Jessie et moi

Chapitre 9

La camionnette s'arrêta, nous fumes légèrement propulsés vers l'avant. J'entendis des bruits de porte suivi par un lourd son métallique. Des bruits de pas gresillaient sur les graviers. " Ouvre la porte arrière ! " entendi-je. Je me crispa sur moi-même, Paul le sentit, alors, il referma son emprise sur mes hanches pour me réconforter, puis posa sa tête avec tendresse et délicatesse sur la mienne. Un rayon de lumière apparut à l'arrière de la benne, puis la voix rauque du chef M.Lekane nous fit sortir de cet endroit sombre.

- Mademoiselle, vous irez dans la cellule 7 pour le reste de la nuit et vous monsieur, dans la 12. Nous dit alors le chef. Dupuis ! Vas les installer !

- Oui chef... dit-il d'une voix timide et soumise. J'y vais de suite ! Se retournant vers nous, il fit un signe de la main qui nous disait de le suivre.
 

*

Lorsque M.Dupuis nous conduisit à nos cellules, Paul et moi échangions un regard de dégout. Cet endroit était vraiment répugnant, il y avait une odeur d'urine et des crachas au sol, sur les murs, du sang et des griffures, par endroit il y avait même des trous... Je crus percevoir un " bonne nuit " sortant de la bouche de Dupuis quand il sorti, après nous avoir enfermés dans nos cellules respectives.

*

Six heures du matin, ce même Dupuis vint nous chercher pour nous amener en garde a vue, on allait passer un mauvais quart d'heure... Nous étions sales, aucun de nous deux avait dormi, nous attendions désespérément que l'on vienne nous chercher. Enfin nous étions sortis ! J'arriva dans une salle d'attente, Paul était à ce moment à l'interrogatoire, puis ce fut à mon tour de passer, après une bonne demi heure d'attente, Paul sortit enfin, il me regardai droit dans les yeux, me prit les mains dans les siennes et me chuchota quelque chose au creux de l'oreille, en collant son torse contre ma poitrine, je pu sentir son souffle chaud et réconfortant. Je posa alors ma tête conte la sienne.

- Mademoiselle, entrez. Me dit froidement Lekane. Ce n'est pas le moment !
Je fus obligée d'obéir au chef, je me défit de son emprise, regarda Paul désespérément puis passa la porte de l'enfer, qui se referma immédiatement.

- Bonjour Monsieur Lekane...
- Taisez vous et répondez à mes questions ! Pourquoi avez vous fait irruption dans une propriété privée pour voler un animal qui ne vous appartenait évidemment pas ?
- Êtes vous pour ou contre la cause de défense animale ?
- On ne réponds pas a une question par une autre question ! Et bien évidement que je suis pour la défense animale !
- Jessie était ma jument il y a encore deux semaines, j'en prenait le plus grand soin, seulement nous avons du la vendre, et cette fille la eu... Elle a commencé à la frapper car elle n'arrivait a rien en faire et elle voulait absolument la monter. Jessie commençait a se braquer de plus en plus, dès que je passait devant le haras je la voyait de plus en plus malheureuse, ça me tordait les tripes de la voir dans cet état, alors un matin au lieux d'aller au lycée je suis allé la chercher, elle avait complètement changé alors c'est pour ça que je suis parti aussi loin...
- Donc vous avez fait ça pour le bien de cette jument ?
- Oui, car je tiens à elle comme a la prunelle de mes yeux.
- Votre petit ami, comment l'avez vous rencontré ? Connaissez vous son passé ? Ou vous a t'il mentit. Car après le décès de son père, il s'est mit a fuguer, pour éviter sa mère, qui n'en pouvant tellement plus, étant submergée par le chagrin, se servait de lui comme d'un serviteur. Depuis qu'il est majeur il a aménagé dans son petit appartement.
- Je l'ai rencontré en marchant, au coté de Jessie au début du voyage. Son passé, il me la conté, depuis ses premiers souvenirs, jusqu'à aujourd'hui, en passant par les moments difficiles, tels que la perte de son père, ses défaites, et ses moment de joies.