, tandis que Teresa, Taïr et Mahalia se retrouvèrent dans la chambre de cette dernière.

Le sol en bois de rose était parsemé de vêtements que Mahalia se précipita pour ramasser en rougissant, et bourra le tout dans son placard afin que ses amis puissent s'asseoir, ce qui provoqua un trémoussement un peu indigné du Dortoir. Tandis qu'elle leur préparait un chocolat chaud, Teresa était encore tremblante de froid et de stupeur. Elle commençait à peine à ressentir le contrecoup de ce qui lui était arrivée, et claquait des dents contre sa volonté. Elle serra ses jambes contre sa poitrine et raconta ce qu'elle avait entendu.

La DynastieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant