CHAPITRE V

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Guerre et paix

Dès que la Nation des Glaces - avec les clans qui avaient créé une alliance avec la reine Nia - avaient attaqué Polis, des centaines de personnes avaient été massacrées.

Après la capture de Clarke, Lexa avait été laissée pour morte. Heureusement, elle avait été gardée en sécurité par ceux qui lui sont restés fidèles. À présent, le reste de son peuple, avec Arkadia, se préparait à une autre guerre.

- Heda.

La voix d'Indra tira Lexa de ses pensées.

- Bellamy est ici pour vous voir.

Elle acquiesça une fois, lui accordant la permission d'entrer, puis Indra disparut derrière un coin, les laissant seuls.

- Je veux la retrouver, dit Bellamy, en allant droit au but.

- Ce n'est pas prudent.

- Alors, je prendrai une petite équipe avec moi.

- Et faire quoi ? Entrer par la porte d'entrée ? Ils vont te tuer dès qu'ils te verront.

- J'ai un plan, insista Bellamy en se plaçant devant elle. Quand ils apprendront que vous dirigez une armée là-bas, ils seront distraits. Tous les yeux seront tournés vers le sud. Cela pourrait me donner le temps de me faufiler dans une direction différente. Si je peux me procurer des vêtements Azgeda, je peux me fondre dans…

Lexa soupira en secouant légèrement la tête.

- Disons que ça marche et que tu réussisses, comment vas-tu savoir où ils la retiennent ? Nous ne savons même pas si elle est en vie.

Ses yeux ont transpercèrent les siens.

- C’est de Clarke que nous parlons. Si quelque chose lui arrivait, toi et moi nous le saurions.

Il y avait une entente entre eux. Deux personnes qui aimaient la même personne d'une manière différente, mais à la fois similaire.

- S'il te plaît, Lexa. Laisse-moi faire.

Elle essaya de garder son expression neutre, de garder son masque mais la pensée de Clarke dans les mains de la même femme qui avait torturé, tué et coupé la tête de son premier amour, faisait s'effondrer ses murs. Ses yeux brillaient à la lumière des bougies et ses larmes menaçaient de tomber.

- Bien. Une fois que nous serons prêts à marcher sur Azgeda, vous pourrez bouger. Jusque-là, vous devez rester sur place. Et Bellamy, ne vous faites pas tuer. Si ce n'est pas pour votre propre intérêt, fais le pour le sien.

Bellamy la fixa un moment, avant de hocher la tête et de quitter la pièce.

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Lorsque Clarke sortit, l'air froid l'enveloppa immédiatement. Le sol, qui était un mélange d'herbes et de boue depuis son arrivée, était maintenant recouvert d'une fine couche de neige. Elle s'avança, tendant la main et laissant les minuscules flocons de neige tombés du ciel fondre dans sa paume.

- C’est beau, n’est-ce pas?

Le son de la voix de Roan fut une agréable interruption. Clarke regarda par-dessus son épaule, il lui faisait un sourire réel et authentique adoucissant ses traits.

- Oui, ça l'est, acquiesça-t-elle de tout cœur.

- Je pensais que tu voudrais peut-être ça, dit Roan en lui tendant une paire de gants.

Ils étaient bien plus chaudes que celles qu’elle portait auparavant et, bien qu’ils soient faits de matières similaires, ils paraissaient et étaient très différentes de celles de Lexa. Lexa. La seule pensée d'elle fit serrer la gorge de Clarke, la remplissant instantanément du sentiment de culpabilité. Comment pouvait-elle rester là et sourire, alors que la fille qu'elle aimait pourrait bien être morte ? Non, elle ne s'autorisait pas à penser comme ça. Lexa était toujours en vie. Elle devait l'être…et si le prix à payer, était d'être à jamais des clans opposés, ainsi soit-il. Il était temps pour elle de la laisser partir, d’aller de l’avant et d’accepter que parfois la vie prenait un tournant inattendu. Elle se tourna vers Roan.

- Merci.

L'expression de Clarke fut soudainement ludique, alors qu'elle faisait plusieurs pas en arrière.

- Tu me rends la tâche beaucoup plus facile.

Elle se baissa et attrapa une poignée de neige, formant sa première boule de neige et la projetant directement sur le visage de Roan.

- Tu vas me le payer Clarke.

