LES CARTES DU DESTIN || 𝑘𝑎𝑡𝑠𝑢𝑑𝑒𝑘𝑢

𝓝é𝓶é𝓼𝓲𝓼'❥•♪♫¸¸.☆

Izuku Midoriya n'avait jamais été le genre de personne à suivre la majorité. Il préférait prendre sa propre route, malgré les obstacles compliqués.

Par exemple, sa famille était depuis des générations au service des Todoroki, en tant que domestique. Cela dit, il avait grandi avec Shoto, le futur héritier de la lignée. À son anniversaire de dix ans, Izuku avait reçu un tarot et un livre d'instructions de la part du garçon aux yeux hétérochromes.

Le mois d'avant, ils avaient fait une visite chez un cartomancien, à la demande de Shoto. Le grand All Might avait lu dans les cartes l'avenir de ce dernier. Ça avait tout de suite passionné le petit Izu.

À ses quatorze ans, il avait commencé sa carrière, aussi transparente soit elle. Mais avec l'aide de son ami aux cheveux mi-blanc, mi-rouge, des clients venaient quand même le voir.

À ses dix-sept ans, sa clientèle avait triplé, et ses prix doublé. Il était expert dans ce métier. Au palais des Todoroki, on disait qu'il avait un don, une bénédiction de l'au-delà.

À ses vingt ans, il gagnait deux fois plus que sa mère. Son commerce fonctionnait bien, et avec l'aide du bicolore, qui avait payé pour plusieurs achats, il pouvait presque se tenir au niveau d'All Might, le plus grand cartomancien du royaume.

Il utilisait le tirage de la croix, mais pour la synthèse, il s'était fabriqué un nouveau tarot. L'ayant inventé, personne d'autre ne prenait ces cartes pour une séance.

Le tarot grec, l'avait-il nommé.

Et ce don, ce tirage lui disait que l'homme aux cheveux cendrés était en danger.

Alors, il fallait le sauver, se dit sa conscience.

Vous voyez, la cinquième carte représentait Némésis, déesse grecque de la vengeance, la colère et du châtiment. Mauvais signe, pas vrai? 

Izuku mit son tarot grec dans ses manches,  pensant en avoir besoin pour plus tard. 

Intuition voyante.

Il sortit de la tente en bois et bloqua toute les entrées et sorties, s'assurant qu'aucun voleur ne pourrait entrer. 

Replaçant bien sa cape bleu minéral sur ses épaules, il s'enfonça dans les sentiers bondés de citoyens, prenant la direction qu'avait pris le blond. Plus il avançait, plus son intuition lui disait qu'il était sur le bon chemin.

La foule diminua, il pénétra dans une petite ruelle, où seulement quelques magasins vendaient leurs produits. Des déchets de toute sorte traînaient sur le sol. Affamés, des mendiants, assis le long des murs, dormaient ou mangeaient des restants de nourriture. À cause des grands arbres, le soleil avait de la difficulté à laisser passer ses rayons de chaleur. 

Un jeune homme accosta le voyant.

-Hey! Ça roule, hic?... Qu'est ce que tu fais ici, mon, hic, pote? Hic!

L'inconnu déambula et tomba sur Izuku, qui s'empressa de le relever.

Soûl, se dit le vert en fixant le blond devant lui.

Un autre garçon arriva et le prit comme un sac à patates sur son épaule, haletant. Avec ses cheveux rouges dressés sur sa tête et ses dents pointues, il faisait un peu peur. Lui aussi semblait un peu enivré, chavirant parfois d'un côté puis de l'autre. Il fit une petite courbette, s'excusant pour son ami.

Puis, l'homme se retourna et reprit sa marche.

-Denki! Je t'avais pourtant dit ne pas boire autant! T'arrives même plus à marcher, idiot! furent les paroles du rouge avant qu'ils ne disparaissent à un croisement.

Izuku continua son chemin, mais tremblotant, cette fois. Les êtres vivants se faisaient rares, si ce n'était pas des insectes qui se promenaient ou voletaient partout. Une odeur de poubelles émanait de tous les recoins.

Le cartomancien dût se boucher le nez, écœuré. 

Un couinement prit subitement son attention. Le jeune homme se pencha et souleva une pile de vieux journaux.

Un chiot.

Noir, sale, maigre, apeuré et très jeune, mais vivant. 

Pris d'une sensation de pitié, le voyant le prit dans ses bras, malgré les petits bruits de peur que produisait la bête. Il caressa son pelage. Ses mains se salirent, devinrent brunes. Il ne s'en soucia pas.

Izuku reprit pour la deuxième fois son chemin, le canidé dans ses bras. 

Le silence pesait. Les pales ombres se mouvaient au gré du vent, les rendant menaçantes. Les sacs en tissu et les manuscrits déchirés emportés par la brise, se mêlaient parfois dans les jambes du voyant, qui trébucha souvent.

Sa confiance et son courage diminuaient à chaque pas. 

Le chien, réconfortant et doux, se frottait contre sa chemise...

«AAAaaaa-...»

Un cri étouffé.

Izuku se figea, effrayé. Son cœur battait à la chamade. La bête sursauta et vint se cacher sous la cape de son sauveur.

Le cartomancien prit une grande inspiration. Puis une autre. Il fallait se calmer, sinon, il n'y arriverait jamais. 

À pas de loup, il avança prudemment vers la source. Ça le menait à un cul-de-sac. Et au fond...

Il reconnut immédiatement le quatuor. 

Le cendré, le noir, le bleu et la blonde.

Prenant une dernière inspiration, il lança la carte Némésis, qui vint transpercer le mur, à quelques centimètres de la tête du bleu.

Tous se retournèrent vers lui.