Their Last Vow

John

Malgré cette annonce brutale, à laquelle je ne m'attendais pas, mon rythme cardiaque continue de frôler les 100 pulsations secondes. C'est tout ? C'était ça ? Non. Je ne peux pas y croire. Je ne peux pas y croire et pourtant je ris. Un rire qui sonne tellement faux à mon oreille. Il faut que je réponde. Il ne faut pas qu'il voit mon trouble. Il ne doit pas le voir.

« Je ne crois pas, non.
- J'aurais essayé.
- On n'appellera pas notre fille comme toi, Sherlock.
- Je pensais que ça pourrait marcher. »

Sherlock Watson. Ce nom s'affiche dans ma tête. Je vois des messages cachés dans chacune de ses phrases. Il veut que je comprenne ça ? Il veut que je m'imagine nos deux noms ensemble ? Cette pensée me donne un coup de fouet. Ça y est. C'est le moment. Je le sens. Tous ces détours par lesquels il est passé. Tous ces détours je ne les ferai pas. Je vais tout lui dire, là, maintenant. Parce que je veux savoir, avant qu'il parte. Je veux savoir si ce que je ressens est réciproque. Je ne supporterai pas de rester dans le doute. Il faut que je lui dise. Une excitation grandit en moi. Allez. Je me lance.

Soudain, il me tend la main.

« Aux meilleurs moments du monde, John. »

Cette main tendue. Cette distance soudaine. Qu'est-ce-que je dois comprendre ? Tout retombe et, d'un coup, je me sens las et faible. C'est trop tard. Comment avouer son amour à un homme qui vous tend la main pour vous dire adieu ? Le temps passe. Je n'arrive plus à réfléchir. C'est comme s'il m'avait donné un immense coup de poing en plein ventre. Il faut que je serre sa main. Pourtant ça me paraît un effort insurmontable. Serrer sa main c'est, à jamais, renoncer à ce que je veux lui dire. Et là, à ce moment précis, je me rends compte que je n'ai pas le choix. Alors j'avance ma main et prend la sienne. Sa peau contre la mienne. Une dernière fois. Cette poignée de main à le goût amer de l'échec et du regret. Si seulement je m'étais décidé avant.