J'ai tué un homme pour lui. Je lui ai mis une balle dans la tête. Et maintenant, je suis là,devant lui, prêt à partir. Prêt à, peut-être, ne jamais revenir.Le temps nous est compté. Quelques minutes, tout au plus, pour se dire adieu. Pour lui dire adieu. Quelques minutes, ce n'est rien. Et pourtant, elles peuvent peut-être me suffire pour, enfin, lui dire tout ce que j'ai sur le cœur. J'ai vu cette scène un nombre incalculable de fois dans ces comédies romantiques que John aime tant. Le mec qui rattrape la fille à l'aéroport et qui lui déclare sa flamme. J'ai toujours trouvé ça terriblement cliché.Terriblement niais. Terriblement absurde. Et pourtant, je donnerais beaucoup pour profiter de cette facilité déconcertante qu'ils ont pour s'avouer ce qu'ils ressentent. J'ai déjà mis tellement de temps à accepter de ressentir des choses pour John. Maintenant il faudrait que je lui dise ? Jamais je n'ai pensé à cette possibilité. Et pourtant, le fait de partir, la quasi certitude que je ne le reverrai plus, me pousse à l'envisager.
Depuis le début. Depuis notre première rencontre, j'ai toujours essayé de lui faire comprendre que je tenais à lui. Plus tard, que je l'aimais. Mais, à présent, je ne peux m'empêcher de me dire que je m'y suis peut-être mal pris. Je ne peux m'empêcher de regretter toutes les fois où j'ai été odieux avec lui, toutes les fois où j'ai voulu lui faire croire que personne ne comptait pour moi. Au fond, en faisant cela,j'essayai de m'en persuader moi-même. A présent, je me rend compte à quel point c'était vain. Essayer de prendre de la distance, de me convaincre que je n'avais pas besoin de lui, n'a fait que renforcer mon attachement. J'en ai pris toute la grandeur à son mariage. J'ai essayé de me convaincre que j'étais heureux pour lui, que j'aimais l'idée d'être son témoin. J'ai essayé de me convaincre que ce que je n'éprouvais n'était que de l'amitié. Comment ai-je pu croire que ça marcherait ? Mon esprit est exceptionnel, mais pas assez pour me faire oublier la vraie nature de mes sentiments. Lorsque je l'ai vu échanger ses vœux avec Mary, ça a été ... Destructeur.Et révélateur de la profondeur de mon attachement à lui. Mais maintenant que je suis là, prêt à partir, j'hésite à faire basculer ma vie.
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Their Last Vow
FanfictionIls sont sur le tarmac de l'aéroport. Sherlock part. John reste. Ils ont quelques minutes pour se parler. Les dernières avant longtemps. Peut-être les dernières de leurs vies. Leurs mots, nous les connaissons. Mais leurs pensées ?