Il sourit en se dirigeant vers elle. Elle commençait à s'enfuir, elle aimait le bruit de la neige sous ses bottes. Elle traversa le village, passa devant le marché et gravit une colline proche mais Roan fut rapide et parvint assez vite à l'attraper, les faisant tomber tous les deux, il se tenait au dessus d'elle.

La neige était froide sur sa nuque, mais la chaleur du corps de Roan la maintenait au chaud. Elle riait, incapable de localiser la dernière fois où elle s'était autorisée à s'amuser. À ce moment-là, elle ne devait rien à personne. Elle était libérée de toute responsabilité.

Ce n’est que quand elle ouvrit les yeux et croisa le regard de Roan, qu’elle réalisa à quel point leurs visages étaient proches. Quelque chose changea son expression et, bien qu'il ne dise rien, elle sut exactement ce à quoi il pensait et ce qu'il voulait faire. Il scruta ses yeux et elle déglutit avec difficulté, essayant de se débarrasser des chaleurs soudaines qui remplissaient son ventre. Elle hocha alors la tête, lui donnant la permission qu'il cherchait.

Ses doigts parcoururent sa mâchoire avant de planter ses deux mains dans la neige à côté de son visage et de porter sa bouche sur la sienne. Ses lèvres se fendirent sous les siennes et bientôt, ses propres mains le saisirent par le visage et l'attirèrent plus près, le forçant à s'appuyer sur ses coudes. C'était super. Elle découvrit très vite qu'elle aimait beaucoup l'embrasser. Ce baiser était différent des baisers de leur nuit de noces qui semblaient être des obligations. Non, ceux-là étaient par désir. Roan lui sourit contre la bouche de Clarke qui le fixa avant de l'attaquait avec plus de neige.

- Tricheuse.

Clarke sourit, mais avant qu'elle ne puisse ramasser plus de neige, quelque chose la frappa à l'arrière de la tête, suivi par le bruit des enfants qui riaient.

Elle se retourna pour trouver trois filles et un garçon qui s'apprêtaient à leur lancer d'autres boules de neige. Elle se baissa, rampant dans la direction opposée. Roan se tenait debout, criant de façon dramatique alors que les enfants le couvraient de neige, avant qu'il ne saisisse Clarke pour s'en servir de bouclier

- Nooooon! cria-t-elle, essayant de se protéger avant de se dégager de son étreinte et de se diriger vers les enfants.

Ils criaient en descendant la colline et elle les poursuivis jusqu'à ce qu'elle se tienne directement à l'endroit où elle et Roan s'étaient mariés trois semaines auparavant. Cela semblait lointain maintenant.

Elle se tourna pour le chercher et fut surprise de voir Nia chevaucher un beau cheval noir. Elle avait l'air terrifiante, comme d'habitude, ses cheveux étaient tirés en arrière pour révéler les cicatrices sur son visage. Les yeux de Nia trouvèrent presque immédiatement Clarke, et ses lèvres se courbèrent en un sourire. Cela n’avait rien de chaleureux ni d’authentique, et Clarke ne voulait rien de plus que de l’effacer définitivement de son visage. Au lieu de ça, elle lui rendit son sourire, tout aussi froid, avec un petit signe de tête. Nia détourna les yeux, atteignant rapidement le bâtiment central et sautant de son cheval. Quand elle eu disparu derrière les portes, Clarke commençait à refaire son chemin. Nia lui avait promis la sécurité de son peuple et une nouvelle maison. Il était temps pour elle de payer.

Quand elle atteignit le dernier étage, elle traversa la salle du trône et se dirigea directement vers les quartiers de Nia, face aux deux gardes qui se tenaient à sa porte.

- Je voudrais une audience avec la reine.

Les gardes ne bougèrent pas.

- Elle est occupée.

- Eh bien, c'est important.

Clarke croisa les bras.

- Ça ne la rend pas moins occupée, dit calmement celui de gauche.

Si les regards pouvaient tuer, les deux gardes seraient raides morts. Heureusement, la porte s’ouvrit avant la bouche de Clarke et Nia sortit.

- C'est bon, les garçons, elle ronronna presque. C'est ma belle-fille après tout. S'il te plaît, Clarke. Entre je t'en prie.

Clarke la suivit à l'intérieur, tandis que les portes se refermaient bruyamment derrière elle.

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