Le choix de LadyBug

Chapitre 14 - Marinette

Il était là. Devant moi. A moins de deux mètres. Il n'avait pas senti ma présence. Il fixait seulement un point de l'autre côté de la rue. En suivant son regard, je remarque les deux nouvelles super héroïnes perchées sur les toits d'en face. Rena Rouge et Queen Bee. Alya et Chloe. Chloe, la même fille qui me détestait il y a peu de temps. Maintenant, je pourrais lui confier ma vie sans aucunes hésitations. Elle tenait d'ailleurs mon yoyo, celui qui je lui avais donné le jour de la disparition de Ladybug pour qu'elle puisse sauver Paris sans mon aide. J'avais ensuite donné définitivement le miraculous du renard à Alya puis Ladybug a tout simplement disparu. Jusqu'à aujourd'hui. Et moins de quatre jours après l'annonce de la mort de Chat Noir, le revoilà, debout, en face de moi, fixant Rena Rouge et les parisiens ahuris de la rue qu'il surplombais. Surprenant le regard de Queen Bee, qui me fixait, il se retourne lentement. Avant qu'il puisse me voir, je lui lance :

- Les anciens reprennent du service à ce que je vois.

C'est nul, mais tellement nul comme première phrase après un an de séparation.
Dans ses yeux, je vois une foule de sentiment contradictoire. De la joie, de la colère, de l'appréhension, du dégoût aussi, et aussi... une pointe de soulagement et d'incompréhension. C'est pourtant l'amertume qui prend le dessus sur tout le reste.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Ladybug n'a-t-elle pas renoncé à se battre ?

Il se met à rigoler. Le rire était froid, même glacé. Un frisson parcourt ma colonne vertébrale. Il me faisait peur. Actuellement, l'état de mon ancien coéquipier me terrifiait.

- Remarque, avec Chat Noir qui revient à la vie, tout est possible de nos jours, non. Alors, qu'est-ce qu'il y a d'étonnant de voir la personne la plus lâche de Paris revenir se battre ? Enfin se battre, ça reste à prouver.

Ses paroles me font l'effet d'une douche froide. Je tremble, chancelle et suis obligé de me soutenir à une cheminée pour ne pas me retrouver a genoux devant Chat Noir. Les jambes ne me tiennent plus. Une voix s'élève, dans le silence pesant qui s'était établit.

- Ça suffit maintenant !

D'un bon, Queen Bee se retrouve à côté de moi. Elle m'aide à prendre appui sur elle et attend que je retrouve l'usage de mes jambes avant de me lâcher. Elle tremblait de rage.

- C'est bon ? Tu as fini ta petite crise existentiel ? Chat Noir ?

Voyant qu'il continuait à me fixait avec un air qui n'augurait rien de bon, elle s'avance vers lui menaçante.

- J'ai l'impression de me retrouver devant un gamin de dix ans, tout au plus. Où est passé le Chat Noir que Paris reconnaît comme l'un de ses plus grands super-héros ? Et ne t'abuse pas de me répondre qu'il est mort, je ne te croirais pas. S'il l'était vraiment, tu ne serais pas vu lorsque l'alerte a été lancé.

Chat Noir ouvre... et ferme sa bouche aussitôt. Il ne sait peut être plus quoi dire mais ses yeux n'ont rien perdu de leur flamme. Je me recroqueville. Intérieurement, je ricane. Où sont passe toutes mes bonnes résolutions ?  Je devais me venger du Papillon coûte que coûte, et là, je n'arrive même pas à faire face à mon ancien partenaire. Je suis ridicule. Je laisse toutes les charges, toutes les responsabilités à Queen Bee. Je me repose sur elle. Il faut vraiment que je me ressaisisse, et vite. Je vois déjà les hélicoptères du studio de Nadia Chamack volaient vers nous. Je ne peux pas laisser Paris, la France entière, voir une Ladybug aussi misérable. Encore sous le choc des retrouvailles avec Chat Noir, j'ai encore du mal à faire la part des choses, mais je dois bien ça aux personnes qui sont derrière moi depuis le début et qui ne font qu'attendre que je me reprenne depuis un an déjà. Ma voix s'élève, forte et clair. Je m'étonne moi-même.