Assise sur ma chaise derrière la caisse, je regarde les voitures défiler sur le parkin devant le magasin. Je m'appele Marilys Lemarette. J'ai vingt-sept ans et je vis à Toulouse. Même si je suis originaire de Moissac, dans le Tarn-et-Garonne, à quarante cinq minutes de Toulouse à peu près. Mes parents y habitent toujours mais moi je suis partie pour mes études et pour être plus proche de mes amis et habiter dans la plus belle ville du monde, la ville rose. Et me voilà, depuis cinq ans, employée dans un magasin, très connu, de plantes, jardins et nature. Mon "élément". Je suis une passionnée de la nature depuis ma plus tendre enfance. Il y a peu de gens qui peuvent faire le métier qui les passionne et qu'ils aiment depuis toujours. Et je suis une de ces personnes, ça me rend heureuse. Je suis heureuse chaque matin de partir de chez moi pour venir. Puis, quand je pars, cette joie ce dissipe. En même temps... Je compte ma caisse car le magasin ferme dans deux minutes. J'aperçois un bout de silhouette devant moi. Je relève la tête et plonge mon regard dans celui de l'homme en face de moi. Je le reconnais de suite puisque sa tête est affichée, depuis quelques semaines, partout dans Toulouse. Je reste bouche bée quelques secondes puis me débloque lorsqu'il commence à me parler.
??: Excusez-moi. J'aurais besoin de nourriture pour tortues.
Moi: Alors, c'est dans la zone animaux, tout au bout, vous voyez?
??: Malheureusement non.
Il rigole ce qui entraîne mon rire, très extravagant.
Moi: Ne vous moquez pas de mon rire.
??: Mais je n'ai rien dis, Marilys.
Moi: Comment vous savez?
??: Je sais lire quand même.
Moi: Ah oui. Donc dans ce cas, je vais vous y conduire, Bigflo.
Bigflo: Ah non! Flo.
Moi: Je sais. Mais je ne me permets pas de paraître trop intime avec vous.
Flo: Vous savez quoi? À partir de maintenant, nous sommes intimes. On peut donc se tutoyer et aller chercher la nourriture quand même.
Moi: On m'avait dit que vous étiez très social et peut-être même trop gentil et que vous alliez vite.
Flo: On?
Moi: Mon meilleur ami d'enfance.
Flo: Il n'a pas tort. Donc? Amis?
Moi: Ouiii.
Je lui souris et ne sais plus quoi dire, gênée. La voix de mon collègue dans le haut parleur se fait entendre: "le magasin ferme ses portes, merci aux dernières personnes de gagner la sortie".
Flo: Et mes tortues?
Moi: Ah ouiii! Vraiment désolée. Tu peux repasser demain?
Flo: Si j'ai ton numéro je repasserais si je peux. Vu que...enfin voilà.
Moi: Ah bah d'accord.
Flo: Alors?
J'attrape un post-it et un stylo. J'écris mon numéro et lui donne le papier.
Moi: Préviens moi avant de passer. Je te le préparerai sinon tu ne l'aura jamais.
On rigole et il part. Devant la porte, il se retourne et me fait signe de la main. Je fais de même et il sort rejoindre sa voiture. Je finis de compter ma caisse et vais récupérer mes affaires. Je rentre, en moto, chez moi. Arrivée, je range ma bécane, et entre dans l'appartement. Je me défais de mon blouson et de mes chaussures pour enfiler de confortables chaussons. Je vais ensuite à la salle de bain prendre une douche et me mettre en pyjama. Je m'installe à table, seule pour ne pas changer, en regardant la télévision. Je pars ensuite me coucher aux alentours de vingt-deux heures.Réveillée depuis une dizaine de minutes, je décide de me lever pour aller à la cuisine. Dans celle-ci, je vois au loin quelqu'un allongé sur le canapé. Et regardant de plus prêt, j'affirme qu'il s'agit de Maxence, mon petit ami, enfin plutôt mon conjoint à ce stade ci. Ça fait un an que nous sommes ensemble et six mois qu'il est venu vivre chez moi. Au début il était adorable, comme chaque homme lorsqu'il veut une femme. Puis, le temps à passé, il rentre tard parfois et il boit aussi. On se croise en coup de vent le matin, c'est tout. Je sens que notre relation n'en est plus vraiment une. Ça m'attriste beaucoup mais ce n'est ni la première, ni la dernière. Je me rappelle encore de c'est moment où il me draguait pour rire, sûrement, au début. Et puis il me plaisait alors on est allés plus loin pour finalement se mettre officiellement en couple. Je le contemple en buvant mon café. Ayant fini, je pose le bol dans levier et vais me préparer. J'enfile un jean et un tee-shirt blanc. Une queue-de-cheval avec un trait d'eye-liner accompagné de mascara. Je retourne au séjour et remarque que Maxence est réveillé et boit son café aussi. Je passe à côté de lui et nous nous embrassons machinalement. La routine... Je vais ensuite enfiler mes baskets et retourne voir mon amoureux. Je m'assoie à côté de lui au contoire, ensuite, il passe son bras au dessus de mon coup.
