Je passai la nuit chez moi, seule. À vrai dire, je ne fermai pas l'œil. Je restai devant ma télévision, sans écouter un seul mot de la série qui tournait en boucle. J'étais perdue dans mes pensées. Je venais de quitter mon pseudo-mec, qui n'était en fait que le diable en personne. Mes amis, les chasseurs de fantômes, avaient juste voulu tuer mon pseudo-mec, mais heureusement que son frère l'ange était intervenu.
MAIS QUEL BORDEL!
Je venais presque à en rire, ensuite à en pleurer, puis à nouveau à en rire. C'était une grosse blague ce qui m'arrivait. La plus grosse blague, en réalité, c'est que j'avais toujours la carte de crédit de Lucifer dans mon portefeuille.
Je ne sais par quelle idée, mais aux alentours de 6h du matin, je décidai d'aller la lui rendre. Bien sûr, hors de question de lui parler, j'allais juste la déposer dans sa boîte aux lettres puis rentrer. Était-ce une excuse pour accidentellement tomber sur lui? Ou peut-être sur les Winchester? La fatigue me faisait divaguer.
Donc, je mis à exécution l'idée de génie que je venais d'avoir. Je m'y rendis une nouvelle fois en Uber. Une fois devant l'immeuble, je déposai simplement la carte dans la boîte aux lettres. Ça avait été extrêmement simple. Beaucoup trop simple. Je n'avais croisé personne. C'était mieux ainsi, de toute façon. J'eus encore une fois une idée digne d'un génie: rentrer à pieds jusque chez moi. Je ne sais pas ce qui me poussais à faire cela.
Après quelques minutes de marche, je passai devant le motel. C'était celui que l'ange Castiel m'avait indiqué la veille. Ça y est, je comprenais maintenant ce qui était en train de m'arriver. Mon inconscient me baladait comme ça, parce que dans le fond, je voulais revoir les Winchesters avant qu'ils s'en aillent. Quand je réalisai ce que j'étais en train de faire, je secouai la tête et me mis à marcher plus rapidement afin de ne plus être devant le motel.
- Ana?
Une voix masculine m'appela au loin. Eh merde, qu'est-ce que j'étais débile, parfois. Heureusement que j'avais l'excuse de ne pas avoir toute ma tête ce matin. Je me retournai d'un coup vers cet homme, un grand sourire aux lèvres.
- Hey, Dean! Je passais juste par-là, quelle coïncidence de...
- Castiel t'a dit qu'on était là, et tu voulais voir Sam avant que nous partions, je sais.
- Euh, non, pas du tout. Peut-être bien qu'il m'a dit que vous logiez là mais je t'assure que c'est un pur hasa...
- Je vais le chercher, me coupa-t-il, dans un sourire.
Je lâchai un profond soupir en roulant les yeux, alors que Dean était déjà reparti à l'intérieur de la chambre afin de chercher son frère. Quant à moi, je fis quelques pas en direction de l'Impala. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vue, celle-ci. Fallait avouer qu'elle m'avait manqué, malgré toutes les voitures de collections de Lucifer que j'avais pu conduire. J'avais toujours eu un coup de cœur pour cette Chevrolet, sans parler de la banquette arrière, if you know what I mean (ref. Tome 1). Alors que mes doigts effleuraient la carrosserie de la voiture, j'entendis des pas venir vers moi. Je ne voulais pas relever les yeux, mais je savais que Sam se tenait droit derrière moi.
- T'es là plutôt rapidement pour quelqu'un qui voulait que je parte, fit-il avec une pointe d'amusement.
- Hey, Sam. Euh, je voulais juste m'excuser pour la façon dont je t'ai parlé hier, répondis-je en me retournant rapidement. C'était... pas super sympa, mais tu sais, sur le coup de l'émotion, et tout.
- C'était pas une journée très simple, hein?
- Non. Vraiment pas. Et c'est pas forcément mieux aujourd'hui. J'ai besoin de temps pour digérer tout ça.
- Mais tu voulais tout de même nous dire au revoir? À Dean, moi et mes cheveux soyeux?
Je ne pus retenir un petit rire nerveux. En réalité, il se passait actuellement la même chose qu'à chaque fois qu'on se retrouvait. Des adieux, qui se transforment en "au revoir". Parce que oui, on se revoyait. À chaque fois. Et à chaque fois c'était dur, car il fallait voir la réalité en face. Il y avait une alchimie particulière entre Sam, moi et ses cheveux soyeux, mais on savait, lui comme moi, que c'était juste une relation impossible.
- Oui, c'est ça... Je suis juste venue vous dire au revoir. Encore une fois.
- Disons que... Étant donné que nous n'avons pas d'affaire prévue, on pensait rester deux ou trois jours à L.A.
- Sérieux? Fis-je avec un peu trop d'enjouement. Je me calmai rapidement. Enfin, je veux dire. C'est bien. Je peux peut-être vous faire voir quelques endroits sympas.
- Ouais, ça serait bien, dit-il dans un petit rire.
Peut-être que c'était pas une très bonne idée, voire une très mauvaise idée même, mais disons que c'est ce que j'avais envie, là, tout de suite. Sam rentra un instant dans la chambre pour en parler rapidement avec son frère, puis ressortit.
- Repose-toi un peu, on peut passer te prendre en fin de journée.
Sam sortit son téléphone et commença à pianoter dessus, avant que je... mais attend! C'était MON portable qu'il avait entre les mains! Comment avait-il fait pour me le prendre? Il était dans la poche de ma veste depuis le début, du moins, c'est ce que je pensais. Une fois qu'il eut terminé, il me le tendit.
- Tu nous appelles, d'accord?
- Euh, oui. Okay. À plus.
J'adressai un sourire à Sam en reprenant mon téléphone. Je me remis donc à marcher en direction de chez moi. Une fois arrivée, je m'effondrai dans mon lit et dormis durant tout le reste de la journée. C'est ce que j'avais besoin, en réalité. Mes idées allaient être plus claires après.
Je me réveillai donc en fin d'après-midi. Je me sentais enfin mieux. Au moins, mes idées n'étaient plus aussi embrouillées et mes émotions s'étaient un peu calmées. La fatigue, ça rend parfois un peu débile. Ce n'est que lorsque j'étais sous ma douche que je me rappelai que je devais appeler les Winchesters afin que nous passions la soirée ensemble. Oula, ça, ça ressemblait beaucoup à une décisions prises quand mes idées n'étaient pas claires.
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۞ C'est d'un air naturel que le surnaturel nous entoure - TOME 2
FanficHey, salut toi! Tu te souviens de moi? Oui, oui, j'suis bien Ana, du Tome 1... J'vais te rafraichir la mémoire, attends. Mon père s'est fait bouffé par un Wendigo, il y a plusieurs années. Moi, chanceuse que je suis, je me suis faite sauver par deu...