My New Life |° En Réécriture °|

#8 Traumatisme

Attention ! Ce chapitre contient du vocabulaire violent ainsi que des descriptions qui peuvent heurter les lecteurs plus sensibles.

Emma

Je me rappelle m'être réveillée dans une forêt inconnue. J'ai une migraine atroce et je titube jusqu'à tomber sur un cadavre. Les larmes coulent et je m'enfuis, courant sans fin dans la forêt, cherchant de l'aide. Je hurle, j'erre en espérant trouver quelqu'un de vivant avec un portable. Je tombe par terre, épuisée par les événements. Mes vêtements sont en lambeaux, déchirés et ensanglantés. Je m'époumone encore une fois à crier "À l'aide ", mais en vain. Personne ne m'entend dans ce coin paumé. C'est alors qu'une explosion retentit. Je boite jusqu'à sa source et mes jambes flanchent. Non, ça ne peut pas être réel. Je me rue à l'intérieur de la ferraille avec la boule au ventre. C'est alors que je reçois un coup sur la tête et m'évanouis.

Je ne me réveille que quelque temps plus tard. Je me redresse et cherche dans les personnes qui m'entourent des visages familiers. Je n'en connais aucun. Les larmes s'échappent toutes seules alors qu'un adulte me sourit, certainement pour me réconforter.

" Nous n'avons pas encore reçu d'aide. Je suis désolé de t'avoir assommée, mais tu courais droit vers ce brasier, il fallait que je t'en empêche. Le feu est éteint maintenant, nous allons donc entrer. Ça risque d'être assez moche, tu peux rester ici si tu le souhaites. Nous allons sortir tout le monde de là, les morts comme les vivants. "

J'acquiesce alors que la majorité des survivants s'éloigne de moi. Je les vois hisser les corps en dehors du bout de ferrailles. Je me lève. Ils sont à l'intérieur. Ma famille est à l'intérieur.

J'entre alors et me bouche le nez. L'odeur nauséabonde de fumée me donne envie de dégobiller. Je marche dans l'allée, cherchant mes proches. C'est alors que je le vois. Sam. Mon petit frère est à ma gauche. Son petit corps est écrasé et ses yeux sont grands ouverts. Il tend un bras amputé par le choc sur l'allée, entouré de sang. Cette vision me fait vomir. Mon petit frère adoré... Mon gentil petit frère... Je m'accroupis et ferme ses yeux avant de regarder à ma droite. Mes parents sont côtes à côtes, leurs mains jointes ensemble. La tête de ma mère a certainement dû heurter la vitre vu le nombre de bouts de verre qui se sont logés dans son beau visage. Quant à mon père, il a l'intestin qui émerge de son ventre. Il a reçu des projectiles métalliques qui lui ont traversé le corps.

Je vomis une nouvelle fois. Ça ne peut pas être réel... C'est un cauchemar, pas vrai ? Pourtant, la douleur est bien réelle. Moi aussi, je suis blessée. Tout est trop réel pour que ce ne soit qu'un cauchemar. Cette vision me frappe et je sens mon cœur se fracasser sur le sol. Ils sont morts...

Je me relève et cherche alors la dernière personne qui était avec nous. Deux rangées plus loin, je retrouve nos sièges, brûlés par l'explosion. Il est là, calciné au point que je ne le reconnais pas. Je m'effondre alors. Partout où j'étais, il m'accompagnait. Là où j'avais des doutes, il me redonnait confiance. Tyler, mon meilleur ami, il est mort.

Je ne sais pas combien de temps je reste immobile, au milieu des cadavres. J'ai perdu la notion du temps. Je ressens un vide dans ma poitrine, comme si tout le bonheur du monde s'était envolé en quelques secondes. Le bonheur... C'était eux mon bonheur. J'essuie mes larmes avant de m'approcher du cadavre de Tyler. La sensation collante de son corps carbonisé me dégoûte, et pourtant je le tire en dehors de son siège. Je le hisse le long de l'allée et le dépose en dehors de la ferraille. Je fais de même avec mes parents. Cependant, je n'arrive pas à sortir mon frère. Ce qui l'écrase est beaucoup trop lourd pour la frêle adolescente de quinze ans que je suis. Heureusement, plusieurs adultes viennent m'aider. Je n'arrive pas à leur sourire en guise de remerciement. Je me contente de mots.

Une fois tous leurs corps sortis de l'appareil, je les regroupe près d'un énorme chêne. Je n'ai pas la force de les enterrer ou de les regarder plus longuement. La vérité me heurte violemment et mes jambes flanchent. Je suis seule. Tous mes proches sont morts. Et tout ça, c'est de ma faute !

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Voilà pour le chapitre 8 ❤

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