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17h. Nous étions tous deux debouts en au milieu du salon, éloignés de plusieurs mètres.
Interieurement, je me suis frappée d'avoir dit une telle chose, et encore plus parce que je l'avais dit en hurlant. En lui hurlant dessus en fait...

Merde, me suis-je dit. Evidement je lui avait dit, deux fois même, mais c'était totalement différent. La première fois, j'etait complètement soule, et la suivante, j'avais également bu. Mon comportement était donc excusable. Et puis, derrière un écran, il est plus facile de trouver les mots, ou de les balancer, les conséquences étant à 4000 km de moi.
À cet insant, j'aurais pu m'enfoncer six pieds sous terre si le sol me l'avait permis.

J'ai manqué de m'étrangler lorsque le jeune homme a reculé d'un demi mètre, et lâchant "le" mot que personne ne veut entendre lorsque l'on se déclare.

"Pardon ?" M'a t-il dit.

J'ai deglutis, et ai senti le rouge -non, le cramoisis- me monter au visage. Au même moment, en moi, la rage se laissait vaincre par la douleur, la colère se faisait abattre par les larmes qui montaient.

Lorsque l'une d'elle roula sur mes joues, le garçon tressaillit, et me jeta un regard mi-surpris, mi-effaré.

Je lachais un petit sourire triste et sans joie. Il n'avait jamais su comment se comporter lorsque je pleurais.

16. C'est le nombre d'années depuis lesquelles je connais cette personne. 192 mois, 832 semaines, des milliers de jours, des millions d'heures, des milliards de secondes.
Et pourtant ce soir, j'avais l'impression d'être face à un inconnu.

- Em...

J'ai lâché un hoquet de surprise et un sanglot m'a échappé.

A mon tour, j'ai reculé de quelques centimètres avant de me cogner au mur. Me laissant glisser contre celui-ci, j'ai enfouit mon visage dans mes mains.

Je l'ai senti s'approcher, s'agenouiller pour être a ma hauteur, et prononcer une deuxième fois mon nom.

Bientôt un an que je n'avais pas entendu sa voix, bientôt un an qu'il n'avait pas prononcé mon prénom. J'avais tant rêvé de ce jour... pourtant, aujourd'hui, je voulais simplement le voir disparaître de chez moi.

Alors je lui ai dit.
Faiblement, ma voix brisée par les sanglots lui a demandé de partir.

- Va t'en, j'ai lâché sans même relever la tête.

Je l'ai senti se raidir près de moi, mais il n'a pas bougé.

Pourquoi ?? Pourquoi fallait il qu'il tienne à rester alors qu'il m'avait simplement laissée pendant une année entière ??

Alors j'ai pris tout me vourage que je pouvais, j'ai serré les dents et me suis contruit un visage dur ainsi qu'une expression froide.
J'ai relevé doucement la tête et me suis levée.

- Va t'en, ai-je répété.
- Em...
- CASSE TOI !!

Mon ancien ami m'a regardée, bouche entrouverte, surpis, puis il s'est relevé à son tour.
Son visage n'était qu'a quelques centimètres du mien, mais pourtant toujours trop loin.

Ses yeux ont fouillé les miens, que je voulait fermes, mais qui laissaient sans doute transparaitre ma douleur.

Et puis il s'est écarté d'abord d'un pas, puis de deux. Au troisième, il s'est retourné et a marché lentement droit vers la porte. À présent il était de nouveau au centre de la pièce, à nouveau loin de mes bras.

Je luttais contre moi-même, contre mon coeur qui me hurlait de lui pardonner, de le retenir, de le conquérir.

Et soudain, il s'est passé une chose que je n'attendais pas. Il s'est stoppé. Dans ma poitrine, mon coeur a fait un bond. J'aurais voulu courir, le prendre dans mes bras, me serrer contre lui. Mais je n'ai rien fait.

À quatre mille kilomètre de NousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant