Chapitre 24

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Je restais là, assise dans cette cuisine avec Léna qui, se son côté, regardait dans le vide, mon index dans la main de Gabriel, la boule au ventre et l'incompréhension encore plus présente qu'avant même d'être venue.

Je décidais de faire la bise à Léna, faire un bisou sur chacune des petites joues rouges de son amour de fils et de rentrer chez moi, fuir cette situation et peut être me recentrer sur ma vie tranquillement.

Une fois seule dans ma voiture, tout se mit à tourner en boucle dans ma tête. La révélation de Léna qui savait ça à ma place et le fait qu'elle ne me l'ai pas dit plus tôt alors qu'elle devait savoir que je ne savais pas, la fois où j'avais vu Lison avec cette femme horrible dans son bureau après avoir joué l'espionne avec Irène et Léna pour découvrir la triste vérité (pour la deuxième fois), ce que Lison m'avait écrit dans son message après que je sois parti le soir où je l'avais vu dans ce bureau, la rencontre inattendue avec Sasha sur cette plage après avoir dormi ma première nuit à l'hôtel après m'être fait tromper pour la deuxième fois par une deuxième personne, l'évolution de ma relation avec Sasha au fil des mois, l'attitude que Lison avait eu chez Sasha trois jours plus tôt, l'attitude qu'elle avait eu au téléphone juste avant que je ne vienne chez Léna aujourd'hui...

J'avais besoin d'espace. J'avais besoin de beaucoup d'espace. Tout de suite. Je commençais à suffoquer.

Sans vraiment m'en rendre compte, alors que je respirais vite ayant l'impression de manquer d'air au point de m'étouffer, je me mis à pleurer. Les larmes coulaient sans même que j'ai demandé quelque chose et alors que j'en étais déjà là, je décidais qu'il valait mieux pleurer que de retenir mes larmes qui allaient devoir sortir à un moment ou à un autre.

Après avoir passé plus de 10 minutes dans cet état là et m'être enfin calmée, je décidais de prendre le chemin en direction de la maison. J'avais besoin de retrouver ma chambre.

Une fois arrivée à destination, je m'enfermais dans celle-ci puis regardais sur internet combien coûtait un vol jusqu'à New York et après avoir vu que celui-ci coûtait environ le prix de l'équivalent de trois reins humains pour la modique somme de 821€ (je rigole, trois reins humains coûteraient au moins 183 fois ça ? (Oui j'ai vraiment calculé) J'en ai aucune idée en fait mais je pense qu'un rein tout seul doit coûter 50 000€ sur le marché noir, après comme je l'ai dit, j'en sais rien, je trafique pas d'organes personnellement mais d'après mes calculs, 183 x 821€ donneraient 150 243€ ce qui, effectivement, serait plutôt proche du prix de trois reins humains. Autrement dit, en faisant 183 allers-retours New York - Nice on pourrait équivalemment acheter 3 reins humains. Bon, fini les maths pour moi pour aujourd'hui, revenons à nos moutons) pour un aller-retour, j'envoyais un message à Sasha disant. «Partante pour aller à New York ce week-end ?»

J'étais en train de débloquer complet mais j'avais envie, pour la première fois de ma vie, de faire n'importe quoi de mon argent et vivre comme si j'étais blindé. Merde à la fin, je vivais avec Sasha qui elle l'était vraiment, qu'est ce que ça pouvait bien me faire ? Ma vie allait forcément foirer à un certain moment, je le savais. Ça avait toujours été comme ça pour moi et ma vie prenait déjà un autre tournent maléfique. Le bonheur ne pouvait pas être présent tout le temps et c'était maintenant que je décidais de faire comme si je ne le savais pas.

Valait mieux encore profiter de Sasha tant qu'elle était toujours là parce qu'il manquait plus grand chose avant que ça se finisse mal.

Ayant déjà contacté Sasha, il fallait ensuite que je dise à Jean-Paul que j'avais besoin d'un peu de temps. Je savais que ce que je faisais n'était bon pour personne. Cette stratégie de fuite momentanée ne résoudrait pas mes problèmes, Sasha avait sûrement du travail et Jean-Paul comprendrait peut être mais serait dans une position compliquée en situation d'imprévu.

Eh bien vous savez quoi ? Actuellement en tant que moi, vivant cette situation où tout dans ma vie paraissant à présent compliqué, je n'en avais vraiment plus rien à faire de la situation des autres.

Je voulais juste sortir de ce pays et refaire ma vie ailleurs. Et je savais qu'avec Sasha je pouvais le faire à tout moment, mais j'avais pas encore décidé de le faire parce que, comme nous le savions tous et comme je l'avais déjà mentionné sûrement pleins de fois, je n'aimais pas le risque et appréciais ma routine...

Je savais aussi que je n'avais pas besoin d'être aussi radicale, mais n'avais, pour une fois, pas décidé d'être dans la demie mesure ou dans la retenue. Je voulais faire comme ces gens dans les films qui quittaient leur vie merdique comme ça en deux mouvements, même si ça devait être que pour un temps...

L'histoire s'arrangeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant