À Los Angeles, le 24 juin.
2:03Je n'en reviens toujours pas. Les événements se bousculent dans ma tête, et les larmes perlent sur mes joues. Larmes de joie ? Larmes de peur ? Larmes de honte...?
16h30. Je suis rentrée par la baie vitrée du salon, ouverte sur le jardin. Plongée dans mes pensées, fredonnant un air de musique, je n'ai pas fais attention aux personnes qui étaient présentes dans la pièce au même instant.
Quand j'ai relevé les yeux vers ma mère, je l'ai embrassée, en lui glissant un "bonjour" léger et nonchalant.
Ma journée avait été habituelle : j'avais bavardé avec Hailey et Laura, qui finalement sont devenues mes amies ; et était rentrée précipitamment à la maison avec l'intention de me diriger chez mon voisin pour fêter entre amis la fin de l'année.
Mais mes plans ont changé rapidement.
J'ai remarqué la silhouette qui se tenait derrière ma mère. Un garçon, d'à peu près mon âge, grand et brun, aux yeux profondément noirs.
Un sourire gêné sur le visage illuminait son regard sombre.
Si je n'avais pas pensé à lui chaque instant de chaque jour de cette année, je ne l'aurais certainement pas reconnu.
Alors mon visage s'est fermé et s'est fait dur, mon regard est devenu plus froid que jamais, et mes épaules se sont redressées.
"Je vous laisse" a couiné ma genitrice en quittant la pièce à pas de velour.
Je n'ai rien dit, plongeant l'espace dans un silence glacial et violent.
Ce silence exprimait ma colère, mais voulait surtout cacher la honte et la tristesse qui tentaient de se montrer sur ma face.
J'ai combattu ces émotions, et la rage l'a emporté.Faiblement, le garçon s'est avancé vers moi, tentant un geste de gentillese, tandis que je reculais en position de défense.
"Salut..." a t-il soufflé.
Le mot fut quasiment inaudible, mais le simple son de sa voix me fit presque tomber à la renverse. Je me sentais défaillir dans mon propre corps, tandis qu'une vague de souvenir me submergeait les entrailles.
Je n'ai rien voulu dire, mais les mots ont quitté mes lèvres avant même que je ne puisse les retenir.
Des insultes sont sorties, des injures, évacuant toute la haine qui s'était accumulée en moi au long de ces derniers mois.
Je lui ai jeté beaucoup de mots à la figure, et lorsque difficilement, sa voix parvint à surpasser la mienne, lorsqu'il me demanda hypocritement pourquoi je le détestait tant, je n'ai pu lui dire autre chose que la vérité.
"Parce que... je t'aime."
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À quatre mille kilomètre de Nous
Romance"Les amertumes de la vie ne seraient pas mengeables sans cette sauce au miel qu'on appelle amitié." AXL CENDRES.