Il a tué un homme pour moi. Il lui a mis une balle dans la tête. Et maintenant, le voilà, devant moi,sur une piste d'aéroport. Il va partir. Les secondes s'écoulent entre mes doigts, comme des grains de sable. Le temps passe trop vite, sans que je ne puisse rien y changer. Ce sont nos derniers instants ensemble. Dans quelques minutes, il sera parti. Loin d'ici.Loin de tout. Loin de moi. Je le regarde. J'ai tellement de choses à lui dire, et si peu de temps. J'ai tellement de choses à lui avouer,et si peu de courage. On pourrait croire que, dans ces moments-là,une sorte d'adrénaline nous parcourant les veines, il devient plus facile d'ouvrir son cœur. Dans les comédies romantiques, peut-être,mais la réalité est beaucoup plus entravée par toutes nos pensées,par tous nos doutes. Qu'est-ce qu'il va dire ? Comment va-t-il le prendre ? Et si ce n'était pas réciproque ? Et si je le perdais pour toujours ? Et s'il se moquait de moi ? Tout ça, toutes ces questions, formaient une barrière infranchissables dans ma gorge, bloquant les mots que je voudrais dire.
Je l'ai compris tard. Trop tard. J'ai compris comme je l'aimais. J'ai compris que ce n'était pas une passade. J'ai compris que Mary n'y pouvait rien changer. J'ai compris que, depuis la chute, je n'avais fait qu'essayer de combler le vide.J'avais presque réussi à me persuader que c'était fini, qu'il était mon meilleur ami, rien de plus. J'avais presque réussi à croire que je le voulais comme témoin. J'avais presque réussi à ne pas prendre son discours comme une déclaration d'amour. Tout allait pour le mieux dans le monde que je m'étais inventé. Jusqu'à hier. Voir Magnussen mourir ? Peu importe. Supporter ses délires ? Ce n'était rien. Frôler la haute trahison envers le Gouvernement Britannique ? Presque amusant. Le voir demander Jeanine en mariage ? Destructeur. Révélateur. Il l'a fait sans aucune sincérité, il n'a jamais rien ressenti pour elle ? Peut-être,mais il l'a fait.
Quand je l'ai vu ouvrir cet écrin,j'ai eu l'impression que tout s'écroulait autour de moi. Toutes mes pseudo certitudes, tout mon petit monde parfait, se sont fissurés à ce moment précis. Et puis des doutes. Encore plus de doutes. Et une question. S'il joue aussi bien la comédie, alors tous les signes que j'ai cru voir, tous ces moments où je me suis autorisé à penser que, peut-être, ce que je ressentais était réciproque, tout cela était-il vrai ? Depuis hier, je doute de tout, encore plus de moi. Je voudrais lui poser la question, je voudrais tout lui déballer. Mais comment le pourrais-je ? Ça serait définitivement admettre que tout ce que je me suis construis depuis plus de 2 ans est faux. Ça serait tout balayer d'un revers de main.Ça serait tout détruire, une fois de plus.
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Their Last Vow
FanfictionIls sont sur le tarmac de l'aéroport. Sherlock part. John reste. Ils ont quelques minutes pour se parler. Les dernières avant longtemps. Peut-être les dernières de leurs vies. Leurs mots, nous les connaissons. Mais leurs pensées ?