Il est 18 h 15, je viens de terminer de seller et panser ma jument, Isis. Alors que j'emmène Isis dans la carrière, je croise le remplaçant de ma monitrice, Arnaud, qui demande à Paul de conduire Jerico, un étalon espagnole bai, dans un pré. Arnaud vient de Mérignac. Il est brun, des yeux bleus, un teint blafard, je pense qu'il mesure vers un mètre quatre-vingts. Paul portait toujours une casquette qui cache ses cheveux, il m'a confié qu'il est blond, ses yeux sont de la couleur marronne, comme Arnaud il est grand et a une peau pâle. Ils étaient tous les deux engagés depuis une semaine, et je n'accorde aucune confiance en Arnaud, de tous les professeurs que je connaisse, c'est le pire. Il se trompe toujours dans ses explications, il confond une demi-volte d'une demi-volte renversée, il ne sait pas appliquer la graisse sur les sabots d'un cheval...Un hennissement strident me ramène à la réalité, l'espagnole se cabre pendant qu'Arnaud et Paul essayent de le maîtriser, j'attache mon cheval et avance vers le bai avec prudence, les hommes reculent et l'étalon se calme. Je me rapproche d'eux avec l'animal mais celui-ci tire sur la longe et part dans son box au trot effrayé, j'avoue que je ne comprends pas. De nature, Jerico aime tout le monde et se laisse approcher facilement. Bizarre...

Je viens de sauter mon dernier obstacle et le téléphone d'Arnaud sonne et il s'éloigne avant de répondre, j'en profite pour consulter les notifications sur mon smartphone une amie m'a envoyé un message, son oncle est policier, alors je m'attends à une information que personne a. Je deviens lipide au fur à mesure que je lis la nouvelle, un homme grand, brun, yeux bleu, teint pâle s'est échappé d'un hôpital psychiatrique de Bordeaux, il y a quinze jours. Mon moniteur s'avance avec un rictus mauvais, je deviens folle mais je pense tout de suite à Arnaud étant ce psychopathe...Pourquoi ? Simplement parce que depuis son arrivée, les chevaux sont tous tendus y compris la mienne et il vient de Bordeaux. Non, je délire c'est seulement une coïncidence...

Je termine de brosser Isis et part lui chercher un bloc de sel mais il n'en reste plus dans la sellerie alors je m'en vais dans la réserve où personne n'y met les pieds. J'ouvre la porte et une odeur horrible envahit mes narines, je ressors et vomis devant la porte. Paul m'interpelle, m'assois et me donne un mouchoir, il paraît inquiet mais je jurais avoir vu un sourire narquois. Je lui explique et nous décidons de voir d'où provient cette puanteur...

Un corps. Un corps ! S'en est trop pour moi et mon estomac le fait savoir. Mes doutes sur Arnaud reviennent. Je panique, ma respiration est irrégulière, je veux partir mais mes jambes refusent d'obéir ! Je tremble de tout mon être. Le palefrenier me regarde et m'emmène vers les box, il se lance dans un récit dans le but de me convaincre de nous occuper du remplaçant nous-même sur le choc j'accepte crédulement.

Je suis devant Arnaud, je dois le distraire pour que Paul l'assomme...Horrifié, voilà comment je me sens à la vue du corps d'Arnaud subissant la rage de Paul qui le frappe encore... Et encore... Je lui crie d'arrêter mais il n'entend rien et un détail me réapparaît. Paul n'est pas au courant du fou qui s'est enfuit. Sa casquette tombe. Ses cheveux sont bruns, c'est là qu'il s'est mis à rire de façon hystérique. Je ne comprends pas, je ne comprends rien surtout à cause des animaux stressés particulièrement avec ce cliquetis je ne saurai dire la source mais il est ici. Je fixe Paul qui m'imite de ses yeux remplis de haine et de folie et toujours ce sourire narquois. Il retire ses lentilles... Ses iris bleues. Je ne bouge plus, le cliquetis devient plus bruyant, je n'entends que lui. Paul lève sa pelle tachée de sang, je ne regarde plus l'horreur devant moi, je ne vois rien...

Un hennissement. Un bruit assourdissant. Plus de cliquetis. Un cri de douleur. Des injures. Un objet tombé. Un craquement. Non, des craquements.Silence.

Dans un élan de courage, j'ouvre un œil puis l'autre. La première chose qui attire mon regard c'est le corps sans vie du tueur. Une trace de morsure est sur son bras gauche, dans son dos et sur sa nuque on dirait des sabots. Un souffle sur ma tête me fais changer mes yeux de direction. Isis, j'observe l'entrée de son box et me déplace jusqu'à la porte. De la salive se trouve sur le verrou c'était ça le cliquetis, elle se libérais, je me tourne vers ma jument qui s'avance vers moi et tend sa tête. Je la caresse, sort mon téléphone et appelle une ambulance, en me répétant le mot terminé ... Terminé...

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