𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 1

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Il y avait bien des sons, intenses, et retentissants. Comme ce fameux jour, où il avait appris qu'il ne le reverrait pas, avec un soupçon de jamais. Dans un grand désespoir il voulait croire en une renaissance. Oui, rien de tout cela n'était vrai, la réalité, le temps, la vie. Tout était si relatif, si rapide, si long. Oh que oui, il avait pleuré, lorsque ces mots qui lui avaient semblé d'une fatalité mortelle, avait retentit dans sa boîte crânienne. Il voulait garder espoir, d'un jour pouvoir recroiser son regard, entendre son rire, voir son sourire, son visage s'illuminer. Voilà tant de confusion et de malheur depuis que Jisung avait appris cette tragique nouvelle.

Le bruit des pas tout autour de lui, des semelles de plastiques contre le sol des couloirs. Les voix, aiguës, graves, se mélangeant dans une mélodie plus que dérangeante pour ses oreilles. Du mouvement, partout, de la vie, partout. Mais pas lui. Pas Lee Minho. Les garçons de l'équipe de Football américain pour laquelle il était capitaine riaient dans un coin. Comme si la perte d'un membre aussi important ne les affectait pas pour un sou, comme si rien de tout ça ne s'était passé. Il traversa alors les mêmes allées, ignorant le monde, ignorant limite sa propre existence. Réduit à néant, il déverrouilla sans grande conviction le cadenas face à lui.

Son casier s'ouvrit dans un grincement strident le faisant soupirer avec lourdeur. C'était comme si le morceau de ferraille allait se décrocher de sa prison à tout moment. Il y rangea ses livres, laissant le reste dans son sac d'un air toujours aussi détaché qu'à son arrivé. C'était ainsi que sa journée de rentrée allait donc se dérouler ? Il devait reprendre un minimum de convenance. Mais d'un geste brusque, il ferma le casier, tournant sa tête vers la droite. Au devant de ses yeux, une allée perpendiculaire dont les murs étaient tapissés de boîtes de fer toutes aussi étroites les unes que les autres.

Mais l'une de ces boites attirait l'attention, de sa particularité décorative. Un casier en plein milieu, orné de photos, de petits mots et de fleurs. Malgré toute cette coquetterie inutile, personne ne semblait y prêter ne serait-ce qu'une petite œillade. Tous passant leur chemin, ayant des choses bien plus intéressantes à faire. Mais Jisung lui, continuait de regarder cette image placée au centre, mettant en honneur une personne bien connue. Minho, les lèvres formant un joli rictus, ses yeux de chats dégageant toujours cette même énergie, si spéciale, si distinctive. Mais à présent, il n'était plus.

Il n'y avait plus rien, son cœur se voulant être réduit aux abysses meurtries d'un organe, pourtant vital, brisé. Une douleur toute aussi distinctive qui l'attaquait de vives blessures et compensé d'une longue agonie. Des petites voix se frayaient un chemin vers ses oreilles qui jusqu'à présent n'étaient pas à l'affût. Seulement, quand le nom de Lee Minho résonna par de faibles intonations, il ne put que tourner la tête. Elles étaient entrain de se moquer de lui ? Certains pensaient réellement qu'il méritait de mourir ? Non. C'était tout autant impossible.

" Hey ! Ça fait un mois que tu ne m'as pas envoyé de messages, je commençais à m'inquiéter. "

Jisung reporta son attention vers le nouvel arrivant, son meilleur ami Seungmin. Celui ci lui avait décroché un petit sourire et des excuses, pourtant tous les deux savaient très bien la raison de ce manque de réponse flagrant et peu habituel de la part du plus petit. Depuis que le brun avait appris la disparition de Minho, il s'était plongé dans une phase de deuil étrange, guettant la moindre information sur l'enquête. Cela en était devenu une obsession maladive, Jisung voulait savoir, mais surtout y croire. Lee Minho était encore en vie et il allait le trouver.

" Sérieux Ji, ça fait a peine trente secondes que j'ai commencé à te parler. Tu pourrais au moins faire l'effort de prétendre m'écouter." Souffla son ami d'un air lasse.

Il était vrai que le brun ne prêtait plus attention aux propos du plus grand, ses oreilles ayant déjà divaguées sur une autre conversation.

" Il manquera à personne sérieux. J'ai entendu dire qu'il couchait avec n'importe quelle meuf pour la jeter après. Même qu'il a déjà fais des attouchements, c'était à prédateur couronné d'un agresseur sexuel. Faut arrêter de faire les hypocrites et de le plaindre."

- 𝕻𝔞𝔯𝔞𝔫𝔬𝔦𝔡 - ʲⁱᶜʰᵃⁿ * ᵐⁱⁿˢᵘⁿᵍ -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant