Colin -- Tatouage

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Suite à la publication des tatouages des idols sur Instagram hier, Leileonora a deviné du premier coup quelle était la signification secrète (que Colin n'a jamais dite à personne) de son tatouage représentant les phases de la lune. 🌙 J'ai donc décidé de poster ce texte où on lui pose la question et où il répond, afin qu'elle puisse voir la façon dont Colin formule ça (et donc, vous toutes par extension 😆). 

Ce texte se passe dans le futur par rapport au jeu (4 ans plus tard) et spoile certaines choses, que je remplace dans le texte par des aubergines. 🤣

⭐⭐⭐⭐⭐

🍆🍆🍆, fin mars 

« Crémeur attitré » autoproclamé depuis le premier séjour de Colin à Manhattan Beach trois ans auparavant, Sung-ki s'agenouille derrière le Franco-coréen dans la zone d'ombre au bord de la piscine. Il saisit le flacon de lotion solaire, verse un peu de crème dans sa paume et pose cette dernière sur l'omoplate de son ami. Sa main effectue ensuite de petits cercles le long du dos courbé.

Le danseur sait que la maladie de Colin a refait une traître poussée en janvier, que celui-ci n'était jusqu'au dernier moment pas certain de pouvoir faire le déplacement en 🍆🍆🍆 pour 🍆🍆🍆. Ces crises signifient que le corps du jeune homme est douloureux ; sa résistance contre le mal qui le ronge se fait au prix de beaucoup d'inconfort. C'est donc avec application, mais prudence et légèreté que Sung-ki étale la lotion sur la peau très pâle au sortir de l'hiver 🍆🍆🍆. Que Colin soit d'accord de se laisser toucher est déjà beaucoup : le Coréen est conscient que son ami ne l'accepterait sans doute pas de la part de grand monde.

— Au fait, je ne t'ai jamais demandé, dit soudain Sung-ki en préambule.
Il fait couler une nouvelle rasade de crème sur ses doigts. Colin tourne un peu le visage vers l'arrière de façon à pouvoir regarder le danseur par-dessus son épaule.
— Quoi donc ?
— Pourquoi ce tatouage ? Pourquoi les phases de la lune ?
— Ah...

Sung-ki a très bien vu l'onde d'incertitude qui, une fraction de seconde, a fait flotter les traits élégants de son ami, mais il ne reprend pas sa question. Contrairement à Woo-jae, Colin a souvent besoin d'être un peu bousculé pour avancer. Ce qu'il garde au fond de lui, qui aspire pourtant à sortir, doit également être pêché sous peine de rester coincé. 

À nouveau, Sung-ki connaît son privilège d'être autorisé à insister. À fleur de peau, à vif plutôt, le Franco-coréen prend vite les choses contre lui. Il a en outre peu de patience ; il peut escalader dans l'irritation comme se murer dans le silence. Mais puisque Colin lui a octroyé un passe-droit, le danseur n'hésite pas à en user.

— Pourquoi, alors ? répète-t-il donc en passant les doigts sur les vertèbres de son ami.
Colin se détourne, pose le regard sur l'eau de la piscine dans laquelle une partie de leurs compagnons s'amusent déjà avec une balle. 

Sung-ki quitte sa posture à genoux pour s'asseoir sur les fesses et tendre sa jambe gauche à côté de l'autre jeune homme. Autour de sa cheville, des mots calligraphiés en noir, séparés par des points de suspension, s'enroulent sur plusieurs circonvolutions.
— Moi, c'est à la fois parce que j'admirais énormément le talent artistique de Michael Jackson et parce que cette citation résume bien ma manière de danser, voire d'exister. Et toi ?
Il suit du bout de l'index le contour de la pleine lune au milieu de la chaîne de dessins finement tracés.

— C'est un peu bête. Et intime aussi, finit par répondre le Franco-coréen alors que 🍆🍆🍆 pique un fou-rire chaleureux au milieu du bassin et que 🍆🍆🍆, qui nage un peu plus loin, leur sourit à tous les deux.
— Trop intime pour me le dire ? Si oui, pas de souci ! Mais je suis sûr que ce n'est pas bête, par contre. Je pense même que c'est important pour toi, sinon tu n'aurais pas fait graver ça dans ta peau !
— Ça peut être important et bête à la fois, non ?
Sung-ki pose les deux mains sur les épaules de son ami, sur lesquelles il prend appui pour se redresser un peu sans toutefois y mettre trop de poids. Il approche son visage de l'oreille de Colin, sous les mèches blondes qu'il affectionne tant.
— Ce n'est pas bête, juste important. Dis-moi ?

Colin tourne légèrement la tête, et le danseur voit qu'il regarde maintenant 🍆🍆🍆, qui lit sur une chaise longue un peu plus loin.
— Hum. C'est un peu tiré par les cheveux, je te préviens.
— Tu crois que je ne m'y attends pas, venant de toi ? rit Sung-ki, le menton à présent sur l'épaule de son ami.
La phrase ne contient ni critique, ni moquerie, et le Franco-coréen sourit aussi.
— C'est vrai : tu as trois ans de pratique. Bon, donc. Il y a deux raisons, qui sont liées.
Colin inspire, et le danseur patiente.

— C'est parce que la lune ne change pas... Elle reste elle-même, nous montre toujours la même face, et est entière quoi qu'il arrive. Pourtant, de la Terre, on la voit sous différentes formes selon les phases. En croissants, en quartiers plus ou moins épais, ronde... Je crois que ce tatouage était un peu une métaphore pour moi ? Parce qu'en soi, je suis toujours le même aussi, mais selon ce qu'on sait de moi, la façon dont on me considère ou considère certains éléments qui me sont inhérents, les choses que je garde pour moi, on peut avoir une vision différente de ma personne.
— C'est un peu philosophique, tu avais raison ! La partie de la lune visible, alors, c'est ce que tu choisis de montrer ? J'essaie de suivre !
Le Franco-coréen hoche la tête.
— Oui, c'est ça. Et selon la personne, je montre ou je cache plus ou moins de choses... Tu as saisi l'idée.
— Yay ! rit à nouveau Sung-ki.

Le danseur réfléchit un moment en silence à ce que son ami vient de lui expliquer, puis demande encore :
— Moi, tu dirais que je vois la pleine lune ? Je ne me vexerai pas si tu gardes encore de gros secrets, bien sûr !
C'est au tour de Colin d'étudier la question afin d'y répondre le plus honnêtement possible.
— Hmm. Presque pleine, sans doute ? Tu connais mes gros secrets. Je te raconte plus de trucs qu'à quatre-vingt-dix-neuf pour cent des gens, le pour cent restant étant Him-chan, si tu t'interroges là-dessus. Même si je crois que vous êtes à peu près à égalité ; c'est juste que je ne vous parle pas toujours des mêmes choses.

— Et 🍆🍆🍆 ?
Les yeux une fois de plus posés sur 🍆🍆🍆, le Franco-coréen se mord un peu la lèvre.
— Dans le quatre-vingt-dix-huitième pour cent, plutôt.
Sung-ki hoche la tête sur l'épaule de l'autre jeune homme.
— Je vois ! Et la deuxième raison ? Tu disais que ton tatouage avait deux raisons plus ou moins liées, non ?
— Tu suis parfaitement, rit Colin, et les vibrations que son petit rire impriment à son corps se propagent dans celui du danseur. J'aurais dû me douter que ça ne t'échapperait pas.
— Ah, j'en déduis que c'est cette deuxième raison qui est plus embarrassante à tes yeux ?
Le Franco-coréen acquiesce.
— Mais au point où j'en suis... J'imagine qu'il n'y a plus de gêne entre nous, après tout ce que je t'ai déjà déballé dans des domaines bien pires. Donc, il y a un autre côté encore plus symbolique à la chose.

Une nouvelle pause, le regard toujours rivé à 🍆🍆🍆 — Sung-ki attend, mais Colin se lance avec une célérité presque inattendue qui montre qu'il a fait pas mal de chemin depuis l'époque où il n'osait même pas confier à son meilleur ami qu'il 🍆🍆🍆.
— Je crois que je voulais aussi faire passer le message, même si c'était idiot puisque personne ne pouvait le comprendre, que j'avais envie qu'on m'aime comme la lune. À travers toutes ces phases avec des parts plus ou moins prononcées d'obscurité. C'est facile d'aimer un astre qui brille de partout, mais quand il commence à être grignoté par la nuit... Quand il disparaît dans les nuits sans lune... c'est déjà moins attrayant, moins simple.

Colin incline un peu la tête, laquelle heurte celle du danseur.
— Pardon. Je pense qu'on pourrait voir ça dans l'autre sens aussi, même si ce n'est pas ce que j'avais à l'esprit en commandant ce dessin au tatoueur. Qu'on m'aime en étant toujours là au travers de la nuit, même quand elle est si dense que distinguer toute présence est compliqué. Mais la lune réapparaît toujours, quoi qu'il arrive...
— Je vois bien ce que tu veux dire, oui !

Sung-ki fait glisser ses mains le long des clavicules de Colin pour les nouer contre son sternum et ainsi étreindre son ami, qui le laisse faire.
— Tu crois que tu l'as trouvée, cette personne qui t'aime comme la lune ? Est-ce que 🍆🍆🍆 correspond à cette description ?
— Oui, répond le Franco-coréen, cette fois sans hésitation.
— Je crois aussi ! approuve le danseur en observant également 🍆🍆🍆 d'un regard ravi.

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