Maxence: Ça va ma chérie?
Moi: Ça va. Tu es rentré à quelle heure déjà hier soir?
Maxence: Vingt-trois heures. Je sais ce que tu vas dire.
Moi: Qu'est-ce que je vais dire?
Maxence: "C'est beaucoup trop tard, tu as une maîtresse ou quoi? Tu ne t'occupe plus de moi!"
Moi: Tout à fait. Alors?
Maxence: Je suis navré mais le travail c'est le travail.
Moi: J'avais oublié qu'être taxi à Toulouse c'était dur.
Maxence: Ironie?
Moi: Bien-sûr. Tu fais ton métier ok, mais après voilà quoi.
Maxence: Tu sais chérie je t'aime mais quand tu finis tes phrases avec "enfin bon", "voilà quoi" ou "enfin hein", je ne comprends pas.
Moi: Ouais bah je fais ce que je peux.
Maxence: Je sais. Bon, je vais me préparer moi.
Moi: Et moi j'y vais. À ce soir, peut-être.
Maxence: Bisous.
Il m'embrasse la joue et on se lève pour partir chacun de notre côté. J'enfile mon blouson de moto, attrape mon sac à main et mon casque. Je vais ensuite au travail en moto. Le reste de la journée se passe bien et vers dix-neuf heures je suis à la maison. N'allant pas travailler demain, je regarde donc la télévision, enfin plutôt une série Netflix. Mon portable vibre et l'écran d'accueil s'allume.
06********:
Salut Marilys, c'est ton cher client adoré, voir ton préféré. J'espère que tu aura deviné qui c'est sinon je vais devoir te le dire après.
Moi:Salut. Tu ne vas pas me dire que tu vas passer au magasin Flo?
Flo: Bah si. Je suis devant là, je t'attend.
Moi: Tu es sérieux?
Flo: Non. C'était une blague.
Moi: J'ai eu un doute un instant.
Flo: C'était juste pour te dire que je ne sais pas quand je passerais. Je n'ai pas le temps et sinon je t'envoie un pote.
Moi: Ah les stars!
Flo: Je te signale que la star te parle.
Moi: Cette modestie. Bravo!
Flo: Au pire je te passe mon adresse et tu me dépose la nourriture et je ne te rembourse pas on est d'accord?
Moi: Jusqu'au moment où tu ne me rend pas mes sous oui. Va falloir qu'on en discute.
Flo: Ok. Je te rembourse. Mais c'est bien parce que c'est toi.
Moi: Je n'ai pas confiance.
Flo: Ah... bah ça va être compliqué.
Moi: Oui.
Flo: La fille pas rassurante.
Moi: Bah je ne fais pas confiance à des inconnus.
Flo: Bah pourquoi? C'est bien quand même.
Moi: Non. Donc? On fait quoi?
Flo: Je te donne mon adresse, c'est pas n'importe quoi comme preuve de confiance, et je te rembourse et je te paye même l'essence et le déplacement.
Moi: Bon d'accord. Tu me donne tout et c'est bon.
Flo: Demain?
Moi: Le 24 mai?
Flo: Oui, demain. Et tu sais quoi? Je t'invite aux stadiums du 24 et 25. Tu viendra avec moi les deux jours. Donc tu passe demain et tu reste avec moi tout le week-end?
Moi: C'est parce que c'est toi et que tu es connu parce que sinon voilà quoi.
Flo: Je t'envoie mon adresse tout à l'heure. Merci! TU ES LA MEILLEURE MARILYS!
Moi: De rien.
Je le renomme dans mes contacts et appel ensuite mon meilleur ami qui est en déplacement à Bordeaux. Il décroche de suite.
Moi: Elieeeee! Ça va? Tu me manque trop.
Elie: Bonjours mademoiselle. Je vais bien merci. Mais tu as l'air vraiment mais vraiment contente.
Moi: J'ai rencontré un homme.
Elie: Et tu as quitté Maxence?
Moi: Arrête. Non. Mais tu le connais très bien. Et puis bah il est comme tu m'as dis.
Elie: C'est qui?
Moi: Bigflo! Il m'a invité aux stadiums! Je sais que tu les aime bien. J'aurais voulu que tu sois là je te jure.
Elie: Tu vas passer le week-end avec lui?