DEUX.

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Lou

Nous venions tout juste de commander nos boissons. Camille prit  un latte au caramel tandis que moi mon capuccinno chocolat me suffisait. Je voyais ces grand yeux marrons me questionner avec pleins d'inquiétude dans les yeux dès que nous avons trouvés notre place assise.

_ Tu vas te décider à parler, ou pas ? Lançait il en posant une main sur mon épaule.
_ Ma mère.
_ Je me doute que c'est à cause d'elle.
_ Elle veut m'envoyer chez mon père.

Je réussit à lire de la surprise dans ces orbites mais aussi de la surprise. Il connait chaque détails de ma petite vie, il sait donc pertinemment que je ne connais pas mon père, et que c'était quelqu'un de violent.

_ Et oui, parce que mon père existe bel et bien, et que par-dessus le marché, ce n'est pas quelqu'un de violent. Enfin il n'a jamais battu ma mère. Est ce que au moins il était alcoolique, comme elle le disait si bien ? Est ce que tu crois qu'il c'est barré parce qu'elle était... Tu sais elle était elle. A vouloir tout contrôler. Est ce que tu crois qu'il pense à moi ? Est ce que... Je laissait ma phrase en suspens quelques seconde, mais Camille m'incitait à continuer en posant une main sur la mienne. Est ce que tu crois... que... enfin est ce qu'il sait au moins que j'existe ?

Il ne connaissait pas la réponse évidemment, mais c'était l'une des première question qui m'étais venu quand ma mère m'a gracieusement appris qu'il n'était pas ce que je croyai. Je sens des larmes glisser contre mes joues rosées. Mon cœur se sert à chaque fois que mon cerveau pense à mon père.

_ Il faut que tu lui parles. A ta mère je veux dire. Que vous ayez une conversation.
_ Je ne sais même pas si j'arriverai à rester jusqu'à la fin d'une conversation entière avec elle.
_ Il va bien falloir essayer. Peut être qu'après ça tu pourras enfin connaître ton père.

Je porte le café bouillant à mes lèvres et hume cette merveilleuse odeur. Je sens Camille légèrement tendu face à moi. Il cherche ces mots, je le lis dans son regard perdu dans le vide.

_ On se connaît depuis l'école primaire, et je sais que tout les choix que tu as pu faire dans ta vie à simplement était en rapport avec ta mère. Tout. La facon dont tu t'habillais quand tu avais 15 ans. Cette jupe plissé et ce chemisier à fleurs. Des que tu en as eu l'occasion tu tes acheté un jean destroy et un top qui ressemblé plus à une brassière qu'à un t-shirt. Ton bac, tu as passé 3 ans en cours pour finalement ne pas te présenter à une épreuve final, et tu n'as pas eu ton bac. Le boulot. Des qu'elle t'a demandé de te trouver du boulot, tu as fais quoi ? Tu t'es faite embaucher dans une boîte en tant que barmaid et tu picoles autant que t'es propre client.

Je l'écoutai attentivement, je sais déjà que tout ce qu'il raconte est vrai, mais c'est plus claire quand il le dit. Jusqu'à mes quinze ans, j'étais docile, un bon petit toutou à sa maman. Puis j'ai commencé à faire le contraire de ce qu'elle voulait, et quand elle criait, putain c'était les moments où j'étais heureuse.

_ Le seul truc que tu n'as pas fait pour la foutre en rogne c'est... Il me regarde droit dans les yeux, attendant mon approbation pour dire ce qu'il a en tête. C'est de coucher.
_ Ce n'est pas aussi simple que de changer de vêtements, de coiffure ou même de train de vie. Ça, c'est personnel. Ça n'a rien à voir avec elle.
_ Je sais, et tu sais ce que je pense de ça. Je suis heureux que tu es gardé ta dignité au lieu de une énième fois la faire rager.

Je haussai les épaules. Pourquoi ce type est gay ? Il serait tellement parfait en petit ami. Gentil, drôle, beau et attentif.

_ Tu devrais rentrer chez toi, vous avez beaucoup de chose à vous dire. Soufflait il en posant une main sur mon épaules.
_ Oui, mais pas maintenant je n'en ai pas le courage. Je peux dormir chez toi ce soir ?

Il acquiesça. Je savais qu'il n'allait pas refuser de toute façon. Et puis il me connaît, il sait que j'aurais besoin de lui parler. Pour plus de réponse.

🌼🌼🌼

La nuit était longue et difficile. Je n'ai pas réussi à m'endormir tranquillement. Trop de questions se bousculent dans mon esprits. Que vais je pouvoir dire à ma mère quand je serais rentrer chez moi ? Est-ce que je vais trouver les mots juste, sans m'emportai comme je le fais d'habitude ? Le soleil traverdaient les rideaux vert de la chambre et ta paient doucement contre mon visage. J'attrapai mon téléphone pour regarder l'heure. Midi et quart. J'ai une vingtaine d'appels manqués de ma mère, et une dizaine de messages vocaux. Je n'ai pas envie de les écouter, peut être plus tard. Deux petits coups sont frappés à la porte. Je grognai contre le tissu du coussin pour avertir que j'étais réveillée.

_ Allez petite marmotte, un bon café chaud et une chocolatine, rien de mieux pour le petit déjeuner. Ou même pour le déjeuner !
_ Un parisien qui dit chocolatine c'est drôle non ?
_ Tu es parisienne et pourtant tu dis chocolatine.
_ Oui, mais moi j'ai des origines dans le sud. C'est normal, pas toi.
_ J'ai une meilleure amie avec des origines du sud, ça compte ?

Je rigolais légèrement tout en m'asseyant en tailleur sur le lit. Camille posa le plateau repas qu'il avait préparé. Je croquai vivement dans la viennoiserie, me delectant du chocolat encore chaud.

_ Ta mère à appelé.

Je levais un œil vers lui, tout en buvant une grosse gorgée de café. Je haussai les épaules. Je me doutais bien que si elle n'arrivait pas à me joindre ce serait la première personne qu'elle contacterais.

_ Elle a posé sa journée, elle t'attend.

Je haussai les épaules. Est-ce que oui ou non j'ai envie de la voir et de parler avec elle? Je n'ai même pas la réponse à cette question.

_ Il le faut. Pour au moins savoir le pourquoi du comment.

Effectivement. Je n'ai pas vraiment envie de parler avec ma mère, mais il est vrai que j'ai besoin d'en savoir plus. Je souffle. Sans rien dire je me lève, et m'habille. J'embrasse Camille sur la joue après avoir enfiler mes converses.

_ Merci, pour tout. Tu es vraiment le meilleur des meilleurs amis.
_ Tu aurais fais pareil.

Un dernier sourire à Camille et je quitte son immeuble. J'attrapai le premier bus de la ligne C et rentrai chez moi le cœur lourd.

Lindoria IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant