Sherlock

634 84 0
                                    

Presque inconsciemment, je pose la main que je viens de lui tendre, sur mes lèvres. J'ai encore la sensation du battement de son pouls gravé sur la peau.Comme avec Irène. J'ai pris son pouls. Quoi que je puisse éprouver, l'amour est, aussi, une réaction du corps. Une réaction chimique. Organique. L'accélération du pouls est significative. Une preuve infaillible. Tout comme ses pupilles dilatées. Tout comme son regard. J'y ai lu, pour la première fois, quelque chose de différent. Depuis combien de temps a-t-il autant de tendresse dans ses yeux ?

L'avion va décoller. Je prends mon portable. Un dernier message.

« J'ai pris ton pouls. »

Envoyé. Les moteurs vrombissent. Je m'envole vers l'Europe de l'Est. Loin d'ici. Loin de tout. Loin de lui. Je ne saurais dire comment je me sens. Mon cerveau a sa preuve. Mais mon cœur ne l'a pas. Mon cœur reste sur sa faim. Mon cœur aurait voulu l'entendre, la goûter, cette preuve. A croire que ces deux parties de moi ne peuvent être contentées en même temps. Mais je m'en rends compte à présent ... A quoi ça sert de savoir que cet amour est réciproque si ça ne mène à rien ? Si on ne se revoit plus ? Si on ne peut même pas en parler ? J'en viens presque à regretter de lui avoir envoyer ce message. Je ne sais pas ce que j'éprouve. Et dans cet avion, d'un coup, je me sens las et faible.

Their Last VowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant