L'histoire s'arrange

Chapitre 23

-T'inquiète pas, ça en vaut le coup, tu vas être choquée. Faut que je te le dise en vrai. Est-ce que je peux passer chez toi ? J'avais envie de voir Gabriel d'ailleurs, je comptais passer dans la semaine.

-Pas de problème oui, je t'attend. Juste pour savoir, t'arrives dans combien de temps ?

-Une vingtaine de minutes. À plus.

-Bisous.

Je sortais de l'agence en faisant signe à Jean-Paul et me dirigeais vers ma voiture que j'avais exceptionnellement prise aujourd'hui. Grand bien m'avait prit.

Arrivée chez Léna, je sentis que je devrais vraiment passer plus de temps avec elle. Gabriel était un vrai petit amour et j'adorais passer du temps avec ces deux là. Je pourrais même venir avec Sasha. Elle adorait autant les enfants que moi, on ferait vraiment deux super mamans si on adoptait. Voulait-on adopter ? L'une de nous aurait l'enfant avec un homme et on se considérerait autant maman de cet enfant l'une que l'autre ? On était pas encore arrivé à avoir cette conversation et puis c'était peut-être un peu trop tôt aussi, mais je n'étais pas venue chez Léna pour ça.

Après qu'elle nous ai servi un thé à chacune et qu'elle ait mit le petit bout de chou dans son couffin à côté de nous dans la cuisine, je lui dis alors.

-Bon, donc je suis venue pour ça à la base.

-Vas y dit moi. Je t'écoute. Je commençais à triturer la petite main calme de Gabriel qui était à ma droite posé sur la table de la cuisine, les yeux fermés.

-Lundi en rentrant chez moi, j'ai trouvé Lison à la maison, en train de discuter tranquillement avec Sasha. Elle s'était fait passer pour une cliente potentielle. Je lançais un regard à Léna pour avoir une réaction. Elle dit alors.

-Mh hm. Je continuais donc dans mon récit.

-Du coup ça faisait deux jours que ça me stressait mais je me suis dis "vas-y on s'en fout". Aujourd'hui, je l'appelle. Elle me dit qu'avec mon esprit fermé, c'est normal que je l'ai jamais laissé s'expliquer à propos de sa tromperie. Non mais quoi ? T'y crois toi ça ? Comment elle peut me mettre ça sur le dos ? Comment elle peut oser dire que j'ai un esprit fermé ? Elle se prend pour qui déjà celle là ? J'avais haussé la voix et Gabriel avait ouvert les yeux. J'avais ensuite essayé de m'excuser avec un regard envers lui et il referma ses petits yeux bleus fatigués. Léna continua après ça.

-Tu sais, récemment Paul m'a dit qu'il avait parlé avec elle. Elle avait pas l'air du tout dans cet état d'esprit. D'après ce qu'il m'avait dit, elle était carrément triste que votre relation se soit terminé comme ça.

-Bah c'est pas comme si j'avais eu trop le choix. Je restais avec elle et quoi ? Elle m'aurait trompé avec la secrétaire de l'immeuble ?

-À moins que la secrétaire de l'immeuble ai assez de pouvoir sur elle pour qu'elle puisse lui faire du chantage, je crois pas. Je restais sur le cul. Qu'est ce qu'elle avait voulu dire par là ?

-Quoi ? Sa patronne lui faisait du chantage ? Qu'est ce qu'elle aurait bien pu risquer pour accepter de coucher avec elle ? Pas qu'elle soit spécialement moche mais quand même...

-Bah elle risquait de perdre son emploi et repasser au bas de l'échelle. Sa patronne pouvait lui ruiner sa réputation en un seul coup de fil. C'est une grosse compagnie tu sais ?

-Mais pourquoi elle ne me l'a pas dit ? On était amies avant tout avant de sortir ensemble. Je pensais que c'était quand même logique de se parler de nos problèmes. En particulier si ça incluait de coucher avec quelqu'un d'autre par obligation en vue de perdre son job.

-Pourquoi elle te l'aurait dit plutôt ? Ça devait être dur pour elle de l'admettre je suppose, tu sais très bien que Lison a toujours été quelqu'un de fier. Elle aurait pas voulu que tu la voit dans cette situation, même si t'étais la première concernée et qu'il aurait fallut qu'elle te le dise. Elle me fit un regard de "je ne sais pas trop" et haussa les épaules pour accompagner ce regard. Quelque chose ne collait pas dans cette histoire. On était assez proche pour qu'elle me le dise, elle aurait pas risqué aussi bêtement de me perdre plutôt que de me le dire...

Je ressentais maintenant, à la fois de la déception, de la tristesse et de la haine envers cette conne qui avait brisé notre couple.

-On aurait pu aller voir la police, porter plainte contre cette folle. Si ça se trouve c'était pas la première fois. Qu'est ce qu'on en sait au final ? On aurait sûrement été soutenues. J'eus cette fois-ci droit à un regard ahuri avant qu'elle n'ajoute.

-Est-ce que t'as conscience de l'envergure de la personne à laquelle vous vous serriez attaqué ? En deux jours le procès était bâclé et vous deviez lui verser une indemnité pour faux témoignage. C'était la parole de Lison contre celle de cette connasse.

-On était quatre, on les a toutes les trois vues ensemble.

-Oui peut-être, mais on aurait pu inventer ça pour de l'argent ou ça pouvait être consenti des deux parties. Lison avait pas de preuves écrites. Cette meuf, elle sait comment ça fonctionne.

-On est pas dans un film quand même...

-Je sais pas Caro... Je sais pas pourquoi elle a fait ce choix de rien dire.