De retour chez soi

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  Le paysage défile à une vitesse folle sous mes yeux. Je n'ai pas le temps de tout voir, tout enregistrer. Les plaines vertes, les arbres en fleurs, les chevaux qui gambadent et les oiseaux qui se volent après. Je ne m'en rappelais plus. Je ne me rappelais plus de la couleur du ciel, d'un bleu éclatant, les nuages si denses et si légers, le soleil éblouissant, l'humidité dans l'air, la route trouble due à la chaleur.
  Un panneau apparaît au loin. Bienvenue à Hawkins. Nous vous souhaitons un bon séjour ! est inscrit dessus. Tout simple mais efficace. Je me sens de retour chez moi. Les grands arbres de la forêt, la petite route sinueuse, l'impression d'être coupés du monde... ce qui fait le charme de Hawkins.
  Je me souviens très bien du chemin à prendre une fois arrivés en ville pour rejoindre la maison. Tout droit au rond-point, à gauche à la deuxième intersection, dernière sortie du rond-point suivant, prendre deux fois à gauche et au bout de l'avenue.
  Mes parents avaient acheté une maison en centre-ville pour que nous soyons assez proches de tout : commerces, lieux publics ou encore écoles maternelle, primaire, collège et lycée.

  La voiture s'arrête. Je reconnais très bien notre petite habitation. Tout en hauteur, entre une autre maison bleu pâle et une autre en briques rouges, la notre est jaune pâle, avec une petite allée en pierres, une belle pelouse et des palissades en bois.
  Je sors de la voiture et regarde la boîte aux lettres rouge : Monsieur et Madame Harrington Jonas et Margareth, ainsi que leurs enfants Steve et Emma.
  Je pose mon doigt sur mon prénom, émue d'être toujours notée sur la boîte carrée.
  Je m'avance dans la cour alors que mes parents ont été accostés par la voisine, intriguée par mon retour. Un gros parterre de tulipes rouges et jaunes, des plantes grasses en pots et un grand yuka. Je monte les cinq marches du perron et toque à la porte. Peut-être que mon frère est là.

  Un jeune homme de taille moyenne m'ouvre. Il a d'incroyables cheveux moyennement longs, châtains, domptés avec des tonnes de laque, des yeux foncés et les sourcils froncés. Il me regarde un instant, le temps qu'il me reconnaisse, le temps que je me fasse à l'idée que c'est bien mon frère, debout en face de moi.
  Il sourit, dévoilant de belles dents blanches.

- Salut Steve. dis-je doucement.

  En un quart de seconde il me prend dans ses bras. Il est bien plus fort qu'à ses neuf ans et manque de réduire ma colonne vertébrale en millions de morceaux.

- Tu m'as tellement manqué Emma. gémit-il, la joue écrasée contre le haut de mon crâne.

  Je souris et me décroche légèrement de lui, déjà parce qu'il m'étouffe mais aussi parce qu'il y a un truc de désagréable. Je l'aime mais il a une drôle d'odeur. Il sent comme... Je ne sais pas, quelque chose de bizarre !

- Ne le prends pas mal, mon frère, mais tu pues ! m'exclame ai-je.

  Steve me regarde en faisant de grands yeux ronds et renifle son tee-shirt.

- Oh ça ! C'est parce que je me suis mis au sport !

  Lui, au sport ? Même pour draguer une fille il ne bougerait pas du canapé ! Je croise les bras, étonnée, pendant qu'il rit.

- Enfin, si on peut appeler le nouveau fast-food du centre-ville une "salle de sport". précise-t-il. C'est vrai que je sens la friture. Beurk !

  Nos parents arrivent à ce moment même. Ma mère fait la tête et j'imagine très bien qu'elle engueule par télépathie Steve. Mon père, quant à lui, pose ma valise à mes pieds avant de dire :

- Il pèse lourd ce truc ! Qu'est-ce que tu as mis dedans bon sang ?

- Il y a exactement trois tee-shirts, deux pantalons, quelques sous-vêtements et une paire de chaussures. Et aussi un pull ! À part le livre sataniste remplit de conneries qu'un ami m'a offert pour mon treizième anniversaire, rien ne pèse vraiment lourd. C'est la vieillesse papounet !

  Mes parents me détaillent un instant, surpris, alors que mon frère semble plutôt étonné.

- Comment ont-ils pu le laisser t'offrir un cadeau de ce genre ! s'indigne ma mère. C'est contre ton traitement !

- Du calme maman. tente ai-je de la rassurer. D'après ma psychologue, le livre ne pouvait pas me faire replonger dans un état de dégénérescence. Et puis vu tout ce qui est dit là-dedans... qui y croirait ? Un monde à l'envers remplit de créature surnaturelles et démoniaques ! N'importe quoi !

  Là, c'est la panique totale. Ma mère est indignée, mon père en colère et mon frère... dans un état de choc incroyable. Bouche grande ouverte, yeux écarquillés, il semble être plongé dans ses pensées les plus lointaines. Merci de m'écouter Steve...

- Bon ! Et si on rentrait ? propose ai-je pour détendre l'ambiance.

Bonjour Wattpadiens de Midgard. Ça fait quelques jours que j'avais commencé ce chapitre, il est enfin fini ! Il n'est pas très captivant mais je pense qu'il est important pour pouvoir introduire la suite de l'histoire. Oui, j'avais dis le chapitre précédent que Emma serait décrite mais ce n'est pas le cas, désolée. Je n'ai pas trouvé comment faire changer le PDV de Emma à Steve mais la fois prochaine, je commencerais directement par le PDV de Steve pour pouvoir vous donner une idée de mon héroïne.

En espérant que tout ça plaise au peu de personnes qui liront.

Gros bisous et Bonne vie ❤

En dix ans... EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant