Partie sans titre 9

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La semaine suivante, j'arrive à Los Angeles le vendredi soir. Nous sommes partis de New York en fin de journée pour que je puisse passer le plus de temps possible avec Elodie. Elle m'accueille sur le parking temporaire de l'aéroport en robe fluette jaune et en baskets roses, ses bras m'enserrent aussi fort que les miens et nos cris de joie se mêlent. Je ne pensais pas qu'elle m'avait tant manqué avant de la voir.

"Elodie" se présente-t-elle en ré-ajustant sa robe avant de lancer un sourire à mon petit ami.

Il s'avance pour lui serrer la main mais elle marmonne un "Pas de ça avec moi" en l'enlaçant brièvement. Elodie était faite pour vivre à Los Angeles, elle n'est pas terne et éteinte comme les gens de New York. Elle est fraîche, resplendissante et joyeuse. Tout le temps.

"Montez là-dedans que je vous ramène à la maison."

Il fait bon et chaud au mois d'Août en Californie. Le temps n'est pas lourd et humide comme à New York. L'atmosphère entre les buildings est étouffante à cette saison. Parfois, je l'envie. Elle n'est pas en sueur car l'air est sec et agréable. Le désert est à portée de main. Elle peut y faire une virée quand bon lui semble. Tout à coup, je l'envie et je me dis que l'on pourrait s'organiser un road-trip un de ses jours.

"Alors Parker, que fais-tu dans la vie?" s'interroge ma meilleure amie en lui jetant un coup d'oeil.

Je les regarde de la banquette arrière.

"Je suis dans la publicité. J'ai ma boîte à Manhattan et une à Burbank également."

Elle hausse un sourcil, impressionnée puis tout à coup, son visage s'éclaire. Elle vient de faire le lien. Et je me rends compte que je ne lui ai pas dit que Parker était mon patron.

"Mais quelle cochonne !" s'exclame-t-elle la bouche grande ouverte en me regardant par le rétroviseur intérieur "Sophia Rial, mais enfin!"

Je me mets à rire en m'empourprant.

"Coucher avec ton patron, et bien, et bien.." elle semble réfléchir "Tu files mauvais coton quand c'est Kevin qui s'occupe de toi."

Elle plaisante, bien sûr. Je me penche pour masser -pincer- les épaules de Parker.

Quand on arrive dans son appartement, elle est si contente qu'elle porte ma valise à l'étage. Son immeuble ne fait que trois étages, il n'y a pas d'ascenseur et les escaliers se trouvent dehors. Tout comme le couloir qui mène à tous les appartements. On ne verrait jamais ça à New York.

"Et voilà votre chambre!" s'exclame-t-elle en nous ouvrant une porte et en me poussant à l'intérieur "Je suis dans celle juste à côté" précise-t-elle en pointant le mur d'un air entendu.

"Je t'avais dit qu'on aurait dû aller à l'hôtel" chuchote Parker en me prenant par les hanches alors qu'elle nous a quittés.

Son nez effleure le mien et je noue mes bras derrière sa nuque en l'embrassant tendrement.

"On vit ensemble; ne peux-tu donc pas te retenir un weekend?" je souris.

"Pas dans cette tenue" susurre-t-il à mon oreille en faisant remonter sa main de ma cuisse à ma hanche sous ma robe.

Je m'extirpe de ses bras en lui faisant les gros yeux. La porte est toujours ouverte et ça le fait marrer.

Le lendemain midi, nous rejoignons Collin sur une terrasse à Malibu. Je ne connais pas cet endroit -je ne suis jamais venue en Californie- mais les garçons semblent y avoir leurs habitudes. Alors que nous sommes assis en bord de mer, Elodie arrive dans une combishort blanche qui recouvre ses bras mais dénude totalement son dos jusqu'au creux de ses reins. Je lui fais une remarque appréciatrice et lui tire la langue quand elle rougit. Elle s'assied aux côtés de Collin après avoir embrassé mes cheveux et lui tend la main comme si elle était en rendez-vous d'affaire.

Pastime Paradise - Histoire Publiée le 14.01.2022 chez Le Lys Bleu EditionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant