part twelve.

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Aujourd'hui ça fait deux jours que je sais que Ikram a une tumeur, et ça fais deux jours que Ikram et Ramy sont bancales, et avec Ramy qui comprend pas les choses, il s'énerve un peu rapidement.

Youcef et moi tout va toujours aussi bien même si il voit aussi que j'ai des coups de barres et de tristesse, il ose pas trop poser de questions mais je vois qu'il s'inquiète. Franchement mes vacances qui devait être incroyable se transforment en cauchemar.

Enfin bref, le lendemain du dîner chez les Atal, on était retourné tous les quatre en Constantine dans notre maison. Mes parents étant chez ma grand-mère, on l'avait pour nous quatre seuls.

J'étais allongé sur mon lit, je regardais le plafond. On devait sortir ensemble tous les quatre aujourd'hui pour se promener un peu dans Constantine et faire visiter à Ikram et Youcef, mais j'avais pas trop la force.

"Toc toc." La porte s'ouvre doucement sur un Youcef souriant qui passe sa tête dans l'entre bâillement de la porte. Je souris et me met en position assise. "Je peux entrer?"

"Bien sur." Je souris et il s'exécute.

Il vient s'asseoir sur le bord du lit et il me regarde attentivement, détaillant silencieusement mon visage.

"Ca va?" Il brise soudainement le silence. "T'as l'air triste, bizarre."

"Ça va." Je souris et il prend ma main. "Je suis fatigué ces temps-ci."

"Le mal du pays?" Il rigole.

"Peut-être, qui sait." Je rigole.

"Meriem..." Il dit soudainement. "Si y aurais eu un problème, grave ou pas, tu me l'aurais dis hein?"

Je relève la tête vers lui et je sens une boule dans mon estomac.

"Un problème?" Je fronce les sourcils. "Quel genre de problème?"

"Je sais pas."'Il rigole doucement. "Mais avec ton attitude et le comportement de Ikram, on dirait que-"

"T'en fais pas." Je le coupe. "Je te l'aurais dis."

Il embrasse ma main et se relève avec un sourire.

"Ça marche, on bouge dans deux heure environ ok?" Il dit et je hoche la tête.

Il sort de la pièce et je souffle en me redressant. Je vais aller faire une douche histoire de me détendre, je ne supporte plus cette pression.

En ressortant de la douche, les gars n'étaient plus là. Ikram m'avait dit qu'ils étaient sorti depuis un moment maintenant.

Je m'étais changé et avait enfilé une petite robe qui arrive au genou bleu avec des converses blanches. J'avais laissé mes cheveux lâchés au naturel et j'étais prête à faire mon make-up lorsque Ikram passa la porte avec un livre de Coran dans les mains.

"Oukhty que t'es belle mashaAllah." Je commente en la regardant et elle rigole.

"Merci, je te retourne le compliment." Elle dit et je souris.

"T'as lu un peu, ça t'as fais du bien?" Je dis en faisant référence au livre.

"Ouais." Elle rigole en baissant la tête vers le livre à la couverture verte. "Tu sais... Je me prépare pour le moment venu."

Mon expression change en l'espace d'une nano-seconde. Je me tourne vers elle avec colère et poste mon pinceau à maquillage sur le bureau.

"Arrête!" Je m'exclame plus fort que je ne le voulais déjà.

"Quoi?" Elle demande perdu.

"Arrête de faire ça! De me faire ça! Arrête de baisser les bras ou du moins arrête de me le rappeler constamment!" Je m'exclame avec les larmes aux yeux, j'étais incontrôlable. "Je sais qu'on va tous mourir un jour, je le sais! Et je sais que t'as plus aucun espoir sur cette terre mais moi je veux y croire Ikram. Je veux croire que une fois en France et qu'après t'avoir accompagné dans ce putain de centre de cancérologies, le docteur me regarde avec espoir et me dise qu'il y a un moyen de te sauver."

Pour L'amour D'un Atal {Youcef Atal}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant