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J'écoute nos musiques, les notes s'envolent dans l'air frais de ce début de soirée et me ramènent à toi, irrémédiablement, comme un aimant.
Les souvenirs me reviennent.

Nos mains entrelacées. Tes lèvres au goût familier sur une tour donnant sur l'autoroute, assises au bord du vide pour échapper à l'averse. Une soirée magique au dessus de la ville qui s'endort, dont je chérie le souvenir en secret. Une autre soirée dans un parc, ton corps qui danse sous les étoiles sur des chansons à boire avec ton meilleur ami. Mon rire qui s'envole quand tu le frappe et que tu me cours après pour me renverser le contenu de ta gourde sur la tête. Nos virées en vélo dans la nuit et tes cris qui m'ont fait plaindre les voisins. Une soirée au bord du Rhône et ton rire sur des jeux pour enfants, qui signe la mort de mes derniers espoirs mais aussi le début de nouveaux projets. Une journée dans un endroit magnifique qui restera gravée dans ma mémoire. Ton corps qui s'appuie légèrement contre le mien tandis que le feu d'artifice éclate dans le ciel au dessus du Rhône. Nos ballades autours de chez toi avec le chien. Tes proches pas parfaits mais quand même attachants. Et puis surtout ton sourire, ton rire, ton inquiétude, tes désillusions mais aussi ta détermination, ta capacité à rebondir, la chaleur et la sécurité de tes bras, tes baisers, tes caresses, ta douceur, ton amour...

Je n'ai plus envie de faire semblant,
Ta présence me manque.
Je t'ai quitté et je crois qu'une partie de mon être est resté avec toi, dans cette chambre, dans tes bras.
Les kilomètres défilent à travers la vitre du train et j'ai l'impression qu'on m'arrache le cœur, toujours un peu
plus
fort.

Il y a eu mes larmes hier soir quand je me suis retrouvée seule dans mon lit
L'odeur de ton pull pour me rappeler qu'il y a quelques heures encore c'est tes lèvres que j'embrassais.
Le réveil en sursaut ce matin suivis de la réalisation brutale que le papier peint vert avait laissé place à la peinture bleue des murs de ma chambre d'ado.
La réalité me coupe le souffle par la violence de ses rappels à l'ordre : tu n'es plus .
Le goût amer de mes désillusions comme une odeur de sang coincée en travers de ma gorge.
Tout me retombe dessus maintenant que tu n'es plus là pour me dire d'emmerder le monde et ceux qui le parcourent.

Je voudrais hurler mais je n'ai plus de souffle.

Tu me manques si fort que j'en ai mal.

À l'Encre de Nos NuitsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant