Comédies Musicales & Ouragans

Chapitre III | Ma confiserie.

J'essaie d'ignorer son regard. Je sais pourquoi elle n'est pas contente, c'est car j'ai emmené Adler avec moi, mais cependant, elle ne dit rien, pour l'instant. L'heure des auditions arriva. Quand mon nom fut appelé, une bulle d'adrénaline gonfla en moi. Et si je n'avais pas un rôle important ? Peu importe, peu importe, l'important c'est de participer.

— Bonsoir. J'auditionne pour Elisabeth, la princesse des humains. Je vais chanter Candy Store de Heathers.

Cette chanson ne me correspondait absolument pas, mais je l'aimais bien quand même, puis elle pourrait montrer mes capacités en chant vu qu'elle comprenait beaucoup de riffs vocaux et autre. Malheureusement j'aurai aimé la chanter à plusieurs pour pouvoir faire les harmonies. Cependant, le professeur de théâtre, Monsieur Maddison, semblait hocher la tête, comme si il appréciait ma performance. Et bientôt, je sortait de la salle, sereine, Mia m'observa, et elle me prit rapidement par le poignet m'entraînant hors du bâtiment. Puis elle me foudroya du regard.

— Pourquoi t'as ramené ce type ? Me dit pas que c'est ton ami !

S'exclama-t-elle, en gonflant les joues, elle attendait clairement que je me justifie. Mais je n'ai pas besoin de me justifier ! Pourquoi elle peut ramener son vieux bâtard qu'est Aurélien, et moi je ne peux même pas amener d'amis ? C'était vraiment injuste, mais ma réponse fut calme.

— Et pourquoi tu as ramené Aurélien ? Le gars ne va pas avoir le rôle du roi, si c'est ce que tu crois.

Mia me regarde la bouche bée, comme si j'avais été méchante, alors qu'à mes yeux, j'étais restée complètement calme. Je ne voulais juste pas qu'on se dispute pour un truc aussi banal.

— Jasmine, est-ce que toi et moi on va avoir un problème ?

Me demanda-t-elle d'un coup, faisant un pas vers moi. Je n'aimais pas quand elle était comme ça, donc je reculais.

— T'as des comptes à régler, hein ?

Poursuivit-elle, sans même me laisser le temps de parler, elle effectua un second grand pas vers moi, ce qui me fit reculer, mais je pris le courage de lui répondre :

— Non... mais-

Elle m'interrompit, me poussant, l'épaule ce qui me fit reculer, encore une fois, quand elle me demanda :

— Alors pourquoi tu viens me casser les couilles avec ton air condescendant ?

Bon sang ! Je n'ai pas d'air condescendant ni rien ! Pourquoi tout le monde disait ça ? C'était probablement vrai, peut-être, mais je ne m'en rendait pas compte. Je lui répondit alors :

— Euh désolée...

Elle m'interrompit une seconde fois, sèchement en roulant les yeux.

— Peu importe, maintenant on va devoir se farcir cette enflure, écoute Jasmine, tu vois ce lycée ? C'est comme ma propriété. C'est ma confiserie. Tes caprices n'arriveront une fois, pas deux.

Après quoi, elle quitta les lieux. Et je soupire. Le fait que Mia soit née dans la richesse absolue lui était sincèrement monté dans la tête. Je n'ai même pas le droit d'amener un ami au théâtre maintenant. Alors, irritée, je repris le chemin jusqu'à ma maison à pied, écoutant de la musique pour me détendre. J'arrivais à dix-neuf heures et demi. Mon père n'était pas encore là et j'avais entamé mes devoirs. Malgré ma dispute, j'avais tellement hâte d'être demain pour voir quel rôle j'avais. Et je voulais aussi m'entretenir avec Mia, pour qu'on parle de l'incident parlé, je ne voulais pas qu'on ne soit plus amies à cause de ça !