5 août (2ème partie)

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Je courus dans la réserve d'arme accompagnée d'une dizaine de matelots prêtent à combattre. C'étaient des corsaires contre qui j'allais me battre, des hommes expérimentés... ma ceinture se remplit de dague, coutelas et autres armes qui pouvaient m'être utiles.
Le navire s'approchait dangereusement de nous, le capitaine qui avait pris la barre ne cherchait absolument pas à l'éviter, bien au contraire. Sans plus réfléchir, ce qui ne me ressemble pas, je me dirigeais vers le mât et tranchait ma corde de survie. A présent j'étais libre de mes mouvements mais la première vague de taille conséquente me fis de peu tombée par- dessus bord, cette bataille n'allait pas se montrer facile.
De plus j'avais lu dans un livre qu'ils n'hésiteraient pas à faire feu et ils étaient organisés, combattre des pirates désordonnés c'était une chose mais des marins parfaitement disciplinés ça en était une autre...
En quelques minutes les deux navires étaient côtes à côtes et comme je le pensais ils actionnèrent les canons, touchant inévitablement notre coque, le bateau prenait l'eau. Si on ne pouvait plus rejoindre notre bateau, il fallait prendre le contrôle du deuxième.
Akim et moi sautions de notre bateau temps que l'autre pouvait encore être atteint. Beaucoup de notre équipage en fit de même mais la plupart d'entre eux n'avait pas décrocher leur cordes, cette bêtise me sidèrais.
Je devais maintenant passer à l'attaque, trouver une cible avec qui je n'arrêterai de me battre qu'au moment où l'un d'entre nous deux ne meurs. Je n'eus pas besoin de le chercher car il vint à moi, il me paraissait plutôt jeune. Je me disais à moi-même qu'il pouvait être une proie facile ou un expert extrêmement agile et rusé. Il devait penser la même chose de moi quand il pointa son sabre vers moi comme on invite une lady à danser. Je lui rendit sa politesse,ça allait être un combat dans les règles de l'art, dont je ne connaissais rien alors j'improvisais.
En plaçant ma main de mon dos comme un mousquetaire digne de ce nom, je maniais le sabre comme il manierait le fleuret. Mon adversaire se débrouillait extrêmement bien, si bien qu'il était impensable qu'il ne fût que le mousse. Je disais ça mais je n'aurais moi même jamais pensé me retrouver dans cette situation.

Ce jeune homme était d'une habileté rare, j'en était presque admirative, mais cette admiration fût détruite par ce petit sourire que je lui aurais bien arraché.
Entre sabres et coutelas, pirouettes et roulades nous avancions près du mât, loin de bordures où à tout moments nous pouvions passés par-dessus bord.
Nous esquivions nos attaques mutuelles, il finit par me faire lâcher ma lame en m'attribuant un coup de genoux dans mes côtes droites.
Alors je décidait d'appliquer ma spécialité, je saisi deux de mes dagues, sauta et les planta dans le bois robuste du mât puis, à l'aide de mes jambes, réussi à me hisser sur la première poutre. Là haut, je décidais de reprendre mon souffle et du abandonner mes dagues trop fermement plantées et  empoigna mon dernier coutela. Mon adversaire ne tarda à arriver à son tour, en voyant mon changement d'arme, il lâcha son sabre et le remplaça par deux coutelas scintillants. Je le regardait quelque secondes, il avait le dessus sur moi alors pourquoi se rabaisser à mon niveau? Es-ce cela la célèbre courtoisie des combattant du roi?
Il ne me laissa pas le temps de réfléchir plus et engagea un combat au corps à corps. Il me semblait en difficulté, son sourire s'effaça, il faut dire que tenir debout sur une poutre mouillée alors que des vagues immenses font trembler le navire n'est point chose aisée. Pourtant je continuais de monté... qu'espèrais-je trouver la haut? Un échappatoire?  Je savais pourtant que cela était impossible.
Je réussi à mon tour à le désarmer en un violent coup de coude dans son poignet mais ce mouvement me déséquilibra et je tombais tel un linge sur la première poutre me faisant perdre ma casquette en lâchant mes cheveux. C'est la respiration coupée que je me relevais pour l'affronter, des larmes coulaient sur mes joues se mélangeant aux gouttes de pluie glacées.
En arrivant à mon niveau, il me regarda de haute en bas, étonné. La haine que je ressentais pour lui me pris de court et je fondis sur lui prête à le tuer. Il ne fit que m'éviter sans tenter aucune attaque.  Il agrippa fermement mon poignet droit au bout duquel je tenais mon arme m'attira contre lui et d'un coup de main de maître, ramena mon poignet à mon épaule gauche. Je ne pouvais plus faire un geste. C'est alors qu'une crise d'hystérie me pris. Je me débattais violemment, tentais de le griffer et même le mordre pour qu'il me lâche. D'un coup j'entendis une détonation proche de mon oreille qui me calma instantanément, il avait tirer une balle à blanc. Pour la première fois depuis le début du combat je jetais un regard autour de moi, notre navire... coulé, sur le pont quelques membre  de mon équipage... enchaînés, je reconnaissais parmi eux le capitaine et Akim, ils nous regardaient avec un mélange de fierté et d'inquiétude.  C'était fini pour moi... ça ne servait plus à rien de lutter. Alors que je me calmais, le garçon qui me retenait me dit:
« Maintenant, tu vas descendre sans faire d'histoires.
-Lâchez-moi, je n'en aurais que plus d'habiletés à le faire, lui répondis-je d'un ton dédaigneux.
-Alors tu sais parler, tu n'es donc pas ignorante. Tu devrais donc savoir que je ne te fais pas  confiance et que je ne te lâcherai pas, tu pourrai essayer de t'enfuir...
-Comme vous l'avais dit je ne suis pas si ignorante, en revanche on ne peut pas en dire autant de vous...

Il me retourna vers lui et se mit à me regarder dans les yeux tout en me tenant fermement pas le bras. Il reprit la parole:

-Que veux-tu dire par là?
-Pensez-vous réellement qu'une personne réfléchie essayerai de s'enfuir alors qu'elle n'est pas en position de force et dans un lieu où il n'y a pas d'issue? Les seuls véritables  ignorants sont les irréfléchis. »

Il me lâcha alors, peut-être convaincu par mes dernières paroles . Je descendis du mat en alla me ranger aux côtés d'Akim avant que l'on m'attache à eux avec de lourdes chaînes.
Le garçon se mit à me fouiller sous les yeux assassins d'Akim. Il dénicha mes seuls bien puis me les prit malgré toutes mes protestations. Il posa son doigt sur mes lèvres puis examina mes dents comme si j'étais une esclave que l'on apprêtait à vendre. Je lui aurais volontiers mordu les doigts mais je fis profil bas, inutile de m'attirer ses foudres davantage .
Tout le reste de notre équipage subit le même traitement. On nous conduit dans la cale et on nous aligna. Mon regard s'attarda sur un cadre au mur dans lequel étaient affichés les noms de chaque corsaires suivi de sa fonction.  Mon attention fut vite déviée vers l'entrée d'un homme dans la cale. Il était grand et avait une carrure imposante, ses yeux bleus et son semblant de perruque blanche juraient avec son teint bronzé.
Il longea la ligne de prisonniers que nous formions, il s'attarda en face de notre capitaine puis éleva sa voix grave

« Comment te nomme-t-on ?
-Capitaine Dalblo, répondit fièrement le pirate »

Leur échange en resta là.  Cela me rappela que jusqu'à présent j'ignorais le nom de celui pour qui je me battais. Le capitaine des corsaires continua son entrevu  avec ses nouveaux prisonniers. Je croisa son regard, mais j'étais décidée à ne pas abaisser les yeux. Il approcha, si près que nos visages étaient presque en contact, mais je n'abaissais toujours pas mon regard. L'artère de sa tempe commença à s'agiter et il gronda:

« Qui es-tu pour me défier ainsi? Sais-tu seulement qui t'adresse la parole?
-Je ne sais que trop bien que vous êtes le Capitaine DeMorilly, commandant sur le bâtiment La Jeanne, navire appartenant à la flotte du roi Louis XVIII.

Le capitaine me dévisagea déstabilisé, comprenant son désaroie je désignais alors le cadre en face de moi d'un signe de tête. Il reprit:

-Tu sais lire, tu es instruite, tu ne peux pas être pirate
Je comptais répliquer quand le Capitaine Dalblo éleva sa parole
-Non, en effet, elle a été prise en otage par mes hommes, elle était simplement au mauvais endroit au mauvais moment.
Il eut un silence puis il continua:
Tout comme lui »
Sur ces mots il désigna Akim.
Le Capitaine DeMorilly fit un signe au garçon contre qui je me suis battue et celui-ci nous détacha et nous rendit nos biens. Akim et moi étonnés par ce traitement de faveur soudain fûmes monté à la cuisine où nous devions passer la nuit.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 02, 2019 ⏰

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